2% des masses d’eau sont aujourd’hui en bon état en Loire-Atlantique, et 11% en région Pays-de-la-Loire. Cette situation nécessite des actions déterminées. Dans le cadre de sa compétence GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), Nantes Métropole lance donc un programme d’actions sur les bassins versants du Cens, du Gesvres, du Charbonneau et des Marais de Couëron sur la période 2020-2026.
Après avoir conduit des études sur ces cours d’eau, six pistes d’actions principales sont envisagées :
- Restaurer le fonctionnement morphologique des cours d’eau : l’idée est de rétablir leur lit naturel, parfois altéré par l’homme. Cela peut consister notamment à recréer des méandres à un cours d’eau devenu rectiligne, ce qui a l’avantage de ralentir le passage de l’eau, de favoriser l’infiltration et donc de limiter les polluants en aval.
- Aménager les ouvrages transversaux : “Ici ou là, vous avez des barrages pour les moulins, ou de loisirs, des plages aménagées…, explique Christian Couturier, vice-président de Nantes Métropole en charge notamment du cycle de l’eau et des cours d’eau. Ces ouvrages empêchent les cours d’eau de fonctionner naturellement. Nous en avons recensé 112 sur lequel il faut agir. Avec une difficulté : tout cela appartient aux propriétaires qu’il faut convaincre quand on veut supprimer ou aménager. Ce travail permettra de restaurer la continuité écologique, mais aussi piscicole.
- Restaurer les berges et la ripisylve : sous ce terme obscur se cache tout simplement la végétation des rives des cours d’eau. “Il faut qu’il y ait de la végétation pour que les bords du cours d’eau soient habités par des animaux, observe Christian Couturier. Et la végétation permet de retenir les polluants dans les méandres.”
- Limiter les à-coups hydrauliques et les transferts des polluants du bassin versant.
- Restaurer et entretenir les marais et zones humides.
- Lutter contre les espèces invasives.
Un engagement de 6,11 M€
Ces travaux représente une enveloppe globale de 6,11M€ à la charge de Nantes Métropole, avec un accompagnement financier de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, de la Région Pays-de-la-Loire, le Département de Loire-Atlantique et les syndicats de bassins versants.
En parallèle, un programme d’actions de lutte contre les pollutions agricoles du bassin versant de l’Erdre sera mené avec l’Edenn (Entente pour le développement de l’Erdre navigable et naturelle). Objectif : sensibiliser les agriculteurs afin qu’ils améliorent leurs pratiques dans le sens d’une moindre utilisation de pesticides (en cohérence avec le Projet alimentaire territorial de la Métropole), et mettre en place des “dispositifs anti transfert”, c’est-à-dire des haies, des talus, des zones tampons qui ont pour fonction de ralentir le ruissellement des eaux de surface et favoriser ainsi leur infiltration et donc leur épuration. Coût total : 506 400 euros pour la période 2020-2022 avec une participation de 65 000 euros de la Métropole.