L’histoire des maires de Nantes

Au milieu du 16e siècle les bourgeois, négociants notamment, sollicitent auprès du roi la création d’une mairie comme celle que Louis XI a accordée à la ville d’Angers à la fin du XVe siècle. Premiers en Bretagne (si l’on excepte les lettres patentes qu’Henri II accorde à Rennes en 1549, mais qui resteront sans effet), les Nantais adressent leur demande dès 1553 à Henri II. L’ordonnance royale de François II donne en 1559 à Nantes une municipalité calquée sur le mode angevin : un corps de ville avec un maire et dix échevins (des magistrats) et un procureur du roi syndic.

L’affaire traîne face à l’obstruction de la chambre des comptes, du présidial, de l’université, du juge-prévôt, qui croient voir une diminution de leurs droits dans cette création. Charles IX lève les obstacles et confirme les édits de création par de nouvelles lettres patentes en 1564, année en laquelle la ville assemblée aux Cordeliers choisit cinquante délégués pour élire le premier bureau servant.

Le maire est choisi le 28 novembre 1564, les échevins (des magistrats) et le procureur syndic, le lendemain. Aussitôt, une déclaration de 18 articles définit l’autorité et le champ d’intervention de leur nouvelle institution, code municipal. La municipalité intervient surtout dans deux domaines : la police municipale (police économique, hygiène, maintien de l’ordre) et les travaux publics (construction et entretien des fortifications, pavage des rues, réparations des ponts, aménagement du port et enfin urbanisme). Parmi ses autres préoccupations, on relève le service des armées, l’assistance, l’enseignement (secondaire surtout), la défense des intérêts politiques et commerciaux de la ville.

Dans le bureau servant du corps de ville composé à l’origine de douze membres (un maire, dix échevins, réduit à six à partir de 1581, et un procureur syndic), la fonction de maire est la plus recherchée. En effet le maire dirige les conseils municipaux, commande la milice bourgeoise, est l’interlocuteur de l’administration royale et représente le corps de ville lors des manifestations religieuses (processions) et politiques (entrées de ville du roi ou de grands du royaume).

Geoffroy Drouet, un notable issu d’une famille de la petite bourgeoisie de Couëron, devient le premier maire de Nantes. Suite à la réforme de la municipalité de Nantes en 1559-60, il est le premier maire élu, le 28 novembre 1564, dans le couvent des Cordeliers. Il prête serment le jour même et est installé le 1er décembre. Il entre en fonction le 1er janvier 1565. Le maire est choisi le 28 novembre 1564, les échevins (des magistrats) et le procureur syndic, le lendemain. Aussitôt, une déclaration de 18 articles définit l’autorité et le champ d’intervention de leur nouvelle institution, code municipal. La municipalité intervient surtout dans deux domaines : la police municipale (police économique, hygiène, maintien de l’ordre) et les travaux publics (construction et entretien des fortifications, pavage des rues, réparations des ponts, aménagement du port et enfin urbanisme). Parmi ses autres préoccupations, on relève le service des armées, l’assistance, l’enseignement (secondaire surtout), la défense des intérêts politiques et commerciaux de la ville.

Dans le bureau servant du corps de ville composé à l’origine de douze membres (un maire, dix échevins, réduit à six à partir de 1581, et un procureur syndic), la fonction de maire est la plus recherchée. En effet le maire dirige les conseils municipaux, commande la milice bourgeoise, est l’interlocuteur de l’administration royale et représente le corps de ville lors des manifestations religieuses (processions) et politiques (entrées de ville du roi ou de grands du royaume).*

Geoffroy Drouet, un notable issu d’une famille de la petite bourgeoisie de Couëron, devient le premier maire de Nantes. Suite à la réforme de la municipalité de Nantes en 1559-60, il est le premier maire élu, le 28 novembre 1564, dans le couvent des Cordeliers. Il prête serment le jour même et est installé le 1er décembre. Il entre en fonction le 1er janvier 1565.

Guillaume Harrouys accède à la charge de maire en 1572 : il s’illustre en refusant de participer au massacre des Protestants de la Saint-Barthélémy, déclenché à Paris le 24 août 1572. Charles Harrouys (1588-1589), fils de Guillaume Harrouys, est élu le 28 décembre 1587 et installé le 4 janvier 1588. Il est réélu le 28 décembre 1588.

