La Laetitia en pleine forme pour ses 180 ans

« À l’origine, c’était L’œuvre Notre-Dame-de-Toutes-Joies, créée par un prêtre soucieux de la situation sociale des enfants, apprentis et jeunes ouvriers nantais, raconte Marie Paricaud, codirectrice. On y suivait des cours de dessin, de comptabilité, il y avait des chœurs... On y pratiquait la gymnastique masculine, c’est toujours le cas ! » Devenue association en 1907, l’ex-œuvre prend le nom de « Société la Laetitia » (toutes joies en latin), avec pour objet « la pratique de divers sports dans un climat d’éducation chrétienne de la jeunesse ».

Sport féminin, activités culturelles...

L’association basée dans le quartier Monselet déménage en 1942 rue Jacquelin, s’ouvrant aux quartiers du boulevard de Longchamps et de la route de Vannes. Le sport féminin y fait son entrée en 1945 (gymnastique, puis basket). Avec la construction de la salle omnisport en 1957, un nouvel essor amène de nouvelles activités : volley-ball, judo, tennis et tennis de table. Mais aussi musique, théâtre, guitare, chorale, photo, bibliothèque, poterie, danses folkloriques… C’est en 1964 qu’est créée une structure juridique indépendante, le « centre socio-éducatif culture et loisirs vie et joie » avec encore une kyrielle de nouvelles activités. Camps de vacances, excursions, conférences, soirées-débats, collectes de sang… L’éducation populaire y prend tout son sens.

La culture remise en avant

Ainsi, au fil des années, au gré des modes et des innovations, des activités s’interrompent ou s’ajoutent. Elles sont au nombre de cinquante aujourd’hui, dont notamment, « tous les sports sauf l’équitation et la natation, faute de chevaux et de piscine, et le basket et le rugby, car nous ne pouvons pas concurrencer les grosses associations qui s’en occupent très bien ! ». Mais la Laetitia a décidé aussi, depuis une dizaine d’années, de renouer avec le « culturel » de son intitulé, devenu dans l’intervalle, en 2000, « centre sportif et culturel ». On y pratique à nouveau des loisirs tels que dessin, chorale, comédie musicale, ateliers de bricolage… Il y en a pour tous les goûts et tous les âges. La preuve, les 3 200 adhérents ont de quinze mois (atelier « éveil des premiers pas ») à… 95 ans : « Pour beaucoup, c’est une tradition familiale depuis plusieurs générations. Pour ma part, j’y suis entrée en tant que maman, je suis devenue bénévole, puis membre du conseil d’administration, puis codirectrice lorsque le poste a été créé », explique Marie Paricaud.

« Un terrain de jeux géant ! »

Financée pour l’essentiel par les adhésions et soutenue par la Ville et la CAF, la Laetitia, c’est aussi l’accueil périscolaire du mercredi, des activités et séjours-vacances, un lieu d’accueil parents-enfants, des cours de break dance, hip-hop, parkour… et encore le sport à l’hôpital, en milieu pénitentiaire… « La crise du Covid a été l’occasion de nous renouveler et d’innover. Depuis, nous sommes sur une pente ascendante, le nombre d’adhérents a presque triplé. Depuis 2022, le centre est agréé « espace de vie sociale » par la CAF. Les habitants viennent nous voir avec leurs idées, on crée avec eux de nouvelles choses, c’est génial, c’est un terrain de jeux géant ! »

Quatre nouvelles salles

Dimanche 10 novembre, la fête sera celle des 180 ans, « mais surtout des dix dernières années, puisque, depuis la célébration du 170e anniversaire, nous avons construit quatre nouvelles salles et disposons maintenant de 3 600 m². Nous fêterons aussi nos bons résultats sportifs, plusieurs embauches… Notre structure est en évolution permanente. La société change, nous aussi. Auparavant, un seul bénévole s’occupait d’une section pendant des décennies.» Les 200 bénévoles qui font tourner cette belle maison appuient la vingtaine de salariés qu’elle emploie maintenant pour l’encadrement et la gestion, en maintenant les valeurs associatives. « C’est une structure familiale, soucieuse de transmettre son héritage, dans le respect de toutes et tous. »