5 coups de pouce pour accueillir la nature dans votre jardin

L'histoire commence en 2021 avec les jardiniers de la Ville de Nantes. « On leur a proposé un défi : mettre en place au moins une action par équipe et par mois pour soutenir la biodiversité », explique Mathilde Renard, responsable renaturation urbaine à la direction Nature et jardins. Les équipes se sont prises au jeu, avec de multiples initiatives qui ont ramené de « la nature sauvage » dans les espaces verts municipaux. « Il aurait était dommage de se cantonner aux parcs nantais, d'où l'idée de ce livret « Coup de pousse » à la nature pour diffuser ces bonnes pratiques, souvent simples, vers tous les jardiniers en herbe de la métropole : les habitants, les écoliers ou même dans les entreprises. » 

« La première idée, c'est d'aménager de manière durable son jardin avec des espaces qui vont devenir des petits habitats pour les plantes, les insectes ou les oiseaux », explique Mathilde Renard. Certaines solutions toutes simples ne demandent pas trop d'effort. Comme laisser la souche ou le tronc d'un arbre en place après abattage, pour « régaler » champignons et invertébrés. 3 à 5 m² d'herbes en friche, y compris avec des orties, serviront de refuge aux papillons pour passer de l’œuf à l'adulte. Et pourquoi pas créer un passage pour les hérissons dans la clôture avec votre voisin ? Un bon moyen de soutenir cette espèce protégée. Si vous avez plus d'espace, vous pouvez créer une mare ou planter une haie bocagère : « Attention à toujours prévoir une lisière d'herbes hautes entre vos créations et le gazon : une même espèce a besoin d'habitats variés. »

Quand la ville ne propose plus d'habitats naturels aux espèces, on peut les aider. « Faire des petits tas, de pierres, de feuilles, de branches, de sable, même temporaires, permet d'accueillir lézards, bourdons ou araignées », poursuit la responsable renaturation. Le livret « Coup de pousse à la nature » donne aussi toutes des indications pour construire et installer des nichoirs à oiseaux : avec des modèles différents selon qu'il s'agit de mésanges, rougequeues noirs, hirondelles ou martinets. Ces deux dernières espèces sont en fort déclin, à vous de les aider à se reproduire ! On n'oublie pas non plus les abris à chauves-souris, précieuses alliées pour réguler les moustiques l'été.

« Acheter des plantes n'est pas anodin », souligne Mathilde Renard. Et s’il ne faut retenir qu'un mot, c'est « végétal local » ! « Ces plantes, parfois labellisées, sont adaptées à nos sols et seront plus autonomes et résistantes. » Il est aussi important de laisser pousser des plantes spontanées ou sauvages. Coquelicots, digitales, pâquerettes, pissenlits, etc., ont leur place aux côtés de plantes horticoles, notamment pour aider les pollinisateurs sauvages. « Les sachets de graines « Ma rue en fleurs », contiennent ces espèces que nous proposons une fois par an dans toutes les communes de la métropole. » Attention enfin à proscrire la flore exotique envahissante, pourtant encore proposée en jardinerie. « Renouée du Japon, ailante ou herbe de la pampa prennent le pas sur les espèces locales et uniformisent les milieux naturels. »

Arrosage économe, tonte différenciée, prairie fleurie ou paillage sont autant de solutions pour entretenir votre jardin en y maintenant la biodiversité. Le livret « Coup de pousse à la nature » rappelle aussi comment créer un compost équilibré : une solution pour à la fois diminuer ses déchets et profiter de beaux légumes.

Pour les plus volontaires, pourquoi ne pas participer à des opérations de comptages des espèces ? « Elles sont proposées tout au long de l'année par les associations naturalistes, souligne Mathilde Renard. Y compris par la Métropole dans le cadre de notre observatoire de la biodiversité métropolitaine ». C'est ce qu'on appelle des sciences participatives : « Chacune, chacun est invité à observer et créer de l'information sur la faune sauvage, on porte ainsi un autre regard sur la nature en ville. »