1 - Une tour élancée et qui gagne en clarté
La tour de bureaux de 144 m, inaugurée en 1976, se transforme pour accueillir 200 logements. Les agences PCA-Stream et Magnum, architectes de sa reconversion, ont fait le choix de conserver la silhouette d’origine. « Nous étions face à un monument ambigu, suscitant chez les Nantais un sentiment d’amour-haine même si la tour possède indéniablement des qualités, notamment son élancement. Plutôt que de l’épaissir pour gagner des mètres carrés, nous sommes donc restés frugaux en termes de travaux et de volumétrie », souligne Philippe Chiambaretta, architecte chez PCA-Stream. Le bâtiment donnera l’impression de s’étirer encore un peu plus « avec le renforcement des lignes verticales en façade ». Exit le marron typique des années 1970, la façade va gagner en clarté grâce à l’utilisation d’aluminium recyclé : « Ce matériau présente la qualité de changer selon la luminosité ambiante, passant du blanc à l’argenté voir à l’orange au coucher du soleil. La tour pourra ainsi arborer des reflets changeants selon les heures et les saisons, ce qui lui donnera un côté un peu magique. »
2 - Un bâtiment plus sobre
Aujourd’hui friche urbaine polluée et passoire thermique, la tour réhabilitée sera « exemplaire en matière de transition environnementale ». L’enveloppe vitrée actuelle, « très peu performante », sera remplacée par des baies ouvrantes permettant de ventiler naturellement les 200 logements dont certains seront dotés de loggias. Le bâtiment sera isolé par l’extérieur. Jusque-là chauffé aux énergies fossiles, il sera raccordé au réseau de chaleur urbain de Nantes Métropole alimenté à 84 % par des énergies renouvelables et de récupération locale. « Un système de récupération de chaleur sur les eaux grises du bâtiment doit permettre de réintroduire une partie des calories de l’eau chaude dans la production de chauffage. Et tous les systèmes qui produisent du chaud et du froid seront équipés de pompes à chaleur, permettant de la réinjecter sous forme de chauffage notamment », précise PCA-Stream.
3 - Des terrasses végétalisées
Pour lutter contre les îlots de chaleur urbains, les terrasses seront végétalisées autant que possible, « dans le respect de la règlementation française des immeubles de grande hauteur ». Elles offriront une protection thermique mais aussi la possibilité de réutiliser les eaux de pluie pour le nettoyage des parties communes et des sanitaires. Cette végétalisation s’accompagne de nichoirs pour les oiseaux et les coléoptères. Des refuges spécifiques seront aménagés en toiture pour accueillir les faucons pèlerins. Par ailleurs, un treillis supportant des plantes grimpantes - lierre, vigne vierge, glycines - sera mis en place sur la façade du socle bas, rue de l’Arche Sèche.
4 - Un chantier économe
La réhabilitation de l’existant permet d’économiser plus de 14 000 m3 de béton et 1 600 tonnes d’acier par rapport à une démolition/reconstruction. Ce sont ainsi 7000 tonnes de CO2 qui seront économisées, soit l’équivalent de 32 millions de km parcourus en voiture ou la consommation annuelle de chauffage de plus de 6 100 logements selon chiffres du ministère de la Transition écologique. Durant le chantier, le recours au réemploi sera massif. Deux tiers des matériaux réemployables seront réinjectés dans le projet, un tiers sera réinvesti dans des filières locales ou nationales.
5 - Une tour accessible à toutes et tous
Niché au 34e étage et culminant à 107 m de haut, un belvédère panoramique sera accessible gratuitement au public. « Notre priorité, c’est de rendre la tour aux habitants de Nantes et de la métropole en leur permettant de retrouver l’accès à son sommet, souligne Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole. Ils pourront admirer le ciel de Nantes, avec une vue panoramique à 360 degrés, mais aussi boire un verre, écouter un concert, voir une expo dans un nouveau lieu convivial et culturel. » Le socle de la tour, un bâtiment de 8 étages accessible depuis la place du Cirque, accueillera également un hôtel et un restaurant, mais aussi, côté place de Bretagne, des locaux pour Les Ecossolies, réseau de l’économie sociale et solidaire (ESS), et l’Agence culturelle bretonne de Loire-Atlantique. « Nous allons faire rayonner la culture bretonne au sens large. Il y aura une boutique, des initiations à la langue, des ateliers, des conférences, des dédicaces d’auteurs et pourquoi pas des concerts », souligne Sylvie Boisnard, sa présidente.
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