Balades de l’Étoile verte : la Sèvre, vallée fertile
Publié le 18 juin. 2025
Dernière mise à jour 18 juin. 2025
Dans la vallée fertile de la Sèvre, l'agriculture nourrit les paysages. Partez en balade au fil de l'eau, près de Nantes, et découvrez une faune et une flore sauvage avec quatre parcours de randonnées à explorer dès juin 2025.
Dans la vallée fertile de la Sèvre, l'agriculture nourrit les paysages. Sur les bas‐prés, vous verrez les vaches pâturer, comme elles le font depuis des siècles. Lentement, les vignobles s’enracinent sur les coteaux les plus ensoleillés. Au fil du temps, au fil de l’eau, de petits hameaux ont poussé pour récolter les fruits de la terre. Les bateaux qui portaient l'activité industrielle de la vallée ne sont plus là. Les traces des usines et de la batellerie sont désormais enchâssées dans cet écrin végétal. Avec l’urbanisation du 20e siècle, un nouveau paysage cohabite avec une faune et une flore sauvages, fascinantes et fragiles.
La Sèvre, est une des 6 branches de l’Étoile verte, un réseau de sentiers pédestres en étoile autour de Nantes et sa métropole. Cette branche propose 4 parcours de 7 à 13 km le long de la Sèvre près de Nantes, Vertou et Rezé. Sélectionnez la "branche Sèvre" sur la carte interactive pour trouver tous les itinéraires détaillés, leur durée, niveau de difficulté et les étapes commentées.
Découvrez toutes les balades commentées sur la carte interactive
La biodiversité de la branche Sèvre
La Sèvre abrite une biodiversité remarquable. Avez-vous entendu cet amphibien nommé l’Alyte accoucheur ? Ou ces chauves-souris : la Pipistrelle et la Noctule, qu'on dit "commune" mais qui sont aujourd'hui toutes deux menacées ? Les frênes « têtards » qui bordent les rives sont plus facile à repérer. Mais entre ses branches ou sur son tronc, avez-vous déniché la Rosalie des Alpes ? Pour la voir, il vous faudra attendre le retour de l’Hirondelle de fenêtre et du Martinet noir. Quant au putois d’Europe, furtif parmi les furtifs, c’est peut-être lui qui vous a vu !
Les espèces à découvrir
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Dans le murmure discret de la Sèvre, l’Alyte accoucheur (espèce protégée) se révèle comme une curiosité du règne animal ! Ce petit crapaud de 4 à 5 cm, par une étonnante division des rôles, aide sa compagne lors de l’extraction de la ponte et porte ensuite ses œufs sur ses pattes arrières pendant plusieurs semaines, veillant à leur humidité. Au printemps, ses appels émergent des anciens murs de pierre, des points d’eau et des jardins sauvages. Sous l’expansion urbaine, l’assèchement des points d’eau et la métamorphose des édifices, l'espèce se fait plus rare, ici comme un peu partout en France.
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Dans le crépuscule de la vallée de la Sèvre, deux espèces de chauve-souris habitent le ciel nocturne !
Du coin de l'œil, vous avez déjà aperçu l’une d’entre elles. Rappelez vous, c’était l’été et la nuit venait de tomber. Vous vous êtes étonné de la précision de sa chasse aux insectes dans la lumière orangée d’un lampadaire. Quand elle n’est pas en train de chasser, elle se réfugie dans les recoins des greniers, des lézardes et des cavités d’arbres, habitant la ville de leur présence invisible. C’est la Pipistrelle commune (espèce protégée), avec ses 18 à 24 cm d’envergure.
Quant à la Noctule commune, la seconde espèce (protégée et menacée) qui peuple la vallée de la Sèvre, vous la verrez à la manière des chauve-souris : avec les oreilles. Sa chasse se fait dans l’obscurité, l'écho de ses cris dessinant l'espace qui l'entoure. La Noctule commune est l’une des plus imposantes chauve-souris d’Europe avec ses 32 à 45 cm d’envergure. Fut un temps, ces deux espèces était très communes, d’où leur nom. Elles occupent une place essentielle dans les écosystèmes comme dans nos imaginaires.
