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Suivez le parcours des enrochements sur la Loire pour restaurer la berge Mangin

ActualitésPublié le 14 juin 2024

On vous embarque à bord de L’Elorn pour suivre le périple fluvial des roches qui prennent place, petit à petit, sur la berge Mangin, effondrée en 2021. Du 4 au 18 juin, 450 tonnes de roches sont transportées chaque jour jusqu’à Nantes par la Loire pour éviter la circulation de camions en ville.

Du 4 au 18 juin, 4 500 tonnes d’enrochements sont transportées par la voie fluviale jusqu’à Nantes, évitant ainsi le ballet de près de 250 camions dans la ville. © Rodolphe Delaroque
Du 4 au 18 juin, 4 500 tonnes d’enrochements sont transportées par la voie fluviale jusqu’à Nantes, évitant ainsi le ballet de près de 250 camions dans la ville. © Rodolphe Delaroque

16 h 30. Rendez-vous sur le site de l’Officière à Saint-Julien-de-Concelles, au niveau de l’estacade construite par Voies navigables de France pour assurer la logistique du chantier de rééquilibrage du lit de la Loire. Cette plateforme surélevée est le lieu idéal pour embarquer le matériel destiné au chantier de restauration des berges de Mangin, qui s’étaient écroulées en novembre 2021. Sur place, près de 450 tonnes d’enrochements attendent leur tour pour un petit voyage sur la Loire jusqu’à Nantes. Benjamin, conducteur d’engins, finit de remplir la barge d’approvisionnement (aussi appelée ponton) qui attend sagement en contrebas avec sa pelle excavatrice. Ce chargement est particulièrement technique et long - plus de 4 heures ! - puisqu’il faut empiler les roches de manière pyramidale afin d’équilibrer la barge et de faciliter le déchargement.

 Sur le site de l’Officière à Saint-Julien-de-Concelles, Benjamin, conducteur d’engins, charge pendant quatre heures environ la barge d’approvisionnement (aussi appelée ponton) qui attend sagement en contrebas de l’estacade. Un chargement particulièrement technique. © Rodolphe Delaroque
Sur le site de l’Officière à Saint-Julien-de-Concelles, Benjamin, conducteur d’engins, charge pendant quatre heures environ la barge d’approvisionnement (aussi appelée ponton) qui attend sagement en contrebas de l’estacade. Un chargement particulièrement technique. © Rodolphe Delaroque
L’Elorn fait office de bateau-pousseur. Deux autres bateaux sont également sur l’eau : le Gilles IV se poste à l’avant du ponton pour tirer le ponton et donner le cap, tandis que le Singapour assistera ce convoi de plus de 100 mètres de long. © Rodolphe Delaroque
L’Elorn fait office de bateau-pousseur. Deux autres bateaux sont également sur l’eau : le Gilles IV se poste à l’avant du ponton pour tirer le ponton et donner le cap, tandis que le Singapour assistera ce convoi de plus de 100 mètres de long. © Rodolphe Delaroque
Si le passage sous le pont de Bellevue s’est passé de manière fluide, ça se complique aux abords du pont Résal. Les trois bateaux mettent les gaz pour pousser la barge d’approvisionnement et la forcer à virer dans la bonne direction. © Rodolphe Delaroque
Si le passage sous le pont de Bellevue s’est passé de manière fluide, ça se complique aux abords du pont Résal. Les trois bateaux mettent les gaz pour pousser la barge d’approvisionnement et la forcer à virer dans la bonne direction. © Rodolphe Delaroque
Le passage sous le pont de Pirmil, sur lequel le trafic automobile est dense à cette heure-ci, permet de mesurer la pertinence de la logistique « du dernier kilomètre » par voie fluviale ! © Rodolphe Delaroque
Le passage sous le pont de Pirmil, sur lequel le trafic automobile est dense à cette heure-ci, permet de mesurer la pertinence de la logistique « du dernier kilomètre » par voie fluviale ! © Rodolphe Delaroque
Arrivé à bon port, le déchargement des roches peut commencer. © Rodolphe Delaroque
Arrivé à bon port, le déchargement des roches peut commencer. © Rodolphe Delaroque
Michel Mohier, conducteur d’engins embarqué à bord du ponton, dépose les enrochements sur la berge, tandis que les deux pelles équipées de GPS, positionnent les roches pour que le talus prenne forme correctement. © Rodolphe Delaroque
Michel Mohier, conducteur d’engins embarqué à bord du ponton, dépose les enrochements sur la berge, tandis que les deux pelles équipées de GPS, positionnent les roches pour que le talus prenne forme correctement. © Rodolphe Delaroque

