Né d’une volonté politique forte en faveur de l’intégration des résidents étrangers, un dispositif de permanences d’évaluation linguistique et d’orientation a été initié l’an passé dans les maisons de l’emploi. Depuis janvier 2021, il a été expérimenté à la maison de quartier des Haubans et se déploie depuis septembre.
Évaluer les besoins pour un accompagnement adapté
Les maisons de quartiers de Bottière, Nantes Nord, Nantes Sud, Madeleine-Champ de Mars et Bellevue testent actuellement ces permanences à raison de deux demi-journées par mois. Animées par des évaluatrices d’Espaces Formation, elles permettent d’évaluer le besoin de chaque personne en prenant en compte son niveau de langue, son projet d’apprentissage, ses droits, ses contraintes.... Cette ressource est déjà bien identifiée et les permanences se remplissent.
« Nous menons à cœur ce dispositif au plus proche des habitants, avec l’ambition de répondre à chaque demande. Le fait de déployer le service sur le territoire nous permet d’échanger avec les collègues et de rediriger des demandes lorsque nos permanences affichent complet » témoigne Gaëlle Derrot, agente d'accueil de la maison de quartier des Haubans à Malakoff.
Les maisons de quartiers organisent les inscriptions et informent sur la démarche. Jean-Pierre Bonneau, agent d'accueil à la maison de quartier de Bottière note également le succès du dispositif : « Nous accueillons des arabophones, des personnes venues du Maghreb, de l’Afrique de l’Est, de la Syrie, d’Érythrée... Les premières permanences accueillent aujourd’hui surtout des primo-arrivants du quartier. Cette action nous aide aussi à tisser des liens. »
Les permanences linguistiques, première étape du parcours
Après ces évaluations, les orientations diffèrent selon les besoins. Aujourd’hui, 75 % des personnes accueillies au sein des permanences en maisons de quartier ont besoin de formation dans un objectif d’insertion professionnelle. Mais le besoin de maîtriser la langue pour être autonome dans la vie quotidienne, les démarches administratives et le suivi de la scolarité des enfants est aussi pris en compte. Une fiche détaillée est remise aux participants, elle leur indique les associations et interlocuteurs du territoire qui les accompagneront dans leur propre parcours.
« L’emploi est un facteur majeur d’intégration et pour en faciliter l’accès à tous, la levée du frein linguistique est essentielle, explique Nadège Boisramé, conseillère municipale à l’intégration et la citoyenneté des étrangers. Ce dispositif de parcours linguistique initié par la Ville et la Métropole impulse une dynamique partenariale, qui oriente les publics et outille les acteurs territoriaux sans pour autant se substituer aux compétences de l’État ».
Des acteurs associatifs au cœur du dispositif
Le deuxième axe du dispositif consiste en effet à accompagner les associations du territoire engagées dans l’apprentissage du français. En complément de subventions fléchées, la Ville de Nantes met des locaux à disposition et favorise le lien entre les différents acteurs associatifs en proposant des actions de formation et des journées d’échanges, avec le concours de l’État.
Les bénévoles de ces associations ont ainsi accès à un cycle de formations spécifiques et gratuites. Ces temps permettent à chacun de se questionner sur sa pratique et d'inscrire son action dans la dynamique locale. Ils fournissent aussi des outils pour préparer et animer des actions pédagogiques adaptées au projet de chaque personne.
Chiffres clés
800
personnes reçues depuis l’ouverture du service
200
reçues en maisons de quartier depuis septembre
Des permanences déployées dans 4 maisons de l’emploi (sur prescription) et dans 6 maisons de quartiers
12
agents de médiathèques et de bibliothèques formés à l’accueil des personnes allophones et à l’animation d’ateliers de conversation
90
bénévoles de 29 associations bénéficiaires des actions de formation