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Le Vendée Globe ? « On ne voit pas l’aventure collective qu’il y a derrière »

ActualitésPublié le 04 novembre 2024

À 39 ans, Sébastien Marsset s’aligne pour la première fois de sa carrière sur le mythique Vendée Globe. Le skipper, qui a grandi à Nantes, livre ses impressions à quelques jours du grand départ, le 10 novembre prochain.

Sébastien Marsset est engagé auprès d'Handicap Agir Ensemble. © Marin Le Roux
Sébastien Marsset est engagé auprès d'Handicap Agir Ensemble. © Marin Le Roux

Quel est votre parcours ?

« Issu d’une famille éloignée de la voile, j’ai grandi à Nantes où j’ai découvert, un peu par hasard et à l’adolescence, la navigation. Je me suis formé sur le tas, notamment sur le plan d’eau de la Jonelère, où j’ai tiré quelques bords en dériveur. Et ensuite dans de nombreuses associations nantaises… Après un parcours scolaire assez court, j’ai passé un brevet d’État pour enseigner la voile. Ce qui m’a emmené vers la course au large, c’est l’exigence, l’envie que j’ai de comprendre l’évolution d’un bateau dans l’environnement marin, sa complexité, ce que ça représente... Cela m’a demandé beaucoup de temps, de travail, d’acharnement car le milieu de la course n’est pas un milieu facile à intégrer. En 2009, j’ai rejoint l’équipe de Franck Cammas, au départ sur les aspects techniques. J’ai pu embarquer avec lui en tant qu’équipier remplaçant sur la Volco Ocean Race 2011. J’ai fait cela jusqu’en 2017 et ça m’a permis d’accéder au haut niveau de la navigation en équipage. »

Comment appréhendez-vous votre premier Vendée Globe ?

« L’idée d’un jour m’aligner au départ de cette course a toujours été dans un coin de ma tête. Plus que la préparation physique et mentale, le plus « challengeant » a été de réussir à bâtir le projet, à réunir une équipe et des partenaires. J’ai acheté ce bateau – Foussier - en 2022 en n’ayant aucune certitude sur ma capacité à l’assumer financièrement. Dépasser le stade de ce projet incertain a été le plus difficile dans ma préparation. Et surtout de le pérenniser dans le temps. Si la partie matérielle ne suit pas, rien ne se passe. Ça aurait pu s’arrêter plusieurs fois… Engagés auprès d’Handicap Agir Ensemble, nous sommes une équipe de 5 personnes travaillant sur le projet à temps plein. À quelques jours du départ, on recherche encore des partenaires, notamment pour mettre dans la cale du bateau suffisamment de matériels de remplacement. »

Qu’est-ce qui vous anime ?

« Ce qui me pousse, c’est la passion de la navigation. J’ai eu la chance de faire le tour du monde en équipage, le fait de s’y frotter en solitaire, c’est encore un challenge différent car l’aspect mental rentre plus en considération. Dans cette aventure dont tout le monde parle, on ne voit pas l’aventure collective qu’il y a derrière. Mon équipe est ultra-engagée depuis trois ans, comme le collectif de partenaires Cap Agir Ensemble que j’ai monté. On soutient des valeurs de performance, d’accessibilité et de sobriété. En faisant cette course avec un Imoca (classe de voiliers) de 2006, on montre qu’on peut être dans la performance même sans avoir de matériel neuf. Cette course est pleine d’incertitude, je ne sais pas comment ça se passera. On fait du mieux possible pour être finisher. Mon objectif est d’y arriver en 90 jours. »

Le Vendée Globe c’est quoi ?

Surnommée « l’Everest des mers », c’est la plus grande course à la voile autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance. Elle est effectuée à bord de bateaux de la classe des Imoca (18,28 mètres de long). Son parcours, dont le départ est donné aux Sables-d’Olonne, est de 45 000 kilomètres.