Aujourd’hui, elles font l’objet d’une protection particulière sur Nantes Métropole. Alors apprenons à les connaître et protégeons-les !
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Le long du chemin, vous verrez surgir leur étrange silhouette, coiffée d’une touffe ébouriffée, semblable à des têtards géants pétrifiés.
Peut-être vous êtes-vous déjà demandé ce qui leur est arrivé. La drôle de forme de ces frênes n’est pas une bizarrerie de la nature, mais le fruit d’un geste humain, répété et ancien. Ce sont des frênes têtards, taillés tous les dix ans environ pour chauffer les maisons. On en coupe les branches, mais on laisse le tronc en paix. Un bois prélevé sans abattage, une moisson d’hiver respectueuse.
Ces arbres sont les traces vivantes de pratiques paysannes, qui prélèvent et préservent. Et sous leurs houppiers creux, dans leurs cavités, nichent des chouettes, des insectes, des petits mammifères. Ils sont à la fois totems agricoles et refuges précieux du vivant.
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Bleutée comme une nuit d’orage, la Rosalie des Alpes est un insecte rare et superbe.
Malgré son nom, elle ne vit pas qu’en montagne : on la trouve aussi ici, dans les vieux frênes têtards de la vallée. En été, si vous avez de la chance, vous pourrez l’apercevoir posée sur un tronc, ses longues antennes rayées frémissant au soleil. Dans les recoins en décomposition de l'arbre, ses larves blanches creusent des galeries obscures. Espèce protégée, elle dépend du bois mort pour vivre.
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Dans l’ombre des haies ou au bord d’un ruisseau, un chasseur au masque sombre se faufile sans être vu : c’est le putois. Son nom vient du vieux français put, « puant », à cause d’une odeur qu’il n’émet qu’en cas de stress intense.
Pourtant, on ne peut pas lui reprocher de ne pas prendre de bain. Car ce carnivore nocturne, excellent nageur, fréquente surtout les zones humides où il chasse les petits rongeurs. Lorsqu’il transporte ses petits, il les saisit par la peau du cou et pousse de petits grognements qu’on devine, pour qui parle putois, affectueux et rassurant.
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Vous les apercevrez avec joie, en nuée, en plein vol, fendant l'azur de leur petits cris : les hirondelles de fenêtre et les martinets noirs sont en chasse !
L’hirondelle de fenêtre est reconnaissable avec son ventre blanc et sa silhouette en demi lune. Elle ne fait pas le printemps mais bâtit en couple des nids de boue extraordinaires, presque fermés, sous les avant-toits, tapissés d'herbe et de poils. Le martinet noir, lui, a les ailes plus allongées et préfère les cavités des murs de pierre et les toitures. Les hirondelles passent les mois d'hiver en Afrique de l'Ouest ; les martinets noirs peuvent aller jusqu'en Afrique du sud, soit un voyage de 12 000 km ! Mais leurs populations respectives diminuent : la transformation des bâtiments, l’isolation par l’extérieur et la fermeture des cavités naturelles les empêchent de nidifier. La destruction de leurs nids et de leurs œufs est aujourd'hui interdite.
Le patrimoine de la branche
Sur la branche de l’Étoile, est assis un éclectique et foisonnant patrimoine animal et végétal, mais l'on y trouve aussi de nombreuses traces de l'empreinte durable des humains.
Autour de la paysannerie et de l'activité agricole, se bâtissent granges, fermes, villages avec leurs communs, comme le Planty, la ville Bachelier, la Bastière, mais aussi de cossus châteaux liés aux domaines. Plus haut sur les coteaux, trônent des moulins.
En affutant son regard, on décèle le long de la rivière les témoins de l'activité fluviale, qui nous racontent l'histoire d'une voie navigable très empruntée pour le transport de marchandises et de passagers, visibles par les cales et les ports qui jalonnent la branche.
La vallée est également un lieu d'industrie, choisi pour son emplacement stratégique au confluent des axes fluviaux principaux, comme en témoigne l'installation d'usine d'engrais sous Louis XV déjà.
Enfin, on peut "goûter" ces patrimoines au détour du Château de la Frémoire, qui accueille en son sein la Fédération des vins de Nantes, élément emblématique du bien vivre à la nantaise.