2021-03-15T10:06:02Z https://metropole.nantes.fr/files/images/actualites/dialogue-citoyen/convention%20citoyenne/remise-avis-citoyen-21-675.jpg

La convention citoyenne remet son avis aux élus

Actualités- Mis à jour le 15 mars 2021

La démarche citoyenne entamée en novembre pour évaluer les conséquences de la crise sanitaire a trouvé sa conclusion jeudi 11 mars à 18h avec la remise d'un avis citoyen. Un diagnostic qui sera certainement précieux pour les élus métropolitains. 7 membres de la convention partagent leur sentiment sur cette démarche inédite.

4 grands thèmes, 12 aspirations et de nombreuses propositions concrètes pour construire un territoire plus solidaire, où l'on habite différemment, qui informe et protège ses habitants et encourage les transitions. C'est le résultat de la démarche de la Convention citoyenne de Nantes, dont les 80 membres se sont réunis pendant 100 jours pour établir un diagnostic citoyen de la crise covid, et des aspirations des habitants. Un document qui a été remis aux élus jeudi 11 mars en direct sur la chaîne Youtube de la Ville de Nantes. 

"Nous n'avons pas toujours été d'accord, mais c'est notre richesse"

6 citoyens avaient été tirés au sort pour présenter le travail à Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole et Christelle Scuotto-Calvez, vice présidente au dialogue citoyen. Sous le regard attentif, en visio, des autres membres de la convention et de plusieurs maires métropolitains. En attendant la réponse des élus, prévue d'ici l'été, c'est l'aboutissement d'un long engagement pour les membres de la convention. "L'aventure a commencé en novembre 2020 : il a fallu se familiariser avec l'ordinateur et découvrir zoom, se rappelle Gwenola (Orvault). On a eu des périodes de doutes, puis les perspectives se sont éclairées. Nous avons travaillé à un rythme soutenu, les échanges sont toujours restés courtois. Notre diversité a permis de découvrir la réalité des autres et nous n'avons pas toujours été d'accord, mais c'est notre richesse." 

La démarche a commencé par un diagnostic de la crise, qui a permis de poser les problématiques. "La crise a renforcé la précarité, souligne Kévin (Saint-Léger-les-Vignes). Elle n'est pas qu'économique mais bien émotionnelle et affective. Aujourd'hui, le stress demeure, l'isolement est devenu intolérable. Nous avons tous besoin de se voir. Il y a aussi des points positifs : les élans de solidarité, la pratique du vélo en hausse, nos habitudes de consommation qui changent. Mais à quoi va ressembler l'après-crise ? Nous sommes tous persuadés que du positif peut en ressortir mais si nous n'y veillons pas, nos craintes pourraient aussi se réaliser."

"Nous voulons une métropole solidaire, qui protège et assure un cadre de vie agréable à tous"

Ce diagnostic a permis d'établir une série de préconisations. Avec parmi les thèmes centraux, la question de la solidarité : "Nous avons réfléchi à une métropole plus solidaire, confirme Christel (Nantes). Parmi nos pistes d'action, nous proposons la mise en place de référents qualité de vie pour recréer du lien social, l'extension de la plateforme Nantes Entraide à toutes les communes. Il faut repenser le projet de futur CHU : réduire le nombre de lits ne nous semble pas pertinent pour les futures pandémies. Le secteur associatif a aussi besoin d'être soutenu, par exemple en créant des régies pour mutualiser leurs capacités d'action."

Mais les questions de l'environnement et de l'information ont également retenu l'attention des 80 : "Nous avons pris conscience de la nécessité d'un cadre de vie agréable, accessible, apaisé et relié à la nature, souligne Samuel (Bouaye). Nous voulons que se développent les jardins collectifs, les paysages nourriciers, un habitat diversifié et des espaces de rencontre dans les quartiers. Avec cette crise, distinguer le vrai du faux est aussi devenu plus complexe : il faut proposer des ateliers de sensibilisation à la recherche d'information, pour tous âges. Sécurité et surveillance ont aussi fait l'objet de vifs débats entre nous. Nous imaginons entre autres un programme d'incitation aux métiers de proximité et la réintégration d'ilotiers dans les quartiers."

"Ne nous décevez pas !"

En toute logique, les membres de la Convention souhaitent voir s'accélérer encore les efforts de transition : "Avec les confinements, nous avons consommé, habité, travaillé différemment et découvert l'impact de nos habitudes sur l'environnement, rappelle Irène (Nantes). Il faut revenir au local et, parmi nos pistes d'action, mettre les marchés au centre de notre consommation alimentaire, devenir producteurs d'énergie verte locale ou développer des espaces de coworking partout. On pourrait aussi créer un revenu écologique de transition pour anticiper l'évolution et le remplacement de nombreux métiers. Nous soutenons enfin l'idée d'aller jusqu'à la gratuité totale des transports publics."

"Notre conclusion, dernière page de notre convention, doit être la première page de vos futures propositions, vous élus, résume André (Nantes). Nous souhaitons le même engagement de la part des élus que celui qui a été le nôtre. C'est aussi l'occasion de penser une véritable transition démocratique et de mettre en place, ensemble, un baromètre de l'action publique." Et Lamia (Nantes), de conclure : "Nos propositions sont réalistes, concrètes et atteignables. Ne nous décevez pas !"

 

Pour aller plus loin

L'avis citoyen, fruit des travaux des membres de la Convention, est consultable dans son intégralité sur le site du Dialogue citoyen de Nantes Métropole.