
Elia Chabrand et Christophe Godineau, maraîchers, préparent les plantations des légumes de printemps. Maxime Lefebvre, gérant du restaurant le Bar’île passe prendre des nouvelles. Tous les trois sont, depuis décembre 2020, salariés et associés d’une même coopérative - Commun’île - qui gère les deux bars-restaurants le Bar’île et le Salut sur l’île de Nantes et l’exploitation maraîchère bio La Jardin s’en soucie à Corcoué-sur-Logne. C’est le pari de Maxime Lefebvre : « Créer une chaîne continue de valeur de la terre à l’assiette dans la même structure ».
« Être partenaire d’un fournisseur est un schéma éculé, nous voulons produire nous-mêmes nos légumes, fabriquer notre pain, élever notre viande… », explique Maxime Lefebvre. Á terme, l’objectif de Commun’île est d’inclure dans la coopérative un boulanger, un éleveur, un céréalier, bref tous ceux qui produisent de quoi approvisionner son restaurant et une Amap. Au Jardin s’en soucie, Elia Chabrand et Christophe Godineau pensent déjà à planter des arbres fruitiers, installer des poules pour se diversifier également.
Pour les restaurants et une Amap
Les maraîchers devraient produire environ 25 tonnes de légumes par an, permettant d’alimenter les deux restaurants et 200 familles nantaises sous forme de paniers. « Nous faisons beaucoup de variétés différentes pour offrir une diversité de goûts, textures, couleurs aux restaurateurs notamment, précise Elia Chabrand. On ne travaille qu’avec des variétés anciennes qui sont plus rustiques et plus solides. »
Avantage important dans le milieu du maraîchage, les deux jeunes installés sont salariés et associés de la coopérative. « Les trois problématiques des agriculteurs aujourd’hui sont l’endettement, le temps de travail et les revenus, affirme Christophe Godineau. Nous sommes largement soulagés par la coopérative, nous pouvons donc nous dédier à la production. » Maxime Lefebvre renchérit : « Ils sont propriétaires parmi d’autres de l’exploitation mais aussi des restaurants. Le terrain appartient à tous, nous sortons ainsi d’une logique capitaliste. »