Son mandat se situe dans une période politique troublée, celle de la radicalisation du conflit entre la Ligue (catholique) et le pouvoir royal, avec l'assassinat du duc de Guise (1588) et la perspective de l'avènement du protestant Henri de Navarre. Le duc de Mercœur, un des chefs du parti catholique, est gouverneur de Bretagne depuis 1582, installé au château de Nantes. Très indépendant vis-à-vis du pouvoir royal, il entre en sécession ouverte durant l'année 1589, avec le soutien de la population de Nantes. Il se trouve en position délicate, étant sur des positions loyalistes.

Une nouvelle procédure

Le 7 avril 1589, Charles Harrouys est arrêté par des hommes du duc de Mercœur et incarcéré dans la prison du château. Il reste deux ans emprisonné. Nantes est la dernière grande ville ligueuse à reconnaître l'autorité d'Henri IV. C'est donc là que s'achève la dernière campagne militaire des guerres de religion, avec la reddition de la ville, négociée par Jean Fourché, et la signature de l'Édit de Nantes (fin avril 1598).

À l'occasion de son séjour à Nantes, le roi établit une nouvelle procédure pour la mairie de Nantes : il choisira le maire dans une liste de trois personnes et les 6 échevins dans une liste de 18 personnes. Une assemblée des principaux notables a lieu le 26 avril. Les trois candidats proposés au roi sont : Charles Harouys (à l’unanimité), le procureur du roi, de la Bouexière, et le sénéchal de Nantes. Le 27, Henri IV désigne Charles Harouys comme maire ; ce dernier entre en fonctions le 1er mai 1598 et exerce ainsi un second mandat. Il est donc le maire de l’Édit de Nantes qui accorde aux Protestants du royaume de France leur liberté religieuse.

Deux de ses fils - Louis et Jean - seront respectivement maires de Nantes en 1623-1625 et en 1625-1627.

Gérard Mellier naît à Lyon le 21 mai 1674. Maire de 1720 à 1729, il est aussi conseiller du roi, trésorier de France, général des finances en Bretagne, chevalier des ordres royaux militaire et hospitalier de Notre-Dame-du-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, commissaire et député du conseil pour la Compagnie des Indes au port de Nantes, colonel de la milice bourgeoise et président du bureau de santé de la ville. Il n’a cesse de renforcer le pouvoir municipal et de rendre prestige et attributs à la charge municipale. « Je sacrifierai mon temps, mon repos et ma vie s’il est nécessaire pour le bien et l’avantage de la communauté », déclare-t-il.
Il est aussi un maire urbaniste : on lui doit le début de l’aplanissement de la motte Saint-Pierre, l’aménagement et la construction de l’île Feydeau, la construction des pont de la Bourse et Sauvetout, la reconstruction du pont de Pirmil, la deuxième bourse du commerce, l’aménagement des quais et cales de la Saulzaie et d’Estrées et la plantation du jardin de l’Hôtel de ville. Il meurt en exercice le 29 décembre 1729.

C’est Christophe-Claire Danyel de Kervegan, né le 26 décembre 1735, qui incarne cette transition entre deux régimes politiques, de l’Ancien Régime à la Révolution. Négociant, il est le premier maire élu par tous les habitants âgés de 25 ans et plus, domiciliés dans la ville depuis plus d’un an et inscrits sur les rôles des contributions c'est-à-dire payant une imposition de trois journées de travail soit 39 sous pour Nantes. Élu le 17 août 1789, il est encore installé le 22 août 1789 avec tout l’ancien cérémonial accoutumé à la prise de fonction du maire. Il est ainsi le dernier maire anobli par sa charge. En exécution du décret de l’Assemblée nationale du 14 décembre 1789, les citoyens actifs élisent à nouveau Danyel de Kervegan le 18 janvier 1790. Il prend ses fonctions le 8 février après avoir prêté serment sur la place de la Liberté aujourd’hui place Maréchal-Foch.

Réélu le 14 novembre 1791, il refuse le poste et laisse la place à Giraud du Plessis. Il est de nouveau maire du 4 mai au 22 septembre 1797. Député au Corps législatif en 1800 et président du consulat, il meurt le 3 octobre 1817 dans sa demeure de l’île Feydeau.

Un autre maire joue un rôle majeur dans cette période de bouleversement politique. Il s’agit de René-Gaston Baco de la Chapelle. Il naît à Nantes le 28 avril 1751, son père Pierre Baco est négociant et capitaine de navire. Avocat au Parlement de Bretagne, il est aussi procureur au présidial de Nantes, député du tiers état aux États généraux et membre de l’Assemblée nationale. Baco de la Chapelle est élu maire de Nantes le 13 décembre 1792.

