On a suivi une « balade patrimoniale » au cœur d’un quartier nantais

Publié le 26 juill. 2024

Le principe de ces animations gratuites proposées tout l’été par la Ville de Nantes : faire découvrir petite et grande histoires des quartiers. Suivez-nous pour découvrir les curiosités de Madeleine-Champ-de-Mars !

  • Roland Jubineau (à droite) guide les visiteurs à l'entrée du passage de la Poule-Noire, rue des Olivettes © Céline Jacq.
    Roland Jubineau (à droite) guide les visiteurs à l'entrée du passage de la Poule-Noire, rue des Olivettes © Céline Jacq.

« Il y a à boire et à manger dans mes histoires. En parler nantais, on dit que c’est de la "drigaille" ! » Roland Jubineau savoure son effet. Ce matin-là, le sexagénaire guide la vingtaine de personnes venues découvrir le quartier Madeleine-Champ-de-Mars. Un coin qu’il connaît comme sa poche, puisqu’il officie à la maison de quartier de la rue Monteil, et parce que ce « passionné de micro-histoire » fait visiter sa ville de Nantes depuis deux décennies ! « À chaque fois, ces balades me nourrissent, car ce que je raconte fait remonter dans le groupe des souvenirs, des anecdotes, qui vont me servir pour plus tard. »

Quand Madeleine-Champ-de-Mars se dévoile

  • Le parcours démarre par un hommage à Aimé Delrue, commerçant et amuseur de la « République des ponts » : « Il a fait venir ici des vaches pour que les gens se servent eux-mêmes du lait, c'est l'origine de la fête du Lait de mai », qui a donné son nom à un
    Le parcours démarre par un hommage à Aimé Delrue, commerçant et amuseur de la « République des ponts » : « Il a fait venir ici des vaches pour que les gens se servent eux-mêmes du lait, c'est l'origine de la fête du Lait de mai », qui a aussi donné son no
  • « C'est un quartier avec beaucoup de figures, de personnages, les meilleurs comme les pires », note Roland Jubineau devant ce qui reste de l'ancienne manufacture Bosset, rue des Olivettes. « C'était le principal équipementier des navires négriers nantais
    « C'est un quartier avec beaucoup de figures, de personnages, les meilleurs comme les pires », note Roland Jubineau devant ce qui reste de l'ancienne manufacture Bosset, rue des Olivettes. « C'était le principal équipementier des navires négriers nantais
  • Le passage de la Poule-Noire abrite d'anciennes écuries : « Elles ont été utilisées par le service de répurgation de la Ville, les premiers pompiers, les premiers omnibus… Les chevaux servaient aussi à tirer les chars du carnaval ! » © Céline Jacq.
    Le passage de la Poule-Noire abrite d'anciennes écuries : « Elles ont été utilisées par le service de répurgation de la Ville, les premiers pompiers, les premiers omnibus… Les chevaux servaient aussi à tirer les chars du carnaval ! » © Céline Jacq.
  • Le passage Douard est prétextes à évoquer la dynamique économique de Madeleine-Champ-de-Mars : « Le quartier paraît très calme, mais ça a toujours été un quartier industrieux, avec 400 entreprises recensées aujourd'hui ! » © Céline Jacq.
    Le passage Douard est prétextes à évoquer la dynamique économique de Madeleine-Champ-de-Mars : « Le quartier paraît très calme, mais ça a toujours été un quartier industrieux, avec 400 entreprises recensées aujourd'hui ! » © Céline Jacq.
  • La dynamique associative est elle aussi marquée. Les curieux bâtiments de l'ancienne école Saint-Joseph ont ainsi été investis par des habitants qui y ont créé en 2012 la Bibliothèque des Olivettes. « Ils ont aussi collecté les souvenirs des anciens élève
    La dynamique associative est elle aussi marquée. Les curieux bâtiments de l'ancienne école Saint-Joseph ont ainsi été investis par des habitants qui y ont créé en 2012 la Bibliothèque des Olivettes. « Ils ont aussi collecté les souvenirs des anciens élève
  • Le collectif Pol'N – qui regroupe une douzaine d'associations culturelles et artistiques – occupe au fond d'une cour des Olivettes un ancien entrepôt. « Il a servi entre autres au costumier Peignon », explique Claire, coordinatrice de ce lieu cogéré © Cél
    Le collectif Pol'N – qui regroupe une douzaine d'associations culturelles et artistiques – occupe au fond d'une cour des Olivettes un ancien entrepôt. « Il a servi entre autres au costumier Peignon », explique Claire, coordinatrice de ce lieu cogéré © Cél
  • Suite à la saison 1 des Lieux à réinventer, les anciens bains-douches et lavoirs édifiés en 1860 abritent aujourd'hui un tiers-lieu : une « pépinière d'activité et d'emploi », géré par la coopérative l'Ouvre-boîtes 44 © Céline Jacq.
    Suite à la saison 1 des Lieux à réinventer, les anciens bains-douches et lavoirs édifiés en 1860 quai Baco abritent aujourd'hui un tiers-lieu : une « pépinière d'activité et d'emploi », géré par la coopérative l'Ouvre-boîtes 44 © Céline Jacq.
  • L'urbanisme du quartier Madeleine-Champ-de-Mars a été profondément marqué par la biscuiterie Lefèvre-Utile, explique Roland Jubineau, photographies anciennes en main. Outre les vestiges que sont le Lieu Unique et sa tour, le siège du VAN, « il reste trois
    L'urbanisme du quartier Madeleine-Champ-de-Mars a été profondément marqué par la biscuiterie Lefèvre-Utile, explique Roland Jubineau, photographies anciennes en main. Outre les vestiges que sont le Lieu Unique et sa tour, le siège du VAN, « il reste trois

