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Pourquoi enfouir les réseaux électriques ?
Publié le 04 déc. 2025
Dernière mise à jour 04 déc. 2025
De plus en plus de rues de Nantes et de la métropole voient leurs câbles disparaître sous terre. Amélioration du cadre de vie, sécurisation, adaptation au changement climatique... « L'effacement des réseaux » répond à plusieurs enjeux.
En rendant visite à sa fille rue de la Convention, Emmanuelle s'arrête pour laisser passer un engin de chantier. Elle lève les yeux. « Tous ces câbles, ça fait d’une autre époque, il était temps de les enterrer »,
lance-t-elle en observant les fils entremêlés au sommet des poteaux. Depuis octobre 2025, cette rue de Chantenay est en chantier. Avant les futurs travaux d'aménagement (trottoirs plus larges, végétalisation, chicanes), de grandes tranchées ont été creusées pour « effacer les réseaux. »
Un travail de coordination
« C’est presque systématique avant chaque projet d’aménagement maintenant
, explique Nicolas Wacongne, qui assure la maîtrise d’ouvrage pour Nantes Métropole. Ici, rue de la Convention, il n’y aura plus aucun câble, plus aucune potence. Les équerres reliées au poteau vont être découpées à quelques centimètres des façades. Ça va aérer le paysage
.
»
Les pôles de proximité de Nantes Métropole ont mené une trentaine de chantiers similaires ces quatre dernières années. Un travail qui exige une bonne coordination avec les partenaires : Enedis, concessionnaire des réseaux électriques, le pôle responsable de l’éclairage public et les opérateurs télécom. « Si ce n’est pas fait maintenant, il sera interdit pour tous les concessionnaires d’intervenir sur les réseaux pendant quatre ou cinq ans, sauf en cas de dépannage évidemment »,
commente Nicolas Wacongne.
Moins vulnérable
Outre l’esthétique, ces travaux sont aussi « un moyen de rendre le réseau électrique plus moderne et plus résilient, notamment face aux effets du changement climatique »,
rappelle Marie-Elisabeth Fernandes, directrice territoriale d’Enedis en Loire-Atlantique.
Après les tempêtes dévastatrices de 1999, qui avaient privé d'électricité 3 millions de foyers, la France prend conscience de la vulnérabilité de son réseau aérien face aux aléas climatiques extrêmes. À l’époque, seuls 29 % du réseau était souterrain, selon un rapport parlementaire de 2001. Un programme d’effacement des lignes basse et moyenne tension est alors engagé par Enedis.
Aujourd’hui, plus de la moitié du réseau électrique est enterré en France. Dans la métropole nantaise, ce taux dépasse les 76 %, sur un total de 6 000 km de lignes électriques, selon Enedis. « En ville, c’est plus dense, il y a plus de réseaux au kilomètre carré, donc un taux d’enfouissement supérieur aux zones rurales »,
justifie Marie-Elisabeth Fernandes. D’autant plus que désormais, 99% des nouvelles lignes électriques sont construites en souterrain.
D’autres moyens de sécurisation
« L’enfouissement est une voie de sécurisation et d’accroissement de la résilience du réseau face aux aléas climatiques mais ce n’est pas la seule »,
alerte Vincent Huré, chargé de la distribution publique d'électricité et de gaz au pôle réseaux d'énergie de Nantes Métropole. Ainsi, la collectivité et Enedis remplacent progressivement les anciens câbles moyenne tension isolés au Papier Imprégné (CPI), « posés avant les années 1980 et sensibles aux fortes chaleurs. »
En complément, les fils aériens « nus » sont changés par des câbles torsadés. Gainés et isolés, ils sont beaucoup plus résistants, « notamment en cas de vents violents, de chutes d’arbres ou de branches »,
précise Marie-Elisabeth Fernandes. Ils sont aussi moins coûteux : 80 €/m contre 180 €/m pour du basse tension souterrain. Autre innovation : l’ajout d’organes de manœuvre télécommandés permettant une réalimentation plus rapide, ou encore la mise en place de matériel étanche dans les postes électriques potentiellement exposés aux inondations.
« Nous travaillons autant sur la résilience du réseau parce que l'électricité conditionne l’ensemble des services publics »
, souligne Vincent Huré. Interruption des transports publics, panne de signalisation routière : une coupure locale, sans même se généraliser, peut engendrer de fortes perturbations.
La rue de la Convention s’apaise
Après l’enfouissement des réseaux, une deuxième phase de travaux consacrée aux futurs aménagements débutera. Un trottoir large et continu, 400 m2 d’espaces vert créés, 800 m2 de pavés permettant de drainer les eaux de pluie : en mai 2027, la rue de la Convention sera transformée, depuis la pharmacie, rue du Corps-de-Garde, jusqu’au cinéma Le Concorde, boulevard de l’Égalité. Coût du projet : 2,7 millions d’euros.