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Comment la nouvelle usine de la Roche à Nantes sécurise notre eau potable

ActualitésPublié le 21 juin 2024

Après 10 ans de travaux, Nantes Métropole vient de livrer une usine totalement modernisée pour sécuriser l'alimentation en eau potable des habitants et acteurs du territoire. Capable de traiter jusqu'à 160 000 m3 d'eau par jour, elle est plus efficace face à des eaux troubles chargée de sédiments, un phénomène qui s'amplifie en période estivale.

160 000 m3 d'eau sont pompés dans la Loire et traités chaque jour par l'usine de la Roche © DR
160 000 m3 d'eau sont pompés dans la Loire et traités chaque jour par l'usine de la Roche © DR

« A l'été 2022, nous avons frôlé le risque de rupture d'alimentation en eau potable, souligne Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole. Cet épisode nous a permis d'avancer. » Durant cet été caniculaire, le faible débit de la Loire a favorisé la remontée du « bouchon vaseux », un phénomène naturel dans les estuaires. « Traiter cette eau très chargée en sédiments a alors réduit temporairement notre capacité de traitement » explique Philippe Gilles, le directeur de l'équipement. Et la régie publique de l'eau a failli ne pas réussir à produire les 115 000 m3 journaliers consommés dans le territoire. Ce risque s'éloigne désormais, grâce à la modernisation complète de l'usine de la Roche, entrée en service au début de l'année.

Mieux traiter l'eau et plus rapidement

Parmi les nouveaux bâtiments construits dans l'usine de la Roche, celui de clarification et de traitement au charbon actif opère la première étape de traitement de l'eau captée dans la Loire. Grâce à des nouveaux procédés, il accélère cette étape où l'on capte les sédiments et polluants pour supprimer 80% de la pollution de l'eau. A l'image du milieu naturel, l'eau est ensuite filtrée en passant à travers une couche d'un mètre de sable, avant d'être flashée aux ultraviolets. Reste à ajouter un peu de javel pour parfaire son traitement avant de la distribuer au robinet des consommateurs. « Avec la modernisation complète de l'usine de la Roche, nous sommes désormais plus agiles pour faire face à un changement de qualité de l'eau captée dans la Loire, ce qui risque de nous arriver plus fréquemment, avec des épisode de sécheresse plus courants », souligne Robin Salecroix, vice-président chargé de la politique de l'eau et de l'assainissement à Nantes Métropole.

 

10 ans de travaux pour un chantier complexe

Le chantier a duré 10 ans du fait de sa complexité technique : les premiers équipements réalisés ont d'abord été testés, avant de pouvoir enclencher la construction des équipements suivants de la chaîne. « C'est un défi technique et humain car nous avons reconstruit l'usine sur elle-même, tout en continuant à assurer l'approvisionnement des métropolitains dans l'intervalle », souligne Robin Salecroix. La capacité de traitement de la nouvelle usine reste la même : 160 000 m3 par jour. « Elle pourrait passer à 200 000 m3 si les besoins s'en font sentir, explique le directeur de l'usine. Mais nous visons plutôt une baisse de la consommation par habitant, grâce à des mesures d'économies d'eau. » « Suite au Grand débat Fabrique de la Ville, nous avons pris l'engagement de faire 10% d'économies d'eau d'ici 2030 », confirme Johanna Rolland. D'un montant de 90 millions d'euros hors taxes, la nouvelle usine a été financée à près de 80% par Nantes Métropole. L'agence de l'eau Loire-Bretagne a apporté son aide à hauteur de 14%, le département de Loire-Atlantique apportant le solde d'un peu plus de 6%.

L'eau, une ressource écologique vitale à préserver

Au delà de l'approvisionnement en eau potable, la Métropole vise aussi à mieux traiter les eaux usées rejetés dans le milieu naturel, notamment lors des épisodes de pluie intenses, plus courants avec le changement climatique. « Nous allons proposer au prochain conseil métropolitain de juin d'investir 800 millions d'euros dans les 15 prochaines années pour moderniser les stations d'épuration et réseaux, en créer de nouveaux et moins rejeter vers le milieu naturel », explique Johanna Rolland. « Plus que jamais, la gestion en quantité et en qualité de l'eau est un enjeu majeur de la bifurcation écologique : c'est une ressource écologique vitale, un patrimoine qui peut s'avérer fragile et que nous devons préserver », conclut la présidente.

Pour tout savoir sur l'eau

La Métropole propose des animations tout l'été autour de l'eau pour sensibiliser et informer les habitantes et les habitants de la métropole sur cette ressource à préserver et les spécificités du territoire. Un temps fort a lieu mardi 25 juin avec 3 tables-rondes autour de l'avenir de l'eau et l'assainissement.