Durant son court mandat, il doit gérer une ville en proie à la famine due aux difficultés de ravitaillement et à protéger Nantes face à l’avancée des armées vendéennes. À la tête de la Garde nationale, il est blessé lors de l’attaque de Nantes par les Vendéens le 29 juin 1793. Mandaté par la municipalité pour défendre le général Beysser, défenseur de Nantes avec le général Canclaux, il se rend à Paris devant la Convention le 2 août 1793. Accusé d’être le chef des contre-révolutionnaires à Nantes, il est emprisonné. Commissaire du gouvernement à l’Ile-de-France en 1794, il s’oppose aux colons blancs en appliquant le décret relatif à l’abolition de l’esclavage. Nommé plus tard commissaire du Directoire à la Guadeloupe il y meurt le 29 novembre 1800.

Ferdinand Favre naît à Couvet en Suisse le 22 février 1779 où ses ancêtres protestants, originaires de la Bresse, s’étaient installés dès 1584. La liberté des cultes retrouvée avec la Révolution de 1789, la famille Favre s’installe à Nantes en 1794, rejoignant ainsi d’autres familles protestantes.Successivement raffineur, armateur et négociant manufacturier sous la Restauration, Ferdinand Favre débute sa carrière politique avec l’avènement de la Monarchie de Juillet en 1830. L’ordonnance de Louis-Philippe du 9 février 1832 le nomma maire de Nantes. Son mandat de maire fut renouvelé par le roi en 1834, 1837, 1840, 1843 et 1846.

Urbanisation et développement économique

La Révolution de 1848, l’abdication de Louis-Philippe et la proclamation de la République sonnent se révocation. Devenu député, il soutient la politique du prince-président Louis-Napoléon Bonaparte qui après le coup d’état du 2 décembre 1851, le nomme à nouveau maire. Sous le Second Empire, cette nomination est confirmée par décrets des 14 juin 1855 et 14 juillet 1860.

Suite à des dissensions au sein du conseil municipal, il démissionne de sa fonction de maire le 19 janvier 1866. Devenu sénateur en 1857, il meurt à Paris le 16 juillet 1867.

Soucieux des problèmes économiques et d’urbanisme, Ferdinand Favre favorisa la création d’entreprises industrielles et commerciales aidée par la modernisation des transports. Le développement économique et l’accroissement de la population nécessitèrent l’urbanisation de nouveaux quartiers, en particulier vers l’ouest de la ville, la création de nouvelles voies, des services du gaz et de l’eau ainsi que la construction de bâtiments publics tels que l’hôpital et le palais de justice. Également passionné de botanique, Ferdinand Favre fut un fidèle soutien au docteur Écorchard directeur du jardin des Plantes.

Évariste et Georges Colombel symbolisent une nouvelle ère qui s’ouvre avec l’élection du maire au suffrage universel.

Évariste Colombel naît à Nantes le 1er janvier 1813. Son père avocat puis juge s’était installé à Nantes en 1811. Élève au Séminaire de Nantes puis au Collège royal (Lycée Clemenceau), il fait ses études de droit à Rennes puis à Paris et comme son père devient avocat au barreau de Nantes en 1834. Membre du conseil municipal dès 1843, il est élu député en 1846. Nommé maire de Nantes le 21 mars 1848, en remplacement de Ferdinand Favre révoqué, il est le 25 juillet suivant le premier maire élu au suffrage universel mais le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte met fin à sa fonction le 30 décembre 1851. De santé fragile, il meurt à son domicile nantais rue de la Poissonnerie (rue de la Paix) le 22 novembre 1856.

Chemin de fer

Son court mandat, dans un contexte politique incertain, fut marqué par des difficultés économiques et du chômage. La municipalité lança et finança une série de travaux afin de fournir du travail aux ouvriers : achèvement du cours Cambronne, construction du marché du Bouffay, des églises Saint-Nicolas et Notre-Dame du-Bon-Port, de la poissonnerie sur les bords de la Loire à Feydeau.

Mais l’évènement important fut l’inauguration du chemin de fer de Paris à Nantes, en 1853.

Fils d’Évariste Colombel, maire de Nantes de 1848 à 1851, Georges-Évariste Colombel naît à Nantes le 12 juin 1838. Élève au Lycée de Nantes il fait, comme son père et son grand-père, ses études de droit à Rennes puis à Paris. Devenu lui aussi avocat, il s’inscrit au barreau de Nantes en 1864.

