Place du Commerce : "Façades chromatiques"
« On voulait travailler sur des places où l’on n'était pas encore allés, et les artistes les ont transformées en théâtres », souligne Jean Blaise, directeur du Voyage à Nantes (VAN). C’est littéralement le cas à Commerce. Alors que s’achève la transformation de ce secteur de l’hypercentre, Alexandre Benjamin Navet redessine à son tour la place. Le jeune designer s’empare de son architecture et de son histoire et y installe décors peints, structures en bois et couleurs vives. L’installation – dont une partie pourrait être pérennisée – invite à évoluer entre deux et trois dimensions...
De Graslin à Félix-Fournier : "Le théâtre des opérations"
L’affiche du Voyage à Nantes 2022 reprend un des personnages étranges qu’Hélène Delprat fait entrer en ville. Au total une quarantaine de grandes silhouettes noires, dans lesquelles ont reconnaît chevaliers en armure, monstres et animaux, comme « échappés d’une danse macabre ». De Graslin, les créatures descendent en cortège la rue Crébillon, parent d’un drapeau la fontaine de la place Royale et investissent l’esplanade dominée par l’église Saint-Nicolas.
Rue Bias : "Extensions"
À deux pas du CHU, la rue Bias dessert le campus accueillant chercheurs, étudiants, hospitaliers. Le parking aérien circulaire – un ancien garage Peugeot des années 1950 – et ses abords servent de terrain de jeu au Néerlandais Krijn de Koning. « L’artiste va déconstruire l’espace et lui donner de nouvelles perspectives, avec des à-plats de couleur », explique Marie Dupas, chargée de programmation et de production au VAN. Sur la forme ronde du parking, des cercles allant du vert au bleu vont être apposés. En miroir, quatre sculptures élevées comme des totems, une grande mire et un disque forment les Extensions...
Cimetière Miséricorde : "Miroir des temps"
L’équipe du VAN a découvert Pascal Convert à l’abbaye de Saint-Gildas-des-Bois, dont il a réalisé les vitraux selon un procédé très spécifique de bas-relief. L’artiste, qui se dit « archéologue du temps et de la mémoire », s’est vu proposer d’investir le « Père-Lachaise nantais ». Dans sa partie la plus ancienne, le visiteur découvre quatre grandes dalles de verre figurant un chevreuil, un cerf, une biche et deux faons – les cervidés étant perçus symboliquement comme « des messagers entre les vivants et les morts ». Plusieurs œuvres de Pascal Convert, autour de la notion de sacré, sont par ailleurs exposées au passage Sainte-Croix.
Porte Saint-Pierre : "Un castor sur un mur"
Ce n’est pas vraiment une nouveauté, puisqu’il a fait son apparition en 2021. Mais la créature hybride imaginée par Laurent le Deunff – un castor affublée d’une queue de poisson – investit un nouveau lieu. De la porte Sauvetout, il migre porte Saint-Pierre, en surplomb des vestiges archéologiques.
Château des ducs : "Aam Aastha"
C’est la troisième fois que le photographe Charles Fréger expose au château. Et cette fois, explique son directeur Bertrand Guillet, « pour ouvrir une grande saison sur l’Inde ». Les 90 œuvres exposées – dont certains très grands formats – témoignent des voyages de Fréger dans une vingtaine d’États du sous-continent pour immortaliser des mascarades liées aux religions indiennes. Une exploration aussi spectaculaire que fascinante.
Marché de Talensac : "Automates à l’unisson"
Treize œuvres de Gavin Pryke, figurant la rencontre d’un couple, enchantaient depuis 2015 la rue Joffre. Dix ont été relookées dans l’atelier de l’artiste britannique installé à Nantes. Les automates de bois poursuivent leur histoire dans un nouveau lieu : le marché Talensac, haut-lieu nantais du commerce des produits de l’agriculture et du maraîchage local. Dix nouvelles scènes entre humour et amour, à déguster sans modération !
Antilles / Saint-Domingue : "Entre-temps, la traversée du Solilab"
Le lieu dédié à l’économie sociale et solidaire, sur l'île de Nantes, « est devenu un de nos nouveaux partenaires », se félicite Jean Blaise, qui décrit le travail réalisé ici par l’atelier Vecteur comme « révélateur de ce que l’on veut faire » : « C’est la ville et sa transformation qui nous guident ». De quoi s’agit-il ? D’une œuvre toute de courbes et de lames de bois, posée entre la Cantine du Voyage et le Solilab, sur l’ancienne emprise ferroviaire. L’installation restera en place jusqu’à l’aménagement du jardin du Rail et du parc de la Loire.
HAB Galerie : "Plonger et puiser"
L’artiste Michael Beutler aime travailler des matières fragiles. Il investit la galerie avec une installation monumentale dont le papier, en larges feuilles de 6 x 2 m, est le principal support et répond au béton de l’architecture. Le Berlinois a fait ouvrir un des puits de lumière de la galerie pour installer un moulin actionnant des machines décomposant les étapes de fabrication du papier. « Pour lui, note Jean Blaise, le processus de production est aussi important que le résultat. »
Sur deux tramways : "Apesanteur"
Le partenariat entre le VAN et la Semitan – qui s’est traduit entre autres par la décoration artistique des e-busways – se poursuit. En 2022, deux rames de tramway deviennent des œuvres d’art mobiles grâce au peintre Julien Colombier, un autodidacte « qui travaille sur les jungles, la nature ». Celui-ci « répète ses motifs géométriques et végétaux de manière obsessionnelle, créant un environnement organique hypnotique pour le spectateur ».
Quartier de la création : le parcours inter-écoles
École nationale supérieure d’architecture (Ensa), école des Beaux-Arts Nantes-Saint-Nazaire, Nantes Université… Sur l’île de Nantes, un parcours slalome à travers les écoles pour mettre en lumière les talents et le fourmillement créatif du campus de l’art.