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Ghislaine Rodriguez : « Nantes avait besoin d'augmenter son nombre de classes pour accueillir tous les enfants »

ActualitésPublié le 30 août 2023

En cette rentrée 2023, l'école Claire-Bretécher ouvre ses portes à Doulon-Gohards. C'est la 5e des 9 écoles neuves prévues par le schéma directeur des écoles de la Ville, qui prévoit également la rénovation de 22 écoles. Retour sur cette démarche avec Ghislaine Rodriguez, adjointe à l'Éducation.

Ghislaine Rodriguez, adjointe à l'Éducation, à la réussite éducative et à la restauration scolaire de la Ville de Nantes. © Thierry Mézerette pour Nantes Métropole
Ghislaine Rodriguez, adjointe à l'Éducation, à la réussite éducative et à la restauration scolaire de la Ville de Nantes. © Thierry Mézerette pour Nantes Métropole

Pourquoi la Ville de Nantes a-t-elle mis en place un programme de créations et de rénovations d'écoles ?

« En 2017, nous avons fait un travail très fin de prospective de la démographie scolaire, qui a conduit à pointer du doigt les besoins en terme de nombre de classes. Ces besoins sont liés à l'évolution démographique dans les quartiers de Nantes, mais aussi à la création de nouveaux quartiers. Ça a été le déclic, la Ville de Nantes avait besoin d'augmenter son nombre de classes pour accueillir tous les enfants. Et en 2017 a aussi été annoncé le dédoublement des classes de CP, CE1 en éducation prioritaire, puis la limitation à 24 élèves dans toutes les écoles, en grande section, CP et CE1, qui est venue accentuer le besoin en nombre de classes. »

Comment a été conçu ce programme ?

« Nous avons pris le sujet dans la globalité des temps de l'enfant, sur le temps scolaire, mais aussi le matin, le midi, le soir, et les vacances. Dans nos écoles, ce sont des temps où les enfants peuvent jouer, avoir des activités, bénéficier d'un coin lecture, d'une cour de récréation, d'un restaurant scolaire qui peut accueillir tous les enfants. Tous les projets ont été repensés avec cette idée en tête, et en pensant que les écoles sont des équipements publics en cœur de quartier. L'ambition est d’avoir des salles et des terrains de sport accessibles au quartier. Ensuite, nous avons une ambition sur le patrimoine. Comment rénover notre bâti pour qu'il soit le moins énergivore possible et adapté à l’accessibilité universelle, deux normes qui s’imposent à la collectivité ? Le schéma directeur recoupe tout cela. »

L'école Claire-Bretécher bénéficie de panneaux photovoltaïques en toiture. © Valéry Joncheray pour Nantes Métropole
L'école Claire-Bretécher bénéficie de panneaux photovoltaïques en toiture. © Valéry Joncheray pour Nantes Métropole
A Lucie-Aubrac, les travaux ont notamment permis de créer une nouvelle salle de restauration. © Rodolphe Delaroque
A Lucie-Aubrac, les travaux ont notamment permis de créer une nouvelle salle de restauration. © Rodolphe Delaroque
La cour de l'école Fellonneau a été végétalisée et retravaillée pour être plus accessible et égalitaire. © Valéry Joncheray pour Nantes Métropole.
La cour de l'école Fellonneau a été végétalisée et retravaillée pour être plus accessible et égalitaire. © Valéry Joncheray pour Nantes Métropole.
Des espaces de jeux ont été aménagés dans la cour de l'école Alain-Fournier. © Rodolphe Delaroque
Des espaces de jeux ont été aménagés dans la cour de l'école Alain-Fournier. © Rodolphe Delaroque

Depuis le nouveau mandat, vous travaillez spécifiquement sur les cours de récréation...

« Il faut avoir en tête que la cour est utilisée sur les temps de récréation mais aussi potentiellement sur l'ensemble des temps périscolaires... ce qui peut représenter jusqu'à la moitié du temps des enfants à l'école !  On a donc souhaité des cours adaptées au changement climatique, à un usage égalitaire filles-garçons. Des cours accessibles, qui favorisent un meilleur rapport à la nature, qui proposent des supports ludiques, des espaces de jeux qui permettent à tous les enfant de s'y retrouver. Ceux qui ont envie de lire dans un coin tranquillement doivent pouvoir le faire. Ceux qui ont envie de papoter doivent pouvoir papoter. Ceux qui ont envie de courir doivent pouvoir courir, ceux qui veulent jouer au ballon doivent pouvoir le faire. Tout cela, c’est un espace de vie qui se pense, qui se régule. On est donc venu transformer les cours des écoles en travaux. Avec des premiers résultats très encourageants. Ce que l’enfant vit dehors demande une mobilisation des adultes, ce n’est pas juste parce qu'il y a une belle cour que tout va bien se passer. Il faut aussi se mettre d’accord sur l’usage de ces espaces. Dans une cour restreinte où l’espace ballon prend toute la place, peut-être que l’on peut se dire qu’un jour c’est ballon, les autres non… Ça se travaille et ça demande une prise en main de la communauté éducative. Et comme les communautés éducatives se renouvellent régulièrement, c'est un travail de longue haleine et cela demande à être continuellement consolidé. »

Combien d'écoles bénéficient de ce travail ?

« Un tiers des cours d'école vont être transformées dans ce mandat, dans le cadre du schéma directeur, mais aussi dans douze écoles qui ont été priorisées car leurs cours étaient trop chaudes, trop minérales ou que le climat scolaire nécessitait que l'on y travaille. Une vingtaine d'autres écoles vont bénéficier d'interventions ponctuelles : des travaux plus modestes, où l'on va débitumer quelques pieds d’arbres, apporter une table, des bancs pour être au calme, à l'ombre, faire des tracés au sol... toujours en écoutant les demandes des usagers. Et nous avons aussi un volet éducatif qui permet d’accompagner les enseignants ou animateurs et animatrices qui souhaiteraient utiliser l’extérieur comme un support pédagogique ou créatif. Des écoles ont déjà des espaces végétaux ou des espaces délaissés où il y a du potentiel pour observer le cycle de la nature. Et quand ce n'est pas dans l'école, il y a des parcs et jardins à proximité. On travaille donc aussi des outils pédagogiques autonomes. »

Repères

Le schéma directeur des écoles prévoit la rénovation de 22 écoles et la construction de 9 nouvelles. Echelonnés sur la période 2018-2025, ces travaux représentent un montant global de près de 260 M€.. A ce jour, 12 opérations sont en cours sur l'ensemble de la ville (auxquelles il faut ajouter les Plantes, Fellonneau et Coudray, livrées en fin d'année) et 15 chantiers d'écoles sont achevés. 5 nouvelles écoles ont déjà été livrées : Leloup-Bouhier (centre-ville), Joséphine-Baker (école provisoire, Île de Nantes), Alice-Guy (Malakoff Saint-Donatien), Germaine Tillion (Nantes Erdre), Claire-Bretécher (Doulon-Bottière). 

Pour en savoir plus sur la rentré scolaire 2023