C’est un surprenant spectacle qui attend les curieux qui poussent la porte du centre loisir de la Manu, en ce lundi 22 novembre. Quatre groupes d’enfants venus de différentes écoles nantaises présentent des projets à leurs petits camarades pour améliorer leur quotidien. « On voudrait des poubelles rigolotes, pour que les gens fassent plus de recyclage », expliquent les élèves de l’école maternelle Jacques Tati, à leurs camarades des Agenêts. À une autre table, Jeanne et ses camarades de l’école du Coudray, s’improvisent architectes-paysagistes, plans à l'appui. « Notre cour est en travaux, nous voulons l’embellir avec des décorations japonaises, une fresque murale et des mini-potagers ».
Jardins partagés, collecteur d’eau de pluie… à chaque table, les enfants ne manquent pas d’idées pour construire la Ville de demain. Les questions fusent, les enfants échangent leurs ressentis et leurs envies... Non, nous ne sommes pas dans le monde sans adulte dépeint dans Sa Majesté des mouches, mais à un atelier de participation citoyenne animé par les Francas à l’occasion de la signature de la Ville de Nantes au réseau Ville Amie des enfants. « Les enfants sont les citoyens de demain, ils ont des idées très concrètes pour améliorer leur quotidien. Cet atelier nous permet de les écouter et de les accompagner dans leurs projets », éclaire Paul de l’association des Francas.
Initié par l’Unicef, le réseau Ville amie des enfants fédère un réseau de territoires qui s’engagent concrètement pour améliorer le quotidien des petits. Par son action et ses engagements, la Ville de Nantes l’a rejoint en 2003 et renouvelle son adhésion pour la durée du mandat.
Construire une « Ville amie des enfants »
On range les tables, les enfants se regroupent, les parents arrivent petit à petit. Ghislaine Rodriguez, adjointe à l’éducation et la réussite éducative à la Ville de Nantes prend la parole avant de signer la charte Ville amie des enfants en compagnie de Dominique Danoizel, directrice de l’Unicef Pays de la Loire. « C’est un moment historique, se réjouit l’élue. Les Villes ont un rôle à jouer pour favoriser le bien être et l’épanouissement des enfants sur le territoire, c’est pourquoi c'est une joie d'obtenir à nouveau ce label. »
Le dossier de candidature de Nantes était basée sur 4 axes fondamentaux :
- La participation citoyenne des enfants à la vie de la cité.
- La nutrition comme facteur de développement des enfants.
- L'égalité filles -garçons dans l’accès aux loisirs.
- La scolarisation des enfants en grande pauvreté.
Charge à la Ville de poursuivre son action, éclairée par le réseau et les conseils de l’Unicef. « La charte propose des pistes de réflexions très larges, dans laquelle peuvent s’inscrire des actions très concrètes, défend Ghislaine Rodriguez. Dans les écoles, par exemple, une démarche de réflexion va être initiée pour aménager les cours de récréation différemment, afin que les filles et les garçons puissent se partager l’espace équitablement. Les enfants seront invités à participer à cette démarche en exprimant leurs souhaits. »
Les droits de l'enfant : un enjeu mondial
Épargnée par les guerres et la famine, la France compte cependant sur son territoire près de 100 000 enfants déscolarisés et près de 50 000 enfants victimes de maltraitance. Dominique Danoizel, directrice de l’Unicef Pays-de-la-Loire, rappelle que la question des droits de l’enfant est un enjeu majeur du siècle à venir. « L’Unicef a été fondé en 1946 pour porter assistance aux orphelins de la seconde guerre mondiale pendant la reconstruction. L’organisme devait être dissoût peu de temps après…. Pourtant, en 2021, nous sommes toujours là et intervenons dans plus de 190 pays parce que trop d’enfants vivent encore dans la précarité ou au milieu des guerres, des famines, des épidémies. Fournir des vaccins, livrer des écoles, des jeux, assurer leur protection contre les violences physiques et sexuelles… Notre mission continue et est loin d’être terminée »