16 h 45. Nous embarquons à bord de L’Elorn, aux côtés de Franck Manoury, chef de chantier spécialisé dans les travaux nautiques chez Charier, et de Thierry Vincent, capitaine. Solidement amarré à l’arrière de la barge d’approvisionnement, L’Elorn fera office de bateau-pousseur. Deux autres bateaux sont également sur l’eau. Le Gilles IV, piloté par Nicolas Simon, se poste à l’avant du ponton. C’est lui qui assurera le lamanage, c’est-à-dire qu’il tirera le ponton pour donner le cap. Avec ces deux moteurs de 200 CV, le Singapour, un bateau « de servitude » piloté par Rémy Lemaître, assistera ce convoi de plus 100 mètres de long et de 5,5 mètres de hauteur durant tout le temps de la navigation.

17 h. Fin du chargement du ponton, nous larguons les amarres pour effectuer un demi-tour serré sur ce bras de Loire. Les moteurs rugissent, les bateaux tirent et poussent… Le ponton finit par obéir, redresse sa trajectoire et file en direction de Nantes, comme chaque jour depuis le mardi 4 juin. « Nous effectuons une rotation par jour, toujours à marée basse pour pouvoir passer sous le pont de Pirmil sans que la pelle excavatrice embarquée à bord ne touche le tablier. C’est à nous de nous adapter à La Loire, à ses crues, à ses courants, à ses horaires de marées. La navigation paraît simple, mais il ne faut pas s’y méprendre : certains endroits nécessitent des manœuvres particulièrement techniques », constate Franck Manoury, un navigateur qui a arpenté quasiment toutes les mers du globe.

17 h 30. Pas le temps d’admirer ce héron cendré sur la berge ou ce couple de cygnes avec leurs 4 petits cygneaux. Si le passage sous le pont de Bellevue s’est passé de manière fluide, ça se complique aux abords du pont Résal. « Les piles de ce pont ferroviaire sont moins larges que celles des autres ponts. Le courant y est donc plus fort qu’ailleurs et c’est aussi là que la Loire effectue un coude vers la droite en sortie. La marge de manœuvre est étroite pour redonner le cap », prévient Thierry Vincent. Les trois bateaux mettent les gaz pour pousser la barge d’approvisionnement et la forcer à virer dans la bonne direction. C’est bon, la navigation se poursuit plus sagement jusqu’au chantier.

18 h. Nous passons sous le pont de Pirmil sur lequel le trafic automobile est particulièrement dense à cette heure-ci. On mesure alors la pertinence de la logistique « du dernier kilomètre » par voie fluviale ! À notre droite, le chantier de la berge Mangin apparaît. Là, deux pelles « à grande géométrie », c’est-à-dire avec un bras particulièrement long, attendent les enrochements. À terre, Florent Lebreton, chef d’équipe Charier, coordonne le positionnement du ponton à l’endroit exact où le déchargement s’est achevé la veille. Dernière manœuvre d’accostage. Marche arrière toute, le Singapour et le Gilles IV poussent gentiment l’Elorn vers le bord. La barge se met à couple du talus. Le déchargement peut commencer. Michel Mohier, conducteur d’engins embarqué à bord du ponton, commence à déposer les enrochements sur la berge, tandis que les deux pelles à terre, équipées de GPS, positionnent les roches pour que le talus prenne forme correctement. À 19 h, le déchargement est terminé. L’Elorn, le Singapour et le Gilles IV repartent en direction de Saint-Julien-de-Concelles pour se préparer pour le lendemain. La dixième et dernière rotation aura lieu, si tout se passe comme prévu, le mardi 18 juin.

 

Moins de camions en ville… Oui, mais combien ?

4 500 tonnes d’enrochements au total sont transportées sur la Loire pour ce chantier, soit l’équivalent de 250 camions, auxquelles s’ajoutent 50 tubes métalliques qui ont, eux aussi, transité par la Loire, ce qui représente l’équivalent de 3 semi-remorques. « Développer une mobilité fluviale plus importante » est l’un des 30 engagements pris par Nantes Métropole (engagement n°17) après le Grand Débat « Nantes, la Loire et nous ».