Tour Bretagne : 4 questions sur le lancement des travaux de dépollution

Publié le 21 oct. 2025

Dernière mise à jour 30 oct. 2025

Au préalable à la transformation de l’emblématique gratte-ciel nantais, des opérations de désamiantage et curage démarrent le 3 novembre. Cette première phase de travaux implique un dispositif strict. Calendrier, sécurité, impact sur la circulation… Tour d’horizon de ce chantier de dépollution.

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En quoi consiste cette première phase de travaux ?

En sommeil depuis 2020, la Tour Bretagne s'apprête à faire peau neuve. Avant cette métamorphose d’ampleur, une première phase de travaux de désamiantage, puis de curage, doit être réalisée. L’objectif : supprimer de manière totale et définitive l'amiante présent dans l’édifice nantais. « Aujourd’hui, comme dans beaucoup de bâtiments des années 70, il y en a partout : du sol au plafond en passant par les murs », confie Geoffroy Petit, directeur régional du Groupe Giboire, qui pilote et finance le projet. Une fois l’amiante retiré, place au curage. « Tout va être enlevé sauf le béton : les portes, les cloisons, les équipements techniques. On va mettre la structure à nu pour repartir sur une base saine », poursuit-il.

 

Cette première étape du chantier s’étendra de novembre 2025 à fin 2026. Chaque jour, les déchets amiantés seront conditionnés puis évacués par camion dans des centres de traitement spécialisés. Les éléments réutilisables partiront, eux, en reconditionnement. « Les travaux se dérouleront majoritairement in situ, dans un souci de confinement et d'atténuation des nuisances sonores », précise Geoffroy Petit. La façade actuelle – amiantée, peu esthétique et obsolète sur le plan thermique et environnemental – sera ainsi conservée dans un premier temps. Son retrait interviendra « après désamiantage effectué par l'intérieur. »

Comment est assurée la sécurité de ce chantier de désamiantage ?

Un tel chantier suit un protocole extrêmement strict, « très encadré », afin de garantir l’absence de danger pour les travailleurs, les riverains et l’environnement. « C’est une entreprise certifiée, spécialisée dans la dépollution de bâtiments qui intervient et met le site en sécurité », précise Geoffroy Petit. Mandatée par Giboire, Premys va donc mettre en place des dispositifs de confinement et d'aspiration. Le but ? Empêcher toute dispersion de fibres à l’extérieur du bâtiment. « On procèdera par secteurs, par blocs de trois ou quatre étages, en commençant par le bas », indique le directeur régional, ajoutant que « des sas de confinement étanches seront installés aux étages concernés, avec une machine générant une dépression d’air. »

 

La réglementation impose également des contrôles fréquents durant toute la durée du chantier. Outre des capteurs intérieurs mesurant le taux d’empoussièrement, des organismes indépendants réaliseront des examens réguliers de la qualité de l’air. Le tout supervisé par l’inspection du travail.

Quel est l’impact des travaux sur le quotidien des Nantais ?

Un an de travaux de désamiantage et de curage, 37 étages de chantier, mais un impact limité pour les Nantaises et les Nantais. Seule la rue de l’Abreuvoir restera fermée aux automobilistes jusqu’à 2029, « pour des besoins de stockage » commente Geoffroy Petit. L’accès est toutefois autorisé aux piétons et cyclistes et le laboratoire d'analyses médicales ouvert. Du reste, le parking NGE demeure accessible via les rues Mercœur et Léopold-Cassegrain, la circulation est maintenue rue de l’Arche-Sèche et le tramway continue de circuler. 

 

Côté piétons, peu de changement également. Il sera toujours possible d'emprunter la rue du Pont-Sauvetout, malgré la mise en place d’un périmètre de sécurité le long du gratte-ciel, jusqu’aux arrêts de tram, et sur le parvis côté tour, place de Bretagne. Au-delà de l’impact circulatoire, les nuisances sonores des travaux peuvent inquiéter. Là encore, Geoffroy Petit se veut rassurant. « On travaillera uniquement en journée, sur des horaires classiques, et à l’intérieur. L'impact sonore sera presque insignifiant. »

Quelles sont les prochaines étapes des travaux ?

L’opération de désamiantage et curage, qui s'achèvera fin 2026, laissera place à la seconde phase consacrée à la mise en œuvre concrète de ce projet. Pour limiter l’impact environnemental du chantier, deux tiers des matériaux réemployables seront injectés dans la reconstruction, l’autre tiers étant réinvesti dans des filières locales ou nationales. Quelque 700 portes mais aussi, des dalles de moquettes, des lavabos, des WC vont ainsi reprendre vie dans la Tour Bretagne. « Le réemploi concerne près de 170 tonnes de matériaux », détaille Geoffroy Petit.

 

À terme, les bureaux répartis sur 144 m de hauteur laisseront place à plus de 200 logements, des commerces, un hôtel, un restaurant, des terrasses végétalisées et des refuges pour la biodiversité, mais aussi un espace de coworking, un belvédère accessible à tous ou encore un lieu dédié à la culture bretonne et à l’économie sociale et solidaire. Le tout drapé d’une façade en acier anodisé recyclé, pour gagner en clarté et élégance. De quoi réconcilier les Nantais avec cette tour, dont les nouvelles portes ouvriront en 2029.

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