Depuis quelques semaines, le réalisateur nantais Yves Piat est sur un nuage. Son 3e court-métrage, « Nefta football club », tourné en Tunisie, a participé à 100 festivals sur les cinq continents, et a remporté pas moins de 65 prix. Un beau parcours qui lui vaut de faire partie des films qualifiés pour prétendre à la nomination aux Oscars : « Remporter un grand prix dans certains festivals est l'une des portes d'entrée ».
Le 16 décembre dernier – « à cinq heures du mat', dans mon lit... » –, Yves Piat apprend que son bébé fait partie de la short list de dix films en lice pour la sélection : « Si ça s'était arrêté là, bon, c'était bien, mais un peu comme être sur la quatrième marche du podium... » Parti le 11 janvier à Los Angeles, c'est donc sur place qu'on lui annonce que son court-métrage est l'un des cinq nominés dans la catégorie « Best live action short film ».
Deux projets de films en tête
Le réalisateur attend maintenant la cérémonie en enchaînant rencontres et interviews : « C'est un peu le rêve. On a par exemple été invités au "lunch des nominés" où tout le monde se retrouve, au même niveau. Qu'on ait fait un court, ou un long, qu'on soit célèbre ou inconnu, on est reçu de la même façon, c'est très gratifiant. J'y ai croisé Al Pacino et Charlize Theron, qui est venue me féliciter pour mon film ! On est sollicités par beaucoup de journalistes, aussi. »
C'est le moment de glaner des contacts, et Yves Piat s'y emploie, car il a déjà en tête deux projets de longs-métrages, « l'un aux États-Unis, l'autre au Maroc. » Après la Tunisie, donc. Des attaches au Maghreb ? « Non, j'y avais séjourné, le désert m'a parlé, ce film est venu... Il arrive que des Marocains me disent qu'ils pensaient que c'était un Maghrébin qui avait réalisé le film. Ça me fait plaisir, ça signifie que j'ai réussi à être, comme je le souhaitais, le plus honnête possible, sans chercher à plaire ou être dans la complaisance. » Et maintenant ? « Je dois rencontrer Rick Carter, qui est LE directeur artistique. Celui de Star Wars, de Spielberg ou Zemeckis... » Avec ou sans statuette au bout, quel chemin !