Dans la cour ensoleillée de la maison d’accueil de jour de l’ANEF-Ferrer, ils sont 180 ce vendredi matin à venir chercher un panier-repas et boire un café accompagné d’une viennoiserie. Une affluence en progression constante depuis le lancement de Solidair’été le 6 juillet. Les profils des usagers sont variés. Beaucoup sont SDF, d’autres ont un logement mais sont en situation de précarité financière ou isolés.
Jean-Yves, qui totalise 18 années de sans-abrisme, vient chaque jour prendre son panier-repas et « retrouver les copains de la rue mais aussi les bénévoles qui font un travail formidable ». Cédric, 50 ans, vit en camion depuis 3 ans. « Je ne prends pas de sandwichs car j’arrive à me nourrir, c’est pour le café et le plaisir de discuter. » Un moment de partage également attendu par Carlos, musicien de 63 ans, qui vit avec son fils et touche les minima sociaux. « Plus que le café ou le repas, les gens viennent surtout pour les relations humaines. »
Des bénévoles sur le pont
Mise en place il y a 12 ans par Stéphane de l’association Un brin de causette pour pallier la baisse d’activité des associations et des accueils de jour en période estivale, l’opération Solidair’été est rallongée cette année en raison de la crise sanitaire qui fragilise encore un peu plus les personnes précaires. Chaque matin, des bénévoles associatifs accompagnés d’agents du CCAS (centre communal d’action sociale) sont à l’œuvre pour assurer la préparation et la distribution des paniers-repas.
Parmi eux, Alain Le Boutouiller, vice-président d’Un brin de causette, et Annick Barbu, secrétaire adjointe. L’association, créée en 1970 par la médecin Marion Cahour, sert toute l’année petits-déjeuners et plats chauds aux sans-abri. Le couvert et la convivialité : deux dimensions que les bénévoles retrouvent dans Solidair’été même si la pandémie de Covid-19 bouleverse les habitudes. « L’ambiance est différente. Les autres années, nous avions l’habitude de recevoir la chorale Au Clair de la Rue et les gens pouvaient s’installer à des tables pour discuter », explique Alain Le Boutouiller. Malgré l’affluence et le protocole sanitaire, les bénévoles ont toujours un petit mot pour les personnes accueillies. « Les masques nous obligent à développer d’autres moyens d’expression pour garder une dimension conviviale, souligne Annick Barbu. Une chose est sûre, on se nourrit mutuellement. »
Jusqu’au 21 août. Du lundi au vendredi, de 9h30 à 11h30. 2 rue Francisco-Ferrer à Nantes.
Autres associations mobilisées : Écoute de la rue, le Carillon, la Croix-Rouge Française, les Eaux Vives, Nouveau Départ, les Restos du Cœur, l’ADRA, les P’tits Gilets, Et ma douche ?, Action Froid ou encore la Communauté de l’Ours Noir.