2023-07-06T20:07:13Z https://metropole.nantes.fr/files/images/actualites/logement-urbanisme/chu/CHU_%20%20b%c3%a2timent%20t%c3%a9moin%20-%20accueil%20patients%20%c2%a9%20Thierry%20M%c3%a9zerette..jpg

On vous fait visiter le bâtiment témoin du futur CHU de Nantes

ActualitésPublié le 06 juillet 2023

Chantier hors norme, la construction du futur CHU monte en puissance sur l’île de Nantes. Un premier bâtiment test est déjà livré. Il offre, en concentré, un échantillon de tout ce qu’on trouvera dans le nouvel hôpital : bloc opératoire, salle de réanimation, « cosy bulle » et même une chambre d’hospitalisation avec vue sur Loire… Aperçu.

Guidés par Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes, Johanna Rolland, maire de Nantes, présidente de Nantes Métropole et du conseil de surveillance du CHU, Jérôme Jumel, directeur général de l’Agence régional de santé, Fabrice Rigoulet-Roze, préfet de la région des Pays de la Loire et Christelle Morançais, présidente de la Région des Pays de la Loire, ont découvert le bâtiment témoin du futur hôpital lors d’une visite de chantier, jeudi 6 juillet.  © Thierry Mézerette
Guidés par Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes, Johanna Rolland, maire de Nantes, présidente de Nantes Métropole et du conseil de surveillance du CHU, Jérôme Jumel, directeur général de l’Agence régional de santé, Fabrice Rigoulet-Roze, préfet de la région des Pays de la Loire et Christelle Morançais, présidente de la Région des Pays de la Loire, ont découvert le bâtiment témoin du futur hôpital lors d’une visite de chantier, jeudi 6 juillet. © Thierry Mézerette

18 mois après la pose de la première pierre, le futur CHU de Nantes sort littéralement de terre au pied des Trois Continents. 12 grues et des centaines d’ouvriers sont à l’œuvre chaque jour pour mener à bien ce chantier colossal, « le plus important de France », comme l’a rappelé le préfet de la région Pays de la Loire lors d’une visite de chantier, organisée jeudi 6 juillet en compagnie du directeur de l’Agence régionale de santé, de la maire de Nantes, présidente de Nantes Métropole et du conseil de surveillance du CHU Johanna Rolland, et de la présidente de la Région Christelle Morançais. L’occasion de découvrir concrètement à quoi ressemblera le nouvel établissement.

© Thierry Mézerette pour Nantes Métropole
© Thierry Mézerette pour Nantes Métropole

« L’hôpital se dessine sous nos yeux, observe Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes. Les fondations des 13 bâtiments qui composeront le futur hôpital sont pratiquement achevées, on aperçoit les sous-sols et les premiers niveaux qui s’élèvent ». Le pavillon central qui accueillera les blocs opératoires, avec un parking souterrain de 1200 places voitures et 800 pour les vélos, est le plus avancé. « Nous sommes dans les temps, assure Pierre Nassif, directeur du pôle investissements, logistique et nouvel hôpital du CHU. D’ici un an, le gros œuvre sera très avancé. Les premiers bâtiments seront livrés début 2026, pour une ouverture en 2027 comme prévu ».

© Thierry Mézerette
© Thierry Mézerette

Un « patchwork » du futur hôpital

Un premier pavillon a été finalisé avant les autres. Équipé de salles de consultation, d’opération, de réanimation et même de chambres d’hospitalisation, il dénote avec ses façades éclectiques. « Il ne s’agit pas d’un bâtiment de l’hôpital en tant que tel. C’est un patchwork des différents locaux et matériaux qu’on trouvera dans le futur CHU, explique Pierre Nassif. C’est un outil de travail pour nous, il nous permet d’évaluer, d’anticiper et d’ajuster les écarts entre les phases de conception et d’exécution ». De tester aussi, en conditions réelles, l’ergonomie des locaux, choisir les sols et les couleurs…

Entre mi-mai et mi-juin, plus de 300 professionnels de santé, des représentants des usagers de l’hôpital, des référents handicap, etc., sont ainsi venus tester les aménagements et faire part de leurs critiques pour pouvoir modifier ce qui doit l’être. « Ces retours éviteront des surcoûts, et donc une économie à terme ».

