Le bois de l’Éraudière, habituellement calme, a résonné, mardi 6 décembre, des cris des enfants de l’école maternelle Port-Boyer. Équipés de petits bâtons, ils ont creusé des trous pour semer des glands après les explications de Thierry Gourdin, responsable de l’équipe Nature et jardins de l’Éraudière : « Ce bois servait et sert encore à fabriquer des piquets, sauf que le climat change, il fait de plus en plus chaud et les châtaigniers faiblissent. Il faut planter de nouvelles essences d’arbres pour conserver ce bois. » Environ 1 000 glands ont ainsi été semés sur une parcelle de 100 m². « Au début, on les laisse tous pousser, précise Thierry Gourdin aux enfants. Dans la nature, ils s’auto-sélectionnent. Ici, on choisira les plus robustes. »
Diversifier pour résister au climat
Cette opération intervient après l’annonce de Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, de la plantation de 1500 chênes cet hiver et 5000 en 2023 dans le cadre d'une série de mesures pour adapter la Métropole au changement climatique. Les jardiniers de la Ville ont repéré les chênes qui s’adaptent bien à notre climat et résistent à la sécheresse, le chêne pubescent notamment, et ont été ramasser des glands à proximité des Sables d’Olonne. Une partie a été semée dans le bois de l’Éraudière, une autre partie sera mise en culture dans les pépinières du Grand-Blottereau avant d’être plantée un peu partout dans la ville.
« Cette plantation participative s’inscrit dans un plan plus large destiné à développer la place de l’arbre, soit en entretenant, soit en régénérant, soit en plantant, explique Delphine Bonamy, adjointe en charge de la végétalisation. On essaie de favoriser la régénération et de diversifier nos plantations avec des essences locales, en bonne santé. L’objectif, sur le mandat, est de planter 25 000 arbres à Nantes et 50 000 sur la métropole.»
En repartant du bois de l’Éraudière, la directrice de l’école a assuré aux enfants qu’ils reviendraient au printemps voir si les glands sont devenus des chênes.
La gestion du bois de l’Éraudière
Historiquement, le bois de l’Éraudière a toujours servi à fabriquer des piquets de clôture en châtaigner. Aujourd’hui encore, quand les arbres nécessitent d’être entretenus, le bois de coupe est utilisé pour des piquets et du paillage. « Un nouveau plan de gestion du bois est en cours d’élaboration, précise Thierry Gourdin. Si on laisse pousser les châtaigniers, ils finissent par mourir. C’est une essence vouée à être régénérée c’est-à-dire qu’on coupe au niveau de la souche et des jeunes pousses repartent très vite. »