Les 1 000 fleurs du Colibri : la première épicerie sociale nantaise

C’est un petit libre-service de quartier où l’on trouve tout ce qu’il faut pour remplir son panier : aliments secs, primeurs et produits d’hygiène bien rangés sur des étagères de bois clair, produits frais et surgelés dans les armoires frigorifiques au fond à droite. Sa particularité ? C’est la première épicerie sociale nantaise, ouverte le 15 février au Pin-Sec et inaugurée officiellement le 22 mars. Elle est gérée par le centre communal d’action sociale (CCAS) et a été baptisée, suivant le choix des habitants, « Les 1 000 fleurs du Colibri ».  

Des prix imbattables et un lieu convivial

En rayons, la différence avec un magasin classique saute aux yeux si l’on regarde les étiquettes, affichant des tarifs très abordables. Ils le sont encore plus pour les bénéficiaires, qui ne paient que 10 % du prix : « L’accès est réservé aux personnes résidant à Nantes depuis plus de trois mois, sous conditions de ressources et après évaluation sociale, explique Cécile Clément, assistante sociale et coordinatrice de l’épicerie. Les bénéficiaires peuvent faire chaque semaine 25 euros d’achats, soit 100€ par mois, et ne paient que 10€. » Une très bonne nouvelle pour Philippe, par exemple : « De nos jours, pour 20€, à Lidl, on n’a pas grand-chose. Cette aide va me permettre de mettre des sous de côté pour acheter un canapé. » Martine apprécie le coup de pouce, mais aussi l’accueil : « J’aime bien venir ici. Au-delà des courses, on vient prendre un café et papoter. »

Une aide pour cinq mois maximum

Pour que tout le monde puisse en profiter, l’aide est accordée pour cinq mois maximum car, comme le souligne Philippe : « Faut partager ! ». Actuellement, 13 ménages, soit 29 personnes, réparties par créneaux pour éviter la bousculade, viennent faire leur marché chaque semaine. Expérimental jusque fin 2023, ce dispositif pourra être pérennisé et même dupliqué en d’autres points de la ville. Les produits en vente sont fournis par la banque alimentaire, le local appartient au bailleur social, la Ville a financé son aménagement et son fonctionnement, qui est assuré par des agents du CCAS.

Trois demi-journées par semaine

L’épicerie est ouverte le mercredi de 9h30 à 13h et de 14h à 16h30, le jeudi de 14h à 16h30. Grâce à son mobilier déplaçable, l’espace se transforme en dehors de ces créneaux pour accueillir des ateliers d’information sur l’accès aux droits, la santé et la prévention, la nutrition, etc. Il est également utilisé par des associations du quartier pour des activités visant à rompre l’isolement des habitants.

Une porte d’entrée vers d’autres services

« Au cœur du quartier, l’épicerie sociale constitue une porte d’entrée vers toutes sortes de services, et c’est un lieu où l’on se croise, où l’on se rencontre. », souligne Bassem Hasseh, 1er adjoint délégué à la proximité, au dialogue citoyen, à la politique de la ville, au monde économique et à l’emploi. « Dans le cadre du projet global Bottière-Pin Sec, les habitants ont exprimé le besoin de travailler autour de l’alimentation, ajoute Simon Citeau, élu de quartier. C’est un sujet qui permet d’aborder d’autres questions comme l’emploi, la garde des enfants... »