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Le café de la Perle rouvre ses portes grâce à un collectif d'habitants

ActualitésPublié le 28 avril 2023

Après 30 ans derrière le zinc, « Lolo » le patron a légué ses tireuses à un collectif qui continue l'aventure du célèbre bistrot nantais. Rencontre.

"Lolo", ex-patron de la Perle et Cora, la nouvelle responsable du bar

Le bar est aussi petit que sa réputation est grande. Nichée dans la petite rue du Port-au-vin, la Perle a vu défiler plusieurs générations d’habituées pendant près de 30 ans. Pourtant, en 2022, le bistrot a pourtant failli fermer pour de bon. « Même si ce bar est toute ma vie. Il était temps que je prenne ma retraite, je suis derrière le comptoir depuis 1994 », explique Laurent, le patron qui préfère le surnom « lolo ». C’était sans compter la mobilisation de ses habitués, bien décidés à ne jamais laisser les fûts à sec. « Grâce aux dons, aux prêts et aux soirées de soutien, près de 220 contributeurs ont pu racheter collectivement le bar. On a fait quelques petits travaux et le lieu a pu rouvrir ses portes en mars », explique Cora, la responsable de bar et unique salariée du collectif « La Perle est à nous ». Depuis, elle gère une vingtaine de bénévoles qui assurent le service et l’animation du lieu.

Un lieu de vie et d’accueil pour tous

« C’était très important pour moi que le café reste un espace de liberté », continue Lolo. « Quand je l’ai ouvert, j’étais persuadé que ça ne fonctionnerait pas car la rue est sombre et pas très passante. Mais rapidement, une clientèle d’habituées s’est constituée et ce sont eux qui ont donné son charme au lieu. Un café, ce n’est pas un endroit où l’on sert des verres : c’est un lieu de vie, de rencontres et de débats. Ma porte était ouverte à tout le monde : syndicalistes et punks croisaient sans-abris, artistes et musiciens dans des anniversaires, des soirées concerts ou des rendez-vous militants. On tolérait même les chanteurs du dimanche et les accordéonistes qui faisaient pourtant un boucan infernal ! », s’amuse Lolo en écoutant les souvenirs de nuits endiablées qui résonnent encore en écho dans le bistrot.

« J’ai découvert le bar en tant que cliente », raconte Cora. « Cet endroit m’a plu et maintenant je forme les bénévoles à la gestion du bar pour qu’on puisse se relayer et animer l’espace collectivement.» En parallèle, les collectifs réinvestissent petit à petit la salle du haut : chorales, projections de films, concerts et cours de français rythmeront les semaines à venir.  Si les murs derrière le comptoir ont été fraîchement repeints, ils ont longtemps ployé sous le poids des autocollants  « un morceau de mur s’est même effondré à cause de ça il y a dix ans, je l’ai gardé chez moi en souvenir », assure Lolo. Mais déjà, quelques autocollants collés çà et là laissent présager que la tradition va continuer.