Quels sont les temps forts de cette Fête de l’Europe 2021 dont le thème est dédié au voyage en ligne ?
"La Maison de l’Europe a dû s’adapter et nous avons choisi de créer un événement en ligne pour respecter le cadre sanitaire strict. Le thème du voyage peut être paradoxal, au moment où nous en sommes privés, mais rapidement il s’est imposé comme une évidence. Il s’agit de réfléchir à ce que nous apporte le voyage en termes d’expériences et de rencontres. C’est le fil rouge du programme imaginé et construit avec les associations membres de la Maison de l’Europe-Europa Nantes. C’est l’occasion également de réfléchir à comment voyager autrement et en conscience avec le webinaire « Voyager en Europe au temps du Covid » le 7 mai (à 13 h) proposé par la Maison de l’Europe – Europa Nantes. Ou avec cette visioconférence proposée par Les Hérons, le lundi 11 mai (à 13 h) : « Promouvoir un voyage durable et solidaire en Europe ». Dans ce programme riche et dense, chacun peut nourrir sa curiosité et il y en a pour tous les goûts ! La gastronomie est présente : on peut voyager en cuisinant, c’est aussi une autre forme de voyage et de partage."
Cette édition de la Fête de l’Europe est organisée dans un contexte de crise inédit. Comment l'Union européenne peut-elle relancer l'Europe sociale ?
"Cette Fête de l’Europe doit en effet nous amener à réfléchir sur cette question. D’abord, l’Europe se mobilise quand les crises sont subies par tous. Cette crise, tous les pays y sont confrontés et ils vont devoir impulser des plans de relance. On peut critiquer le manque de réactivité de l’Union européenne mais rappelons que la santé n’est pas une compétence de l’UE. Pour l’avenir, on peut réfléchir collectivement là où l’Europe peut adapter ses politiques publiques. L’échelle nationale, sur les vaccins, n’est pas la bonne. L’Europe, sur la coordination des programmes, doit favoriser la coopération renforcée entre laboratoires et centres de recherche européens. La crise sociale va avoir un impact important mais la nécessité de la relance doit être portée par un plan européen. Un plan qui doit investir dans la dimension sociale au bénéfice de tous. L’agenda européen avec le sommet social de Porto, qui se tient les 7 et 8 mai sous la présidence portugaise du Conseil de l'Union européenne, peut favoriser la relance de l’Europe sociale que nous appelons de nos vœux."
Et quel rôle peuvent jouer les villes et les métropoles européennes ?
"Elles sont vues comme les moteurs de la croissance. Mais elles concentrent fortement les inégalités, accentuées par la crise. Elles doivent se mobiliser pour lutter contre ces inégalités économiques et sociales. Elles sont confrontées à des défis particuliers. Par exemple, nous organisons le jeudi 27 mai (à 18h) un webinaire sur le droit des coursiers, qui subissent une précarité démentielle. C’est une question sur laquelle on doit réfléchir en termes de droit du travail et d’imposition des sociétés. Beaucoup de gens commandent sans se poser de questions. Là, le débat se pose en termes de droit du travail et de la concurrence. Johanna Rolland a interpellé Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Mais une ville ne peut rien seule. Eurocities, le réseau des villes et métropoles européennes dont fait partie Nantes, peut porter ses revendications.
L’Europe, c’est concret dans nos vies quotidiennes et ce, toute l’année. Elle peut cofinancer les mobilités durables, les programmes sociaux pour l’emploi et l’insertion, la mobilité des jeunes. Le corps européen de solidarité, que nous portons, est un exemple. Sur cette question, je tiens à ce que nous soyons ambitieux avec une attention pour que les opportunités de mobilité concernent tous les jeunes, quels que soient leurs parcours, quels que soient leurs quartiers."
Comme chaque année au mois de mai, nous fêtons l’Europe et l’anniversaire de la déclaration de Robert Schuman, prononcée le 9 mai 1950.
Retrouvez le programme de la Fête de l’Europe 2021, un voyage en ligne, sur le site de la Maison de l’Europe – Europa Nantes.