À Nantes en 2021, la qualité de l’air a été bonne seulement 3 jours...
« Il ne faut pas s’alarmer ! La qualité de l’air n’a pas changé brutalement en 2021, elle est proche des années précédentes. Ce résultat - qui peut interpeller - fait suite au changement de notre indicateur. L’ancien indice de qualité de l’air (ATMO), réglementaire, datait de 1994. Il n’était plus en cohérence avec les connaissances sanitaires d’aujourd’hui. Il a enfin été modifié au 1er janvier 2021. On y intègre désormais un nouveau polluant, les particules fines PM 2,5 qui peuvent pénétrer profondément dans les poumons. Et on s’est aligné sur les échelles d’un indice européen, plus sévère. Mécaniquement, le nouvel indicateur donne donc de moins bons résultats. On s’y attendait… Si on avait gardé l’ancien indicateur, on aurait 84% des jours de l’année (306) jugés bons. Globalement, on a l’impression que la qualité de l’air est plus mauvaise qu’avant car on en parle beaucoup plus. Mais depuis plusieurs années, ça s’améliore, ça va dans le bon sens. C’est lié à des réglementations plus sévères, au meilleur contrôle des rejets de la part des industries, etc. »
Que peut-on faire pour améliorer la situation et s’adapter ?
« La qualité de l’air doit être prise en compte partout, au niveau international comme national. Grâce notamment à des plans d’actions, des évolutions des seuils réglementaires, en lien avec les préconisations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). À l’échelle individuelle, il faut éviter de rouler seul dans sa voiture, surtout en ville. Il faut vraiment diminuer le nombre de véhicules polluants, deux-roues motorisées compris. Nous devons préférer la marche, le vélo, les transports en commun. Et pour aider les gens à s’adapter, nous avons développé Naonair, une application permettant de choisir l’itinéraire le plus sain pour se déplacer. Dans le monde rural, les problématiques doivent porter davantage sur les pratiques agricoles. »
Comment évalue-t-on la qualité de l’air sur le territoire ?
« On a 31 stations de mesures dans les Pays de la Loire, dont cinq à Nantes et une à Bouaye. Celles-ci disposent d’un ou plusieurs analyseurs spécifiques, qui réagissent à un polluant. Concrètement, cela va nous donner des données précises, évaluées en microgramme par mètre-cube d’air. Grâce à cela, on connaît la qualité de l’air 24h/24, 7j/7. Mais ça coûte cher ! On ne peut pas en avoir partout. On travaille donc de plus en plus sur la modélisation pour compléter la mesure, à la manière des modèles météorologiques. On fait tourner des gros moteurs de calcul qui tiennent compte des mesures sur le terrain, de la météo – car elle a un impact sur la qualité de l’air –, de la localisation des gros pollueurs, de la circulation, etc. On peut ainsi faire une carte de la région avec la concentration en polluants et prévoir les jours suivants. »
Air Pays de la Loire se déploie désormais en cas d’incident industriel
« On a mis en place une force d’intervention rapide. En partenariat avec une vingtaine d'industriels et les services de l’État, elle nous permet d’intervenir en cas d’incidents dont on pense qu’il y aura un effet sur la qualité de l’air. On vient prendre des mesures, à proximité des habitations, et nous informons des résultats rapidement. Nous l’avons déjà déployée une fois à Donges, le 28 mai dernier. »