Maire de Saint-Julien-de-Concelles, militant opposé à Napoléon III, membre du parti républicain, il devient assistant d’Ange Guépin, commissaire de la République à la chute du Second empire. Membre du nouveau conseil municipal dirigé par Waldeck-Rousseau, il demeure conseiller municipal sous la mairie Leloup et fut adjoint sous les trois municipalités de Charles Lechat entre 1874 et 1881. Le 28 novembre 1881, il est nommé maire par Jules Grévy président de la République. Sa fonction est confirmée par le conseil municipal le 25 avril 1882, en application de la loi du 28 mars 1882 qui permet désormais l’élection du maire, au scrutin secret et à la majorité des suffrages, par les membres du conseil municipal. Démissionnaire de son poste en 1885, il demeure un temps conseiller municipal.

Maire de 1910 à 1928, Paul Bellamy a marqué Nantes de son empreinte.
Chaque jour, des milliers de personnes empruntent la rue Paul-Bellamy. Mais qui connait vraiment l’histoire de celui qui a donné son nom à la plus longue artère de Nantes ? Paul Bellamy naît en 1866 à Brest au sein d’une famille qui s’installe à Nantes en 1870. Son père occupe les fonctions de greffier en chef du tribunal civil de Nantes. Paul est élève du lycée de Nantes (le futur lycée Clemenceau), puis fait des études de droit. Il obtient une licence, devient avocat et s’inscrit alors au barreau de Nantes. En 1892, il est à son tour greffier en chef du tribunal civil, fonction qu’il conservera plus tard durant ses mandats municipaux.   

Logement social

Son engagement politique l’entraîne à gauche dans le sillage des radicaux-socialistes. Élu conseiller municipal de Nantes en mai 1908, il est nommé premier adjoint de la municipalité dirigée par Gabriel Guist’hau. Ce dernier démissionne en décembre 1910 après son entrée au gouvernement. Paul Bellamy lui succède. Les élections de 1912 le confortent à la tête de la municipalité. L’un des premiers faits marquants de son mandat, c’est l’acquisition du parc de Procé, en mars 1912. Malgré l’opposition d’une partie de son conseil municipal à cette décision d’acheter cette propriété à l’ouest de Nantes, en lisière du val de Chézine, presque à la campagne. Pourtant, c’est un acte visionnaire.

Autre décision majeure : la création de l’Office public d’habitations à bon marché en février 1913, deux mois seulement après la promulgation de la loi sur leur création. L’objectif ? Lutter contre l’insalubrité des logements et offrir une alternative au secteur privé. Deuxième commune de France à se doter d’un OPHBM, l’ancêtre des HLM, Nantes devient ainsi une ville pionnière en matière de logement social.       

Front de l’arrière

Pendant la Première guerre mondiale, Paul Bellamy veille à ce que la population nantaise ne subisse pas de plein fouet les conséquences de ce conflit. En effet, la mobilisation d’août 1914 touche Nantes avec près de 10 000 mobilisés. Il faut donc assurer les conditions d’accueil des milliers de travailleurs étrangers pour pallier le manque de main d’œuvre. Et celui des blessés et des troupes étrangères qui débarquent à Saint-Nazaire. Pendant cette période, environ 230 000 hommes passeront ainsi par les cantonnements nantais. L’assistance est organisée par un comité dirigé par des notables locaux soutenu par la municipalité. Entre 30 000 et 40 000 réfugiés passent par Nantes entre 1914 et 1918.

Après-guerre, Paul Bellamy est réélu en décembre 1919 dans le cadre d’une municipalité d’Union nationale. Il devient également député de la Loire-Inférieure en 1924 sur la liste des Cartels de gauche aux côtés d’Aristide Briand avec qui il préconise une politique de paix avec l’Allemagne. Mais en 1927, il doit affronter une campagne virulente déclenchée par la presse de droite, conséquence de l’ajout de la statue de la Délivrance devant le nouveau monument aux morts, en bas du cours Saint-André. Ce climat délétère pousse Paul Bellamy à abandonner la vie politique après sa défaite aux élections législatives en avril 1928. Il démissionne de ses fonctions municipales le 1er mai et les transmet à Gaston Veil le 10 mai. Il se retire alors au pays basque à Cambo-les-Bains où il s’éteint en mars 1930.  

La période de Vichy (1940-1944) marque un retour provisoire au système de la nomination, tant du maire que des membres du conseil municipal. La municipalité d’Auguste Pageot (SFIO), élue en 1935, reste cependant en place jusqu'en mars 1941, dans des conditions difficiles, puisqu'il est contraint de démissionner en décembre 1940, date à laquelle c’est son premier adjoint Edmond Prieur qui lui succède, sur injonction du préfet vichyste.