Une salle de consultation présentée dans le bâtiment témoin. © Thierry Mézerette
Une salle de consultation présentée dans le bâtiment témoin. © Thierry Mézerette

L’intérieur du pavillon donne un aperçu du parcours que feront les patients entre les salles de soins, le bloc opératoire ou les chambres « avec vue sur Loire ». « Les consultations seront toutes situées au rez-de-chaussée, et dès l’entrée, pour faciliter le déplacements et éviter de se perdre dans le dédale des bâtiments comme c’est souvent le cas aujourd’hui », explique Anne-Claire Guille-des-Buttes, la cadre de santé au CHU de Nantes qui conduit la visite. Box ouverts, murs clairs rehaussés de claustra en bois « pour un univers plus chaleureux »… Le confort, l’ambiance et la signalétique de l’accueil seront particulièrement soignés, avec à proximité immédiate des espaces de consultation, « un centre de ressource paramédicale permettant d’administrer aux malades les soins dont ils ont besoin, comme les bilans sanguins, sans avoir à se déplacer. »

La vue sur la Loire depuis la chambre d'hospitalisation présentée dans le bâtiment témoin. © Thierry Mézerette
La vue sur la Loire depuis la chambre d'hospitalisation présentée dans le bâtiment témoin. © Thierry Mézerette

Finies les chambres à deux et les rideaux à tirer entre les lits pour s’isoler. « Nous aurons 90 % de chambres seules, contre 30 % seulement dans l’hôpital actuel », se félicite la cadre de santé. Avec un lit pour les accompagnateurs dans les chambres de pédiatrie. Et de larges baies vitrées, équipées de stores intérieurs et de brise-soleil, dans celles destinées à l’hospitalisation conventionnelle. « Une attention particulière a été portée au confort thermique, car cette façade est exposée plein sud », précise-t-elle. Des « cosy-bulles », disposées en alvéole, vont également faire leur apparition. « Ces boxes, plus petits qu’une chambre classique, accompagneront le développement de l’ambulatoire (65 % sur l’île de Nantes), indique la cadre de santé. Avant et après une petite opération, les patients doivent rester sous surveillance quelques heures, voir la journée, avant de rentrer chez eux. »

© Thierry Mézerette
© Thierry Mézerette

Cet hôpital en miniature réunit l’essentiel des innovations qui amélioreront demain les conditions de travail des soignants : pneumatiques pour acheminer les prélèvements biologiques jusqu’au laboratoire, de façon automatisée afin de limiter les allers-venues ; trappes sécurisées pour évacuer les déchets ménagers par aspiration ; mais surtout rails au plafond « permettant de transférer délicatement, par un harnais et sans effort, le malade de son lit jusqu’au cabinet de toilette par exemple », détaille Anne-Claire Guille-des-Buttes.

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« C’est une chance pour Nantes et la région que l’État ait décidé ce grand investissement de santé, se réjouit Johanna Rolland. Il permettra à chacune et à chacun de pouvoir accéder à des soins de qualité, quels que soient sa situation, son quartier ou la commune où il réside ». Dans des conditions « sans commune mesure avec ce que nous connaissons actuellement », rappelle Philippe El Saïr.  « Aujourd’hui, les Urgences sont situées dans des locaux en partie borgnes, et l’établissement compte moins de 30 % de chambres individuelles, avec une seule douche par étage dans certains services. » Autre difficulté majeure : les services du CHU sont éclatés sur deux sites éloignés, et les activités de recherche et d’enseignement dispersées.

Objectif : faible impact

10 hectares, 12 grues, 1 200 ouvriers au plus fort de l’activité… Le chantier du futur CHU, c’est LE grand chantier du moment. Ce que l’on sait moins, c’est que malgré son gigantisme, il cherche à limiter son impact sur l’environnement et recycler ce qui peut l’être. « 97% des matériaux du terrassement évacués ont été réutilisés : la terre et le sable dans des centrales à béton ou chez des maraîchers nantais, 7000 tonnes de béton ont été concassées sur place », explique Pierre Nassif.  Pour réduire les émissions de CO2, les pieux qui ancrent les bâtiments dans le sous-sol sont coulés en béton bas-carbone, fabriqué sur place. Le futur CHU comptera également des innovations intéressantes au plan de l’énergie. Grâce à 5 puits de géothermie et au réseau de chaleur urbain alimenté par l’incinération des déchets, le nouvel hôpital sera en grande majorité chauffé par des énergies renouvelables ou gratuites. 2 500 m² de panneaux photovoltaïques capteront également l’énergie du soleil, utilisée en autoconsommation. À la clé : une réduction de 30 % des consommations de l’hôpital.  L’eau de pluie, ainsi que celle provenant des appareils du service de dialyse, sera par ailleurs réutilisée pour alimenter les sanitaires des bâtiments administratifs. Et une partie des toitures sera végétalisée pour limiter le retour au réseau des eaux pluviales et tempérer les bâtiments l’été.