Plus arborés, fleuris, un peu sauvages… Une petite « révolution verte » est à l’œuvre dans les 15 cimetières nantais. « Depuis le début du mandat, nous travaillons à renaturer progressivement les cimetières : en laissant les arbres pousser, en plantant et en proposant des fleurs à couper », explique Delphine Bonamy, adjointe en charge de la nature en ville, des jardins familiaux et partagés et de la végétalisation à Nantes. « Ces lieux de recueillement englobent 52 hectares, soit près de 1 % de la superficie de la ville, poursuit Elhadi Azzi, conseiller municipal délégué au développement des cultures potagères dans la ville, à l’État civil, aux mariages et aux cimetières. Nous les faisons évoluer pour répondre aux enjeux écologiques et climatiques. »
Lieux de mémoire et de biodiversité
Depuis l’arrêt des désherbants pour leur entretien afin de ne pas contaminer les sols, la nature et la biodiversité s’y épanouissent de nouveau. « Ces espaces clos, peu fréquentés, plongés dans le noir à la nuit tombée, sont très intéressants pour la faune et la flore », assure Cédric Enyenge-Essombe, à la direction Nature et jardins. « Il y a quelques années, des gravillons ou du sable entouraient les pierres tombales pour que rien n’y pousse. Aujourd’hui, nous laissons plus de place au végétal », détaille Valentin Touvron, chargé de l’entretien du cimetière Saint-Jacques. Les sols sont désimperméabilisés pour laisser pousser les herbes dans les allées. Des haies, des fleurs, et de nouveaux arbres sont plantés pour apporter de l’ombre et de la fraîcheur. Ces conditions, propices aux plantes, aux insectes ou aux oiseaux, permettent aussi aux usagers de se recueillir dans des environnements adaptés aux fortes chaleurs. « En passant de sites à dominante minérale vers des lieux où la diversité végétale est favorisée, on change petit à petit le regard des gens », ajoute Elhadi Azzi.
Jonquille et dahlia au fil des saisons
Dans le sillage de cette évolution, des espaces de libre cueillette de fleurs ont fait leur apparition en 2023 dans trois cimetières, à titre expérimental. Appréciée des usagers, cette nouveauté est déployée cette année dans cinq cimetières : à la Bouteillerie, à Saint-Jacques, à la Gaudinière, à Miséricorde et à l’Arboretum Cimetière Parc. Les jardiniers et jardinières municipaux ont planté 70 000 bulbes au total.
À cueillir avec parcimonie et délicatesse
Jonquille au printemps, Dahlia en été… Dès aujourd’hui et au fil des saisons, ces fleurs peuvent être coupées librement, avec parcimonie et délicatesse, et déposées sur les tombes avant de se recueillir. Prévoyez votre sécateur ou vos ciseaux pour ne pas arracher les bulbes ! « L’idée, résume Elhadi Azzi, est d’apporter de la vie et de la couleur, tout en offrant la possibilité aux visiteurs de cueillir une fleur pour honorer leurs défunts ».
Des bacs pour trier les végétaux
Le tri des déchets se déploie aussi dans les cimetières, où la Ville a décidé d’installer progressivement des bacs de récupération de végétaux plus pratiques. Les fleurs et compositions fanées peuvent y être jetées, en séparant les emballages plastiques. Ces déchets verts, transformés en compost, sont ensuite réutilisés dans les massifs des parcs et jardins nantais.