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[Interview] Comment la Métropole a aidé la filière santé à se développer

Publié le 25 mars 2021

Sous le regard médiatique avec la lutte contre le Covid-19, la filière biotech nantaise compte plusieurs pépites. Le fruit d’une dynamique collective qu’expliquent Fabrice Roussel et Franckie Trichet, vice-présidents de Nantes Métropole.

Élément clef du dispositif métropolitain, Atlanpole accompagne les projets émergents.
Élément clef du dispositif métropolitain, Atlanpole accompagne les projets émergents.

Avec le Covid-19, beaucoup de Nantais découvrent la richesse et le dynamisme de la filière santé sur le territoire...

Franckie Trichet, vice-président de Nantes Métropole chargé de l’innovation, du numérique et des relations internationales  : C’est une filière moins visible, parce que moins incarnée, mais cela fait longtemps que nous avons de grands noms des biotechs santé. La plus connue est sans doute Eurofins. C’est une histoire nantaise, qui a pris une dimension mondiale. Le Covid, c’est l’effet loupe, les gens comprennent que l’on a  besoin d’entreprises qui travaillent sur ces sujets. C’est une évidence qu’il faut des vaccins, des thérapies. Et on a la chance à Nantes d’avoir des entreprises dans la course pour trouver des solutions au Covid, comme Valneva, Xenothera, Ose Immunotherapeutics. C’est un signe fort, la révélation d’un travail de fond de la filière biotech et de façon globale, santé.

Fabrice Roussel, vice-président de Nantes Métropole chargé de l’économie, de l’enseignement supérieur et de la recherche : Le fait aujourd’hui d’avoir des entreprises qui portent des projets innovants contre le Covid 19 est révélateur, nous avons soutenu neuf projets à travers notre fonds innovation santé. Et maintenant, il faut accélérer sur ce sujet avec un souci constant de répondre aux enjeux de santé pour les habitants. Et un besoin : avoir toutes les compétences sur le territoire. C’est notre souhait de continuer d’innover pour renforcer la filière.

Comment cette filière s’est-elle structurée ?

Fabrice Roussel : Le rôle d’Atlanpole, qui accompagne les entreprises depuis 1987, est primordial. Pour développer une filière, il y a à la fois, la nécessité d’offrir des conditions d’accueil favorables, et donc de créer ces lieux, et celle de créer des liens avec les établissements de recherche et d’enseignement supérieur, avec d’autres entreprises. Même si le soutien peut apparaître récent, il y a toujours eu une place particulière de la santé à Nantes : les liens entre le CHU, l’université, les collectivités territoriales, la faculté de médecine sont anciens. On considère que la santé est un sujet de préoccupation fort des habitants, il est important, en tant qu’élu, d’être au plus près de ces préoccupations. 

Comment la Métropole soutient-elle cette filière ?

Franckie Trichet : Il y a eu un premier travail d’accompagnement sur le volet recherche, que Nantes Métropole soutient via des financements, par exemple avec l’Institut de recherche en santé de l’Université de Nantes, ou d’outils comme le Cyclotron Arronax. Évidemment, nous ne sommes pas seuls. Et puis la logique, c’est aussi de faire en sorte que les acteurs se rencontrent. C’est là qu’interviennent des dispositifs comme Atlanpole. Une filière ne peut pas se créer ex nihilo, il faut des lieux, de soutils, des opérateurs…

Et quelle sera la suite ?

Fabrice Roussel : Elle se jouera autour du projet du nouveau CHU, sur l’île de Nantes et du quartier hospitalo-universitaire. Notre volonté est de faire en sorte que dans le secteur de la santé, la formation, la recherche et les entreprises soient au cœur de l’agglomération nantaise. Avec l’envie de faire plus de liens avec le sujet de l’industrie du futur. On voit bien aujourd’hui qu’on ne peut plus raisonner santé du futur sans penser industrie du futur. C’est un choix stratégique. La ville se construit autour de ces enjeux.

Franckie Trichet : Aujourd’hui, on a un projet, “Station S”. On pense que la structuration de la filière santé ne peut pas se limiter aux seules biotechs. Station S serait un lieu, une maison commune pour faciliter les croisements, héberger les chercheurs, entrepreneurs, ingénieurs, rendre Nantes visible sur ces sujets au niveau européen et international. L’enjeu est de faire émerger des entreprises qui vont travailler la santé du quotidien de demain. Elle doit être plus prédictive, d’où le volet numérique. Elle aura un rapport très fort avec l’alimentation. On pense donc croiser les filières. Ces deux inflexions sont très fortes, ce qui n’empêche pas de continuer sur nos points forts, l’immunothérapie ou les biotechs. 

Fonds innovation santé

Lancé en avril 2020 par Nantes Métropole, le fonds innovation santé vise à soutenir les entreprises et laboratoires dans leurs projets d'innovation, de recherche ou d’essais cliniques liés à la crise sanitaire du COVID-19. Il a été doté d'1 million d'euros. 9 projets ont pu en bénéficier depuis le lancement.