20 rendez-vous gratuits

Proposées tout l’été par la direction du patrimoine et de l’archéologie (DPARC) de Nantes Métropole, à raison d’une vingtaine de rendez-vous, les balades patrimoniales proposent ainsi de poser un regard différent sur les quartiers nantais. « Elles sont nées en 2020 avec la crise sanitaire, rappelle Noémie Boulay, chargée de médiation numérique à la DPARC. La Ville souhaitait proposer des animations gratuites aux Nantaises et les Nantais qui ne partaient pas en vacances ».

Complémentaire à Nantes Tourisme

Animées par des guides professionnels, des habitants ou des bénévoles associatifs, les balades sont conçues en lien avec les équipes de quartier. « Les agents nous font remonter des thèmes qui intéressent les habitants, mais on a aussi proposé des balades dans les quartiers qui font l’objet de projets urbains : Bottière, Boissière, Bellevue… » Et ça marche : « On a entre 15 et 20 personnes à chaque visite, certaines font le plein avec notre maximum à 25 participants. On est complémentaire de ce que va proposer Nantes Tourisme. »

Quant au public, il est aussi varié que les thèmes abordés : « Des habitués, des habitants qui s’intéressent à l’histoire du quartier où ils vivent, et qui n’hésitent pas à intervenir. Cette année, on a vu beaucoup de nouveaux Nantais. » C’est (presque) le cas d’Ophélie, qui « habite le Vieux-Doulon depuis 3 ans » et « occupe son congé maternité » en suivant la balade du jour. Ou encore de Pierre, « ancien Nantais parti vivre à Saint-Sébastien » : « C’est très agréable d’écouter des gens férus d’histoire », témoigne-t-il, avant de taper la discute avec un autre participant, évoquant ses souvenirs des chantiers navals nantais. Une confirmation de ce qu’a pu constater Noémie Boulay, pour qui « les balades sont aussi un moyen de créer des échanges au sein du groupe ».

Êtes-vous satisfait du contenu ?

Satisfait du contenu de cette page ?