Les 50 otages

Gaëtan Rondeau (divers droite) est nommé maire de Nantes le 1er mars 1941 par le secrétaire d'État à l'Intérieur du gouvernement de Vichy. Les membres du nouveau conseil municipal sont nommés le 22 avril 1941 et installés le 5 mai ; pour la première fois, le conseil comprend une femme, Jeanne Lalouette.
Le 20 octobre 1941, le Feldkommandant Karl Hotz, commandant des troupes d'occupation de Loire-Inférieure, est abattu par un groupe de résistants communistes, ce qui entraîne le 22 l'exécution de 48 otages à Châteaubriant (27), à Nantes (16) et au Mont-Valérien (5). Durant les journées de la fin d'octobre, Gaëtan Rondeau  est au premier plan pour essayer de limiter les représailles, puisque l'exécution d'un deuxième groupe de 50 otages initialement prévue, mais n'a finalement pas eu lieu. Il démissionne le 10 octobre 1942, suivi le 20 par l'ensemble du conseil municipal.

Nantes libérée

Henry Orrion (divers droite) est à son tour nommé maire de Nantes par arrêté du secrétaire d'État à l'Intérieur (et chef du gouvernement) le 16 octobre 1942 à la suite de la démission de Gaëtan Rondeau le 10 octobre. Il est installé le 26 octobre. Il est révoqué le 28 août 1944 après la libération de Nantes le 12. Il assiste cependant à la séance d'installation de son successeur, Clovis Constant, le 31 août (date de la fin de son mandat), ainsi que les membres de la Délégation spéciale.  Après la libération de Nantes (12 août 1944), le pouvoir légal est assumé par le Comité Départemental de Libération, puis par le Commissaire de la République de la région d'Angers, Michel Debré (Alain Savary à partir du 23 mars 1945). Le 19 août, un nouveau préfet de Nantes est nommé, Alexandre Vincent. Le 28 août, la municipalité Orrion est révoquée et une nouvelle Délégation municipale nommée avec Clovis Constant à sa tête. Le 31 août, le préfet installe la Délégation municipale provisoire.

Nantes, ville Compagnon de la libération

Le mandat assez court de Clovis Constant est marqué des événements symboliques : la réinstallation du buste d'Ange Guépin sur la place Delorme le 24 septembre 1944 (son buste de bronze ayant été fondu au début de l'Occupation nazie) ; la visite à Nantes du général de Gaulle les 14 et 15 janvier 1945, au cours de laquelle Clovis Constant reçoit des mains de De Gaulle la Croix de l'Ordre de la Libération et la Croix de guerre 1939-1945 décernées à la ville de Nantes. Lors du premier tour des élections municipales en avril 1945, la liste de la SFIO devance la liste radicale d’André Morice, mais est derrière la liste communiste menée par Jean Philippot. Au second tout, ces trois listes fusionnent dans une liste d'Union patriotique républicaine et antifasciste sous la direction de Jean Philippot.

Aux élections municipales d'octobre 1947, Henry Orrion est à la tête d'une liste RPF qui obtient la majorité absolue (21 élus) face aux listes communiste (Jean Philippot, maire sortant), socialiste (Jean Lepage), radicale (André Morice) et MRP (Georges Aguesse).
En 1953, les élections municipales sont de nouveau à la proportionnelle. La liste Orrion est de nouveau en tête mais de façon moins nette.

André Morice

En 1959, Nantes est la seule commune de la Loire-Atlantique à voter à la proportionnelle. Sept listes s'affrontent pour les 37 sièges du conseil, notamment les listes communiste (7 élus), socialiste (5 élus), Union des forces démocratique (Henri Forget) qui rassemble les radicaux mendésistes et des socialistes dissidents de la SFIO (aucun élu), Centre républicain (André Morice, exclu du parti radical en 1956), 4 élus. Henry Orrion est à la tête d'une liste qui porte le label de l'UNR, le parti gaulliste créé en 1958.
En 1965, Henry Orrion ne se représente pas. La tête de liste gaulliste est le professeur Monnet, qui va être battu par André Morice.

Conseiller municipal de Nantes dès 1945, André Morice en devient sénateur-maire en 1965. De 1965 à 1977, il est à la tête d’une municipalité qui va des indépendants à la SFIO. De juin à novembre 1957, il est également ministre de la Défense nationale dans le gouvernement Maurice Bourgès-Maunoury. À ce titre, il conçoit la « Ligne Morice », un barrage électrifié et miné pour séparer le territoire de l’Algérie de ses voisins et empêcher les infiltrations d’éléments de l’Armée de libération nationale.

