Union pour débloquer la construction de 500 logements sur l’île de Nantes

Publié le 05 sept. 2025

Dernière mise à jour 05 sept. 2025

Nantes Métropole, le Groupe Caisse des dépôts et la Samoa ont signé un protocole de partenariat pour accélérer la sortie de terre de plusieurs projets immobiliers bloqués en raison de la conjoncture et de la crise du logement.

  • Des immeubles en construction sur l'île de Nantes.
    Très mixte, le quartier République comptera à terme 1200 logements, dont 55 % de logements sociaux et abordables.

L’union fait la force. Dans un contexte de crise nationale du logement et une période marquée par l’inflation, Nantes Métropole et la Samoa, aménageur de l’île de Nantes, s’allient à la Caisse des dépôts et à ses filiales (Banque des territoires, CDC Habitat, ICADE et sa branche Urbain des bois) pour débloquer la construction de 500 logements d’ici 2027.

Le protocole de partenariat, signé vendredi 5 septembre 2025 par Johanna Rolland, maire de Nantes, présidente de Nantes Métropole et de la Samoa, Ivan Lespagnol, directeur régional de la Baque des territoires-Caisse des dépôts, et le sous-préfet Tom Follet, s’inscrit dans le cadre du programme national « Territoires engagés pour le logement », dont Nantes Métropole a été lauréate en 2024. Doté de 122 millions d’euros, ce dernier vise la construction de 30 000 logements en France d’ici 2027. « Nantes Métropole, sélectionnée avec 22 territoires, répondait aux critères par son engagement bas carbone et en faveur du logement social. Avec 17 000 habitants supplémentaires chaque année dans le département, dont une majorité sur Nantes, la demande est forte », indique le sous-préfet. La collectivité bénéficie, dans le cadre de ce programme, d’une aide de l’État de 5,6 M€ pour débloquer ou consolider la construction de 1500 logements au total, sur l'île de Nantes et sur le quartier Pirmil-les-Isles. 

  • Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole, Ivan Lespagnol, directeur régional de la Banque des territoires-Caisse des dépôts, et Tom Follet, sous-préfet, ont signé un partenariat pour débloquer la construction de 500 logements d’ici 2027. © Thierry Mézerette

« Il faut aider ces opérations à atterrir »

Le partenariat scellé entre la Métropole, la Samoa et la Caisse des dépôts – qui gère les fonds d’éparque de l’État – va permettre d’accélérer l’émergence de 500 logements situés en majorité sur le quartier République qui sort de terre entre la rue des Marchandises et le boulevard Simone-Veil. « La crise de l’immobilier a fait buguer tous les logiciels, analyse Ivan Lespagnol. Ce qui a été acheté en 2021/2022 n’a plus du tout la même valeur aujourd’hui. Il faut aider ces opérations à atterrir pour sortir des logements durables, dans des délais courts. » L’idée est de soutenir – par des prêts, des investissements en fonds propres ou des minorations foncières - les opérations aujourd’hui à l’arrêt pour leur permettre de retrouver un équilibre économique plus soutenable.

« La conjoncture a rendu les montages financiers très difficiles, témoigne Alexandre Lévêque, directeur régional du Groupe Launay, promoteur du projet Cléa. Avec la hausse des taux, l’inflation, le durcissement des conditions d’accès au crédit, les niveaux de vente envisagés sont décorrélés des capacités d’achat des ménages. » Le soutien de CDC Habitat va faciliter l’émergence de cette opération de 79 logements, dont 43 en accession libre et 31 locatifs sociaux, adossés à une crèche de 40 places, sans renoncer à deux ambitions fortes : « une construction en matériaux locaux biosourcés – les roseaux de Brière –, conçue à hauteur d’enfants », précise Alexandre Lévêque. Même dynamique du côté du programme Gary (79 logements, dont 59 locatifs sociaux et 20 locatifs intermédiaires). Le groupe Legendre Immobilier rencontrait des difficultés de commercialisation. Nantes Métropole Habitat a racheté le permis pour créer un îlot à vocation solidaire et associative avec la Croix Rouge, Habitat & Humanisme et CDC Habitat.

Trois autres opérations du quartier République sont concernées par ce plan de sauvetage :

  • Bill Nord (44 locatifs intermédiaires) porté par ICADE et CDC Habitat.
  • Bill Sud (39 logements, dont 14 en bail réel solidaire, 11 logements locatifs sociaux, 7 logements en accession libre et 7 locatifs ULS, usufruit locatif social) porté par Nantes Métropole Habitat et Icéo.
  • Inès (40 logements, dont 15 logements abordable en bail réel solidaire et 25 logements libres) porté par Urbain des bois, CDC Habitat et LOD Novapole.

S’y ajoutent environ 250 logements supplémentaires, en locatifs intermédiaires, portés par différents promoteurs de la métropole.

55 % de logements sociaux et abordables

Première pièce du sud-ouest de l’île de Nantes, République s’inspire de l’esprit des anciens faubourgs de l’île : « un quartier à échelle humaine, où on se sent bien, avec des espaces publics conçus pour que les enfants puissent jouer, échanger, se retrouver », précise Virginie Vial, directrice générale de la Samoa. Grand comme 28 stades de foot (soit 25 hectares), il se compose de différents blocs, conçus comme des hameaux, avec petits commerces, cours artisanales, venelles, placettes et jardins. Les premiers habitants ont posé leurs valises entre 2021 et 2024. 2600 habitants, 3000 actifs et 7500 étudiants y sont attendus à terme. Pour permettre à toutes et tous de se loger, le quartier abritera une diversité de logements : 1 200 au total, avec 55 % de logements sociaux et abordables. De nouveaux services et équipements publics y sont prévus : l’école Joséphine-Baker début 2026, la future faculté de santé ou encore le bâtiment Gina, première brique du futur campus d’innovation en santé. Connecté aux futures lignes 6 et 7 de tramway et à la ligne 8 (busway électrique), le quartier bénéficiera aussi de lieux de verdure. Plusieurs espaces verts poussent à proximité : les jardins de l’Estuaire et du Rail, sans oublier le futur parc qui se dessine face à la Loire à la pointe sud-ouest de l’île.