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En visite sous les tropiques à Nantes !

Actualités Publié le 10 février 2023

Depuis 120 ans, les serres du Grand-Blottereau abritent une collection unique en France de près de 800 plantes tropicales. Profitez des visites organisées du 13 au 24 février pour découvrir leur histoire, les espèces emblématiques et les secrets de leur conservation.

À l’occasion des 120 ans des serres d’agronomie tropicale du Grand-Blottereau, l’équipe de jardiniers-botanistes propose, tous les jours du 13 au 24 février, une visite thématique en forme de voyage à travers l’histoire et les continents. © Céline Jacq pour Nantes Métropole
À l’occasion des 120 ans des serres d’agronomie tropicale du Grand-Blottereau, l’équipe de jardiniers-botanistes propose, tous les jours du 13 au 24 février, une visite thématique en forme de voyage à travers l’histoire et les continents. © Céline Jacq pour Nantes Métropole


Nul besoin de griller son bilan carbone pour s’évader  ! Depuis plus d’un siècle, à Nantes, dans le quartier Doulon, les jardiniers-botanistes du Grand-Blottereau entretiennent une forêt de plantes exotiques miniatures. Surtout en hiver quand on grelotte dehors, pousser la porte de ces serres – chauffées à 17-18° par le  réseau de chaleur urbain - c’est un peu comme si on quittait Nantes pour un voyage lointain, bien au chaud. « Par souci de sobriété, depuis deux ans, nous avons abaissé la température de 2°, sans que cela ne nuise aux plantes », précise Jean-Christophe Ribes, responsable de l’équipe. À l’intérieur, jojoba, cannelier, ébène ou ficus se portent comme un charme malgré leur grand âge. « Les plus vœux spécimens – environ 80 sujets - sont là depuis 120 ans ».

Pour faire tenir dans un si petit espace des espèces qui peuvent faire jusqu’à une trentaine de mètres dans la nature, les botanistes perpétuent une technique utilisée depuis la mise en service des serres en 1903 : le bonzaï. « Historiquement, toutes les plantes étaient cultivées en pot. Chaque hiver, on réduisait leurs racines pour limiter leur croissance ». Elles sont aujourd’hui progressivement mises en pleine terre et paillées pour enrichir le sol et diminuer l’arrosage.

Épices, bois précieux, ou fruitiers : les serres tropicales du Grand-Blottereau entraînent les visiteurs dans différents mondes. Les plus vieux spécimens (ficus, ébène et baobab) sont là depuis les premières plantations, il y a 120 ans ! © Céline Jacq
Épices, bois précieux, ou fruitiers : les serres tropicales du Grand-Blottereau entraînent les visiteurs dans différents mondes. Les plus vieux spécimens (ficus, ébène et baobab) sont là depuis les premières plantations, il y a 120 ans ! © Céline Jacq
Historiquement cultivées en pot pour limiter leur croissance, les plantes sont progressivement mises en pleine terre et paillées. Cela enrichit le sol et diminue les besoins en arrosage. © Céline Jacq
Historiquement cultivées en pot pour limiter leur croissance, les plantes sont progressivement mises en pleine terre et paillées. Cela enrichit le sol et diminue les besoins en arrosage. © Céline Jacq
Par souci de sobriété, la température a été abaissée de 2° et le site, raccordé au réseau de chaleur urbain, est alimenté en énergies renouvelables. © Céline Jacq
Par souci de sobriété, la température a été abaissée de 2° et le site, raccordé au réseau de chaleur urbain, est alimenté en énergies renouvelables. © Céline Jacq
Les jardiniers ont augmenté la proportion de fibre de bois dans les substrats afin d'utiliser moins de tourbe et préserver les tourbières, qui sont des milieux essentiels à la biodiversité. © Céline Jacq
Les jardiniers ont augmenté la proportion de fibre de bois dans les substrats afin d'utiliser moins de tourbe et préserver les tourbières, qui sont des milieux essentiels à la biodiversité. © Céline Jacq
Coton, cacao, vanille, poivre, épices, latex… Les plantes cultivées sous les serres du Grand-Blottereau ont toutes une utilité commerciale ou vivrière. Leur création, en 1903, visait à préparer au départ les futurs colons et favoriser le développement commercial des colonies. © Céline Jacq
Coton, cacao, vanille, poivre, épices, latex… Les plantes cultivées sous les serres du Grand-Blottereau ont toutes une utilité commerciale ou vivrière. Leur création, en 1903, visait à préparer au départ les futurs colons et favoriser le développement commercial des colonies. © Céline Jacq

Autrefois une école coloniale

La création de cet incroyable conservatoire végétal remonte à la période coloniale. Fondé d’après la volonté de Thomas Dobrée, armateur nantais philanthrope et grand voyageur, il visait à donner aux jeunes partant travailler dans les colonies des rudiments d’agronomie tropicale. L’école a fermé en 1969. Mais les serres sont restées : « La Ville a repris leur gestion pour faire perdurer cette collection aujourd’hui unique en France ». Sa particularité ? « Les plantes cultivées ici ont toutes une utilité commerciale ou vivrière » : coton, café, canne à sucre… « Sentez, propose Magali Rouillard. C’est mon préféré : l’arbre à chocolat. Il fait de très jolies fleurs qui poussent directement sur le tronc. »

Une visite au Grand-Blottereau est l’occasion de découvrir des plantes surprenantes tel que l’arbre à saucisse, mais aussi des espèces que l’on consomme tous les jours : le poivre, le quatre-épices ou encore la vanille. « Saviez-vous que c’est une orchidée ?, interroge la jardinière. La vanille a été découverte au Mexique mais ne se plaît que dans les forêts tropicales humides. Il a fallu plus de 300 ans pour lui faire donner des fruits sur l’île Bourbon, le précédent nom de la Réunion. »

10 visites au chaud

Envie d’en savoir plus ? Profitez des vacances d'hiver pour pousser la porte de ces serres tropicales. À l’occasion de leur anniversaire, tous les jours à 15 h, l’équipe de jardiniers-botanistes propose une visite thématique en forme de voyage à travers l’histoire et les continents. L’occasion de découvrir les plus anciennes variétés introduites en 1903, de vieux ouvrages d’époque, des outils et supports pédagogiques anciens, et même une partie de la collection de bocaux d’origine, contenant des fruits anciens. En fin de parcours, ils dévoileront les gestes de rempotage qui ont permis de conserver ces plantes pendant plus d’un siècle.

Pratique

Visites guidées « 120 ans sous les serres »

Du 13 au 17 et du 20 au 24 février.
Tous les jours à 15 h.
Gratuit.
Sur inscription (jauge limitée) auprès de l'accueil du Jardin des plantes au 02 40 41 65 09.

Les serres tropicales en chiffres

1903 , introduction des premières plantes sous les serres d’agronomie tropicale sur le domaine du Grand-Blottereau, à l’emplacement des anciennes serres de Thomas Dobrée

800 plantes y sont conservées sur 500 m2

4500 curieux visitent chaque année les serres tropicales