« Je continue à jardiner », un programme d’Ecos pour les plus de 60 ans

« Pieds écartés, genoux fléchis, hanches fléchies, dos droit », l’une des bonnes positions pour jardiner est écrite sur le tableau d’une salle de la Maison de quartier de la Bottière, à Nantes. Mardi 23 janvier, une dizaine de personnes de plus de 60 ans se sont retrouvées pour la première séance du dispositif « Je continue à jardiner » piloté par l’association Ecos. « Une enquête que nous avons menée sur l’ensemble de la métropole fin 2022 a montré une appétence des répondants pour la prévention des douleurs en jardinant, explique Romaric Lesaint, coordinateur de l’association. Nous avons donc créé ce programme gratuit de 6 séances entre janvier et juin pour les seniors. »

Deux séances sont programmées avec une kinésithérapeute pour apprendre les bonnes postures, deux autres avec une ergothérapeute pour l’utilisation des outils et les bons gestes à avoir et une dernière avec une paysagiste pour penser l’espace et l’aménagement du jardin. « L’objectif est que ce soit le plus simple, accessible et réplicable possible », précise Damien Quazuguel, chargé de projet Boutur’âges. Brigitte, qui possède une parcelle dans un jardin familial vient « pour apprendre les bons gestes parce que je suis un peu speed et je fais n’importe quoi ! » Roger a mal à l’épaule et au dos quand il s’occupe de son potager donc il souhaite avoir moins de douleurs.

Connaître son corps pour éviter les douleurs

« Les personnes souffrent car elles ne savent pas comment utiliser leur corps ou attendent que ça passe, affirme Patricia Martin, kinésithérapeute pour l’association kiné prévention 44. Je suis partie de leurs douleurs et je leur ai montré des petits mouvements très simples. Si on sait comment son corps fonctionne et comment agir quand apparaît une douleur, on jardinera plus longtemps. » Car ce dispositif voit plus loin en pensant au maintien à domicile des personnes âgées. « Pour certaines personnes, le jardinage est une forme de vie, un lien avec l’extérieur, la nature, leur seule activité, ajoute Patricia Martin. Si elles souffrent trop, elles s’arrêtent et tout s’arrête. »

L’association Ecos utilise depuis 2006 le jardin comme lieu d’échange, de créativité et d’apprentissage. En 2012, elle a initié le projet Boutur’âges, du prêt de jardin solidaire et intergénérationnel. Dans ce cadre, elle propose des activités annexes comme des cours de jardinage, des commandes groupées… Le dispositif « Je continue à jardiner » vient s’insérer dans ce projet.