Comment Nantes Métropole diminue l’impact de son éclairage public

Publié le 06 nov. 2025

Dernière mise à jour 12 nov. 2025

Pour la sécurité des habitants et la mise en valeur du patrimoine, près de 100 000 points lumineux assurent l’éclairage sur le territoire métropolitain. Entre sobriété énergétique et respect de la biodiversité, ces lumières dans nos villes évoluent, s’adaptent et innovent.

  • D'ici fin 2026, l'éclairage public dans la métropole nantaise devrait être assuré à 100% par des LED, moins gourmandes en énergie. © Ludovic Failler

L’éclairage public au gaz a disparu des rues nantaises il n’y a finalement pas si longtemps, en 1967 ! 100 % électrique depuis, l’éclairage public a un impact qui peut paraître anecdotique. Et pourtant : en 2021, les 96 000 points lumineux de la métropole consommaient 36 GWh d’électricité pour 4 100 heures d’éclairage dans l’année. Les lampadaires ont également un impact sur la biodiversité, car ils perturbent les rythmes naturels de la faune.

Des LED partout en 2026

Depuis 7 ans, tous les luminaires installés sont équipés de LED. Fin 2026, l’éclairage public devrait être assuré à 100 % par des LED permettant d’atteindre 50 % d’économie d’énergie par rapport à 2021 (17 GWh par an). « Les anciennes lampes à sodium ont une durée de vie de 6 ans, quand une LED éclaire 100 000 heures, soit 25 ans d’éclairage chez nous », précise Dany Joly, responsable du service éclairage public à Nantes Métropole.

Allumage automatique et coupure nocturne

Aujourd’hui, les points lumineux de la métropole s’allument automatiquement en fonction de la luminosité ambiante. « Quatre cellules la mesurent – à Saint-Herblain, Vertou, Paridis et en centre-ville de Nantes – et envoient la consigne d’allumer ou d’éteindre via la FM, le même canal RDS (Radio data system) que France Bleu, ce qui évite de construire de nouvelles infrastructures », explique Dany Joly. Cette solution innovante développée par l’entreprise nantaise Biyotee en 2017 permet également de programmer des coupures d’éclairage en cœur de nuit. Ainsi, dans une logique de sobriété, 22 communes éteignent leurs réverbères entre 23h30 et 6h en moyenne (hors centres-villes et voies structurantes).

Réduction de l’intensité lumineuse

  • Entre 20h et 6h du matin, la luminosité des lampadaires est abaissée de 50%, ce qui est invisible pour beaucoup. © Ludovic Failler

Cette coupure nocturne permet également de moins perturber la faune, tout comme l’installation des LED dont la luminosité peut varier en fonction des besoins. Entre 20h et 6h du matin, elle est abaissée de 50%, ce qui est invisible pour beaucoup. Nantes Métropole a également mis en œuvre la détection de présence. L’éclairage est réglé à 10% et dès que quelqu’un arrive, il augmente. « Quelques installations un peu partout sont équipées, sur des endroits pertinents, cheminement doux ou là où il y a des enjeux de biodiversité – dans la vallée du Cens actuellement. On déploie progressivement en fonction des contextes car il faut ajouter un équipement », ajoute Dany Joly.

Observation des chauves-souris

Dernier avantage des LED concernant la biodiversité, la température de couleur peut être modifiée pour être moins impactante. Ainsi, la faune est moins perturbée par une couleur orangée que blanche. Des observations sont régulièrement effectuées sur les chauves-souris et un chercheur a intégré la direction Nature et jardins de la Métropole pour étudier l’impact de la lumière sur l’activité des oiseaux. « Une trame noire a été définie en superposant les trames vertes et bleues pour définir le besoin d’éclairage tout en perturbant le moins possible la biodiversité, affirme Dany Joly. Nous pouvons supprimer l’éclairage, couper en cœur nuit, installer des détecteurs de présence, passer à une couleur orange… L’important est de trouver le bon équilibre entre sécurité des habitants et habitantes et respect du rythme de la nature la nuit. »

 

D’un montant global de 30 millions d’euros, ce programme est soutenu par la Banque des Territoires, le Fonds européen de développement régional (FEDER) pour les innovations (3 millions d’euros) et l’État participe à cet objectif 100% LED à hauteur de 800 000 euros via le Fonds vert.

 

Que faire si un lampadaire ne fonctionne pas ou mal devant chez moi ?

Sur chaque point lumineux est collé une étiquette avec l’identification de l’équipement. Avec cette référence vous pouvez faire une réclamation sur l’application Nantes dans ma poche, appeler votre pôle de proximité ou votre mairie. En fonction de l’urgence une intervention sur place aura lieu entre 24h et 5 jours.