Pourquoi les Archives de Nantes ont-elles lancé « Mémoires de Nantes confinée » ?
« Pour les services d’archives, c’est presque devenu une habitude de lancer des collectes auprès des habitants. La plupart du temps, elle se font a posteriori, mais des collectes se font « à chaud », comme cela a été le cas pour les attentats de Charlie Hebdo et de novembre 2015. Dans le cas du Covid-19 aussi, nous sommes dans un événement en tous points exceptionnel. Il nous fallait garder la mémoire de cette crise qui a été vécue par tous. »
Quel premier bilan tirez-vous de la collecte ? Qu’avez-vous reçu ?
« L’appel a été bien suivi. Au début, on ne recevait quasiment que des photos, avec certains sujets qui revenaient souvent, puis on a eu des vidéos qui témoignaient de la vie des habitants dans leur quartier. Nous récupérons aujourd’hui, des textes, des journaux – une soignante nous a confié le sien, une association nous a communiqué un journal téléphoné... Nous avons reçu aussi des cartes postales que les gens se sont amusés à créer. Au final, nous avons collecté des choses très générales et d’autres plus étonnantes, comme cette famille qui se déguisait, se prenait en photo et apportait à chaque fois un commentaire. Ce sont des ressentis et c’est bien pour nous, parce que c’est de la matière pour les historiens. On comprend que le confinement a été une période assez difficile pour certains ; d’autres au contraire se sont retrouvés en famille et ont été plutôt contents. »
Nous sommes aujourd’hui dans une phase de déconfinement progressif. Quelles suites pour l’opération ?
« La suite, ce serait d’avoir un chercheur, par exemple un sociologue, qui travaille sur ces documents et cette période, sur le ressenti des Nantais. Mais pour en faire véritablement un instrument de recherche, il nous faut un corpus plus important. En parallèle à la collecte auprès des habitants, qui se poursuit [lire ci-dessous], nous avons lancé une collecte en interne, auprès des agents de la Ville et de la Métropole. Et comme la réglementation l’impose, nous allons être destinataires de tout ce qui a été fait par les deux collectivités pendant la crise : les documents de communication, les messages envoyés à la population, les journaux internes... »
Les chiffres de la collecte (au 15 juin)
776
documents dont :
620
photos
62
vidéos
67
dessins en photo et cartes postales
14
textes ou poèmes
13
journaux.
Des photos, textes, dessins en lien avec le confinement ? Vous pouvez :
- envoyer les fichiers (jpeg ou pdf) par mail : archives@nantesmetropole.fr
- les poster sur Instagram en utilisant le mot-clé #MémoiresdeNantesConfinée . Photos et vidéos seront ensuite publiées sur le site dédié
- apporter des documents physiques au service des Archives de Nantes, rue d’Enfer.