En mars 1977, c’est le socialiste Alain Chénard qui l’emporte d’une courte tête face au maire sortant, André Morice. Comme Saint-Herblain, avec Jean-Marc Ayrault, ou La Roche-sur-Yon (avec Jacques Auxiette), Rennes (Edmond Hervé) et Angers, les grandes villes de l’Ouest basculent à gauche. Cette vague inaugure une ère inédite d’un socialisme municipal qui va s’ancrer sur des terres traditionnellement catholiques et à droite.  

Alain Chenard relance le tramway en site propre, construit notamment la médiathèque, le centre de loisirs du Petit-Port et le stade de la Beaujoire pour l’Euro 84 de football, rénove la Manufacture des tabacs et crée en 1982 la Maison de la culture de Nantes, que Jean Blaise dirigera jusqu’en 1983.
Aux Municipales de mars 1983, c’est la liste menée par Michel Chauty (RPR) qui l’emporte face au maire sortant. C’est pendant ce municipe qu’est lancée la construction de la Cité des congrès.

Jean-Marc Ayrault : quatre à la suite

En mars 1989, Jean-Marc Ayrault, maire sortant de Saint-Herblain, est élu maire de Nantes, face à Daniel Augereau. Son premier mandat est marqué par la volonté de réveiller "la belle endormie". L’ancienne Venise de l’Ouest a vu ses chantiers navals fermer leurs portes et leurs cales en 1987. La politique culturelle, ambitieuse, est l’un des leviers pour redynamiser Nantes et la rendre attractive avec des acteurs comme le CRDC de Jean Blaise. La ligne 2 du tramway est réalisée et lancée en 1994 : elle irrigue la ville des quartiers nord au sud de Nantes.   

Jean-Marc Ayrault est réélu en mai 1995, face à Élisabeth Hubert. Lancement de la ligne 3 du tramway, rénovation des quartiers populaires, accueil de la Coupe du monde de football 98, mise en orbite du grand projet urbain de l’île de Nantes et ouverture du Lieu unique dans les anciennes usines Lu, figurent parmi les faits marquants de ce municipe.

Communauté urbaine

En mars 2001, Jean-Marc Ayrault remporte pour la troisième fois les Municipales. Mise en place de la Communauté urbaine, GPV de Malakoff-Pré-Gauchet, île de Nantes, écoquartier de Bottière-Chénaie, lancement de la ligne 3 du tram puis du busway, accueil de la Coupe du monde de rugby 2007 illustrent le projet d’une ville qui compte parmi les plus dynamiques en France au niveau démographique et économique.

En mars 2008, Jean-Marc Ayrault est reconduit pour la quatrième fois – un record dans l’histoire municipale de Nantes - à la tête de la 6e ville et métropole de France. Nommé Premier ministre en mai 2012, il quitte Nantes pour Matignon. Patrick Rimbert, Premier adjoint, lui succède. En 2013, Nantes est Capitale verte de l’Europe.  

Le 4 avril 2014, après avoir remporté les élections municipales et communautaires, Johanna Rolland devient le 135e maire de Nantes. Et la première femme élue à ce mandat. Elle se représente pour un second mandat aux Municipales 2020. 

