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Produire et consommer son énergie : comment ils se sont lancés
Publié le 23 sept. 2025
Dernière mise à jour 23 sept. 2025
Particulier, copropriétaire, association, entreprise, établissement de l’enseignement supérieur… tout le monde peut produire son énergie renouvelable. Exemples avec ces trois projets dans la métropole nantaise.
De l’eau chauffée par le soleil dans la copropriété Atlantide
En 2022, la copropriété Atlantide à Nantes a choisi d’anticiper le remplacement de sa chaufferie, en fin de vie, pour avoir le temps de choisir la meilleure solution intégrant des énergies renouvelables. Membre du conseil syndical travaillant dans ce domaine, Pierre Bourdoiseau a participé activement à la réflexion. « Le réseau de chaleur était trop loin, la pompe à chaleur non viable économiquement et non pertinente techniquement. La meilleure solution était une centrale solaire thermique pour la production d’eau chaude, complétée par une chaudière à condensation pour le chauffage. »
Malgré un surcoût – aides de l’Ademe via le fonds chaleur et certificats d’économies d’énergie déduites – entre 200 et 1 000 € selon les copropriétaires, une large majorité s’est prononcée en faveur du projet. « Nous avons choisi de faire une rénovation complète de la chaufferie pour être tranquilles sur le long terme, précise Pierre Bourdoiseau. Le retour sur investissement, hors inflation, est estimé à moins de 15 ans, ce qui est une bonne opération. Nous économisons 2 600 € par an à l’échelle de la copropriété. »
Depuis l’été 2024, 32 m2 de panneaux solaires thermiques sont installés sur le toit et deux ballons de 2 000 litres permettent de stocker l’eau chaude alimentant les 43 logements raccordés sur 60. « La production est de 20 MWh par an, soit 30 % de la consommation d’eau chaude, ajoute Pierre Bourdoiseau. En été, l’installation couvre jusqu’à 80 % des besoins. » Pas de différence au robinet : la chaudière gaz assure l’appoint pour atteindre les 60°C réglementaires. L’objectif actuel est d’optimiser encore l’installation pour éviter les pertes en ligne – notamment la dissipation de chaleur dans les tuyaux reliant les ballons sur le toit et la chaufferie au rez-de-chaussée.
Investir dans l’électricité solaire avec CoWatt
Il y a 5 ans, un rugbyman évoluant au complexe sportif du Vigneau à Saint-Herblain, membre de CoWatt, a pressenti le potentiel de la toiture de la nouvelle tribune. Le collectif de citoyens Watt else s’est alors saisi de l’opportunité et a monté un projet de centrale photovoltaïque, en accord avec la mairie. « CoWatt est une société qui permet à n’importe quel citoyen ou citoyenne de se réapproprier la production d’énergie en investissant dans les énergies renouvelables, explique Émeline Valtrib-Rabin, bénévole, chargée du projet tribune du Vigneau avec Julien Lestrade. C’est un outil qui sert à sécuriser financièrement, juridiquement et techniquement les projets photovoltaïques qu’un collectif de citoyens seul aurait plus de difficulté à réaliser. »
Concrètement, Watt else a étudié la faisabilité d’installer des panneaux solaires sur la tribune avant de faire une levée de fonds via CoWatt. « Elle permet d’avoir 30 % de fonds propres pour aller solliciter les banques afin qu’elles financent le reste, » précise Émeline Valtri-Rabin. Les citoyens et citoyennes qui investissent dans un projet deviennent associés de CoWatt et votent ensuite en assemblée générale l’usage des bénéfices : versement de dividendes, financement de nouveaux projets, actions de sensibilisation…
Sur la tribune du Vigneau, 158 panneaux solaires sont en cours d’installation pour une mise en service prochaine. L’électricité produite sera revendue à EDF. Près d’une trentaine de collectifs font vivre CoWatt dans la région Pays de la Loire dont 7 sur la métropole.
La géothermie pour réchauffer et rafraîchir l’ISEN
Cette école d’ingénieur s’est dotée d’un nouveau bâtiment à Carquefou en 2022 pour accueillir ses 400 étudiants, les enseignants-chercheurs et le personnel. La géothermie a été retenue pour ses performances énergétiques et environnementales. « La terre est une source d’énergie intarissable, affirme Cédrick Nourri, responsable des services généraux. Grâce à 9 pieux enfoncés à 130 mètres de profondeur, on récupère les calories terrestres pour chauffer l’eau de chauffage. L’été c’est l’inverse, on rafraîchit l’air, mais ce n’est pas une climatisation, c’est une ventilation. »
Quand les températures sont très basses, une chaudière gaz fait l’appoint – elle fonctionne une vingtaine de jours par an, à raison d’une heure par jour. Ainsi en 2024, seulement 200 m3 de gaz ont été consommés pour un bâtiment de 4 000 m2. « On se rend compte du confort de la géothermie surtout l’été, lors de canicules notamment, ajoute Cédrick Nourri. Il fait bon dans le bâtiment sans que l’on ressente l’effet clim’ asséchant. Je règle également la température pour éviter un écart trop grand entre l’intérieur et l’extérieur. »
L’investissement important de 210 000 € est soulagé par une subvention de 80 000 € de l’Ademe. Le taux de retour est excellent, il sera atteint au bout de 7 ans. « Il faut faire attention à bien dimensionner et réaliser l’installation notamment pour éviter de saturer la terre l’été quand on renvoie la chaleur. Avec 9 pieux, elle est bien répartie, » conclut Cédrick Nourri.