
Tissé Métisse fête ses 30 ans. Quel est l'ADN du festival ?
« C'est une fête complètement atypique et unique en France, qui porte les valeurs de solidarité, du vivre ensemble et de la lutte contre les discriminations. L'esprit de fête, d'ouverture et d'humanisme reflète nos éditions depuis le départ. On aborde avec beaucoup de dynamisme cette trentaine, qui sera exceptionnellement marquée par deux jours de fête. C'est le moment pour ceux qui ne sont jamais venus de se laisser emporter par la programmation. Il y en a pour tous les goûts avec des expositions, du théâtre, de la musique, de la danse, des projections et des débats ! »
Quels sont les temps forts ?
« Le vendredi après-midi sera consacré à un colloque sur nos trois décennies d'actions de lutte contre les discriminations. On recevra notamment l'historien Pascal Blanchard pour une table ronde autour de l'ancrage de l'extrême-droite dans la société et le journaliste Soro Solo pour une conférence sur l'apport de la diversité culturelle dans le vivre ensemble. Parmi toutes les belles propositions du samedi, je recommande Homo Natura, une création de la compagnie Adjololo entre rock, musique sénoufo, danse et hip hop qui rassemble 14 artistes d'une énergie incroyable, ainsi que Dot'moi, une création coordonnée par Tissé Métisse et Bitosso France avec quinze jeunes danseurs nantais et camerounais. Je conseille également d'aller voir La vie normale, une pièce très touchante jouée par des parents et des enfants porteurs de handicap. Pour les familles, le spectacle Gainsbourg for Kids est à ne pas manquer, tout comme les concerts de Ben l'Oncle Soul et de Sergeo Polo dans la Grande Halle ! La grande nouveauté de cette année, c'est l'introduction de la K-Pop dans la programmation. »
Comment voyez-vous les 30 prochaines années du festival ?
« L'association a tissé l'entièreté de son action sur la lutte contre les discriminations et malheureusement, nous sommes toujours là 30 ans plus tard... Nous aurions aimé disparaître au profit d'autre chose, cela aurait été la preuve de la victoire contre les extrêmes ! Ce que l'on aimerait, c'est que les dirigeants, quels qu'ils soient, prennent la mesure de l'étendue de la problématique des discriminations, du racisme, de l'antisémitisme et que l'on arrive à une société multiculturelle. Il faut continuer le combat. Nous le faisons au quotidien en intervenant dans les collèges, les lycées ou dans les foyers de jeunes travailleurs en essayant de ne pas parler qu'aux jeunes discriminés. On mise beaucoup sur la jeunesse et l'éducation pour y parvenir. »