• Geoffroy Drouet, sieur de Langle puis de Portric 1565
• Yves Rocas, sieur de la Chalonnière 1566-1567
• Mathieu André, sieur de Champeaux 1568
• Pierre Cornulier, sieur de la Tousche 1569-1570
• Jean Morin, sieur de la Marchandrie 1571
• Guillaume Harouys, sieur de la Rivière et de la Seilleraye 1572
• Michel Le Lou, sieur du Breil 1573
• Jacques Grignon, sieur de la Grignonnais 1574
• Jean Boutin, sieur de la Court et de Chamballan 1575
• Robert Poullain, sieur de Gesvres 1576
• Michel Loriot, sieur du Fief 1577
• François Myron, sieur de Villeneuve 1578-1579
• Antoine de Brenezay, sieur de Carcouet 1580
• Bonaventure de Compludo, sieur de Livernière 1581-1582
• Claude Brossard, sieur de la Trocardière 1583
• Antoine Gravoil, sieur de Saint-Michel 1584
• Jacques de Marques, sieur de la Branchoire 1585
• Jean Fruneau, sieur de la Noe 1586-1587
• Charles (de) Harouys, sieur de Lespinay 1588-1589
• Pierre André, sieur du Tertre 1590-1591
• Jean Laubier, sieur de la Chaussée 1592-1594
• Guillaume Dubot, sieur de Launay 1595-1596
• Jean Fourche, sieur de la Courosserie 1597-1598
• Charles de Harouys, sieur de Lespinay et de la Rivière 1598-1599
• Gabriel Hux, sieur de la Bouchetière 1599-1601
• Julien Laurens, sieur de Léraudière 1601-1603
• Yves Le Lou, sieur du Breil 1603-1605
• Claude Cornulier, sieur de la Touche 1605-1607
• Michel Loriot, sieur de la Noe et du Fief 1607-1609
• René Charette, sieur de la Bretonnière 1609-1611
• Jean Blanchard, sieur de Lessongère 1611-1613
• Louis Charette, sieur de la Collinière 1613-1615
• Pierre Bernard, sieur de la Turmelière 1615-1617
• André Morin, sieur du Boys 1617-1619
• Alexandre Charette, sieur de la Noe et du Pellan 1619-1621
• Jacques Raoul, sieur de la Guibourgère 1621-1623
• Louis de Harouys, sieur de la Rivière et de la Seilleraye 1623-1625
• Jean de Harouys, sieur de Lépinay 1625-1627
• René Ménardeau, sieur du Perray 1627-1629
• René de la Tullaye, sieur de Belle-Isle 1629-1634
• Guillaume Blanchard, sieur de la Chapelle 1631-1633
• René Bernard, sieur de la Turmelière 1633-1634
• André Dubot, sieur de la Grand-Haye 1634-1636
• René Charette, sieur de la Bretonnière 1636-1637
• François Bourgogne, sieur de Viellecourt 1637-1639
• Pierre Poullain, sieur de la Vincendière et du Housseau 1639-1642
• Christophe Juchault, sieur du Blotereau 1642-1643
• Yves de Monti, sieur de la Chalonnière 1644-1647
• Jacques de Bourgues, sieur de la Jaunais 1647-1648
• Mathurin Boux, sieur du Teil et de la Varenne 1648-1650
• Jean Charette, sieur de la Gascherie 1650-1652
• Claude Bide, sieur de Ranzay 1652-1654
• Jean Fournier, sieur de la Pinsonnière 1654-1657
• René de Pontual, sieur de Pontual 1657-1659
• Jacques Huteau, sieur des Burons 1659-1661
• Jean Poullain, sieur de la Vincendière 1661-1662
• Louis Macé, sieur de la Roche 1662-1664
• Mathurin Giraud, sieur de la Bigeotière 1664-1666
• François Lorido, sieur du Mesnil et de la Gironnière 1666-1668
• Jacques Charette, sieur de Montbert 1668-1671
• Gratien Libault, sieur de la Templerie 1671-1673
• Jean Régnier, sieur de la Souchais 1673-1675
• Louis Charette, sieur de la Gascherie 1675-1676
• Charles-César Chevalier sieur du Bois-Chevalier 1676-1679
• Jacques Frémon, sieur du Bouffay et des Croix 1679-1682
• Louis Mesnard, sieur du Pavillon 1682-1684
• Claude Bide, sieur de la Botinière 1684-1685
• Guillaume de l’Isle, sieur de la Nicollière 1685-1688
• Paul Cassard, sieur du Broussay 1688-1690
• Pierre Noblet du Villo, sieur de Lespau 1690-1693
• Julien Proust, sieur du Port-Lavigne 1693-1708
• Joseph Le Roux, sieur de la Ville 1708-1709
• Julien Proust, sieur du Port-Lavigne 1709-1716
• André Boussineau, sieur de la Patissière 1716-1720
• Gérard Mellier, 1720-1730
