Et si on arrêtait de consommer du foncier ? Une expo à l’École d'architecture

Publié le 05 déc. 2025

Dernière mise à jour 05 déc. 2025

Le foncier devient une denrée rare ! Chaque heure en France, l'équivalent de 5 terrains de football de sols naturels ou agricoles sont artificialisés. Pour en parler, une exposition nationale fait étape à Nantes jusqu'au 19 décembre.

  • L'exposition « Territoires en transition » évoque les enjeux de la sobriété foncière. © Arnaud Bouissou

24 000 hectares de sols naturels ou agricoles sont artificialisés en moyenne chaque année en France : pour construire des logements, des routes, des zones d'activités économiques... Avec un impact sur la souveraineté alimentaire, la biodiversité ou la pollution des sols. Pourtant, depuis 2018 et l'arrivée du principe de « zéro artificialisation nette » (ZAN), « on ne peut plus s'étaler tranquille ! » souligne avec humour l'urbaniste nantais Sylvain Grisot. À l'heure de débats politiques houleux sur l'avenir du ZAN, l'exposition Territoires en transition qui ouvre à l’École d'architecture de Nantes, tombe à point nommé pour parler des enjeux de la sobriété foncière, de la reconstruction de la ville sur la ville.

Réinventer la fabrique des villes

Organisée en trois moments (Comment se forment les villes ? Aménager en ménageant les sols Inventer de nouveaux modèles), l'exposition remet dans la perspective historique la question du foncier et des sols urbains. Elle projette aussi un avenir différent, déjà en train de se construire. « C'est une incitation à concevoir autrement et ensemble nos façons d’aménager, de construire et de partager les espaces », souligne l'architecte Patrick Henry, commissaire de l'exposition et pilote des débuts de la transformation de l’Île de Nantes, aux côtés d’Alexandre Chemetoff. Une incitation à recycler, surélever, ramener de la nature en ville, comme l'avaient déjà appelé de leurs vœux les participants au grand débat métropolitain « Fabrique de nos villes », voilà deux ans.

Des projets régionaux sobres et inspirants

Si l'exposition a été conçue à l'échelle nationale, elle a aussi l'atout de mettre en lumière la situation et les initiatives à l'échelle régionale. Dans les Pays-de-la-Loire, région très attractive, 2 000 hectares disparaissent en effet chaque année au profit de l'urbanisation. Pour remédier à cette fuite en avant, plusieurs réalisations concrètes et locales inspirantes sont mise en avant : la transformation d'un ancien central téléphonique en résidence étudiante au Mans, la surélévation d'un bâtiment pour créer des logements supplémentaires à Saint-Nazaire ou des opérations vertueuses de renouvellement de cœurs de bourg.

Un cycle de conférences et visites

Un programme de visites, causeries et tables-rondes accompagne également la tenue de cette exposition pour discuter puits de carbone, renouvellement urbain ou urbanisme favorable à la santé. Enfin, les enseignants de l’École d'architecture ont saisi l'occasion pour travailler sur la sobriété foncière avec leurs étudiants : leurs travaux sont présentés en fin d'exposition. Avec notamment des solutions originales pour faire revivre les rez-de-chaussée de la rue du Calvaire à Nantes ! A découvrir donc.

En pratique

Exposition ouverte jusqu'au 19 décembre, du lundi au vendredi de 9h à 18h, galerie Loire à l’École d'architecture, 6 quai François-Mitterrand à Nantes. En accès libre. Programme de visites, causeries et tables-rondes jusqu'au 6 janvier.