• René Le Ray, sieur du Fumet 1730-1732
• Jean-François Vedier, 1732-1735
• René Darquistade, sieur de la Maillardière 1735-1736
• Claude Petit, sieur de la Bauche 1736-1738
• François Moricaud, sieur de la Haye 1738-1740
• René Darquistade, sieur de la Maillardière 1740-1747
• François-Pierre Durocher 1747-1748
• Mathurin Bellabre 1748-1754
• Jean-Baptiste Gellée de Prémion 1754-1762
• Léonard Joubert du Collet 1762-1766
• François Libault, sieur de Beaulieu 1766-1770
• Philippe-Vincent Roger, sieur de la Mouchetière 1770-1772
• Pierre de la Ville de Chambardet 1772-1776
• Jean-Baptiste Gellée de Prémion 1776-1782
• Jean-Jacques Berrouette 1782-1786
• Georges Guérin de Beaumont 1786-1787
• Pierre Richard de la Pervanchère 1787-1789
• Christophe-Claire Danyel de Kervégan 1789-1790
• Christophe-Claire Danyel de Kervegan 1790-1791
• Pierre-Guillaume-Henry Giraud du Plessis 1791-1792
• René-Gaston Baco de la Chapelle 1792-1793
• Jean-Louis Renard 1793-1794
• Pierre-Guillaume-Henry Giraud du Plessis 1795
• Gilbert Beaufranchet 1795-1797
• Christophe-Claire Danyel de Kervegan 1797
• Julien-François Douillard 1797-1798
• Julien-François Douillard 1798
• Louis-Marie Saget 1798-1799
• Louis-Marie Saget 1799-1800
• François-de-Salles-Godefroy Fellonneau 1800-1801
• Claude-Silvain Paris 1801-1803
• Augustin-Louis de Loynes 1803-1805
• Jean-Baptiste-Charles Bertrand-Geslin 1805-1808
• Jean-Baptiste-Charles Bertrand-Geslin 1808-1813
• François-Marie-Bonaventure du Fou 1813-1815
• Jean-Baptiste-Charles Bertrand-Geslin 1815
• Maurice Étiennez 1815
• François-Marie-Bonaventure du Fou 1815-1816
• Louis Rousseau de Saint-Aignan 1816-1819
• Louis-Hyacinthe-Nicolas Levesque 1819-1821
• Louis-Hyacinthe-Nicolas Levesque 1821-1825
• Louis-Hyacinthe-Nicolas Levesque 1825-1830
• Maurice Étiennez 1830
• Philippe-René Soubzmain 1830-1832
• Ferdinand Favre 1832-1834
• Ferdinand Favre 1834-1837
• Ferdinand Favre 1837-1840
• Ferdinand Favre 1840-1843
• Ferdinand Favre 1843-1846
• Ferdinand Favre 1846-1848
• Évariste Colombel 1848
• Évariste Colombel 1848-1852
• Ferdinand Favre 1852
• Ferdinand Favre 1852-1855
• Ferdinand Favre 1855-1860
• Ferdinand Favre 1860-1865
• Antoine Dufour 1866-1870
• René Waldeck-Rousseau 1870-1871
• René Waldeck-Rousseau 1871
• Arsène Leloup 1871-1872
• René Waldeck-Rousseau 1872-1873
• René Waldeck-Rousseau 1873
• Alphonse-Jean-Claude-René de Cornulier-Lucinière 1874
• Julien-Charles-Marie-Claudius Lechat 1874-1878
• Julien-Charles-Marie-Claudius Lechat 1878-1881
• Julien-Charles-Marie-Claudius Lechat 1881
• Mathurin Brissonneau 1881
• Georges-Evariste-Eugène Colombel 1881-1882
• Georges-Evariste-Eugène Colombel 1882-1884
• Georges-Evariste-Eugène Colombel 1884-1885
• Georges-Evariste-Eugène Colombel 1885
• Édouard Normand 1885-1888
• Ernest-François-James Guibourd de Luzinais 1888-1892
• Alfred-Joseph Riom 1892-1896
• Hippolyte-Étienne Étiennez 1896-1899
• Paul-Émile Sarradin 1899-1900
• Paul-Émile Sarradin 1900-1904
• Paul-Émile Sarradin 1904-1908
• Gabriel Guist’Hau 1908-1910
• Paul Bellamy 1910-1912
• Paul Bellamy 1912-1919
• Paul Bellamy 1919-1925
• Paul Bellamy 1925-1928
• Gaston Veil 1928
• Adolphe Moitié 1928-1929
• Léopold Cassegrain 1929-1935
• Auguste Pageot 1935-1940
• Edmond Prieur 1940-1941
• Gaëtan Rondeau 1941-1942
• Henry Orrion 1942-1944
• Clovis Constant 1944-1945
• Jean Philippot 1945-1947
• Henry Orrion 1947-1953
• Henry Orrion 1953-1959
• Henry Orrion 1959-1965
• André Morice 1965-1971
• André Morice 1971-1977
• Alain Chénard 1977-1983
• Michel Chauty 1983-1989
• Jean-Marc Ayrault 1989-1995
• Jean-Marc Ayrault 1995-2001
• Jean-Marc Ayrault 2001-2008
• Jean-Marc Ayrault 2008 - 2012
• Patrick Rimbert 2012 – 2014
• Johanna Rolland 2014 - 2020.