À la confluence de l’Erdre et de la Loire, le stade Marcel-Saupin est un site emblématique du patrimoine nantais. Un lieu chargé de souvenirs pour les amateurs de football qui gardent en mémoire les exploits du FC Nantes entre 1963 et 1984. Le stade a entamé sa mutation en 2005 dans le cadre du projet urbain Makakoff-Pré Gauchet visant à désenclaver Malakoff, favoriser la mixité sociale et développer un pôle d’affaires de dimension européenne (Euronantes). La tribune Nord et la pelouse ont été conservées pour accueillir l’équipe réserve du FCN. Les tribunes Est et Sud ont laissé place à la Maison des sciences de l’homme, l’Institut d’études avancées, une résidence hôtelière, un restaurant, des bureaux et un parking.
La dernière étape de cette transformation, le réaménagement de l’îlot Saupin-Ouest devrait débuter à l’été 2025.
Lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt en 2019, le groupe Giboire a séduit le jury avec son projet atypique associant logements et piscine nordique. «La proposition de Giboire et de l'architecte Lina Ghotmeh, choisie en 2020, entre en résonance avec le projet Loire au cœur du paysagiste Henri Bava et avec le projet Euronantes de Gérard Penot, expliquait Thomas Quéro, adjoint à la maire de Nantes chargé de la forme de la ville et à l’urbanisme durable lors du dévoilement du projet le 21 mai 2021. Elle permettra une ouverture sur l’espace public et maintiendra des vues vers l’intérieur du stade Marcel-Saupin.»
Toitures végétalisées
« Le bassin nordique a été un élément décisif du choix du projet », précise Ali Rebouh, vice-président de Nantes Métropole et adjoint en charge des sports. Ce bassin extérieur, chauffé à 28 degrés et ouvert toute l’année, répond à une forte demande. Seule la piscine Léo-Lagrange offre aujourd’hui des couloirs de nage de 50 mètres et Nantes dispose d’un seul bassin de plein air, accessible uniquement en période estivale. « Avec ses couloirs de 50 mètres de long, cet équipement qui sera géré par la Ville de Nantes renforcera la vocation sportive du site Marcel-Saupin pour en faire une nouvelle destination de bien-être et de loisirs accessible à tous, poursuit l'élu. Ce sera notre second bassin découvert, mais cette fois-ci accessible toute l'année, pour les scolaires, les clubs et le public. »
La piscine a été pensée comme le réceptacle de la biodiversité du projet. « Les coursives et la toiture du bassin seront largement plantées avec des espaces de solarium. Au total, nous aurons 750 m2 de biotope », détaille Arthur Gaudenz, qui pilote le projet chez Lina Ghotmeh - Architecture. Sur le papier, grâce au raccordement au réseau de chaleur urbain et à l'absence de bâtiment à chauffer, le bassin devrait permettre d’économiser 40 % d’émissions de CO2 sur un cycle d'exploitation de 25 ans par rapport à une piscine classique couverte. Des études sont en cours pour s'assurer de ces bonnes performances et répondre aux ambitions de transition énergétique de la Ville de Nantes.
Une construction qui fait la part belle au bois
Le projet prévoit également la construction d’une tour de 50 mètres de haut abritant 74 logements du T2 au T5, dont 18 en accession abordable via un bail réel solidaire. « Les T2 seront mono-orientés avec une vue sur la cale Saint-Félix, les autres logements bénéficieront a minima d’une double orientation, précise Arthur Gaudenz. C’est très rare de pouvoir proposer des vues atypiques et qualitatives - la Loire, l’Erdre, le stade - en cœur de ville. » Deux cellules commerciales sont également programmées en rez-de-chaussée.
Toujours dans une volonté de favoriser la transition énergétique, l’opération fait la part belle au bois. « La structure de la tour sera en béton, les façades seront en panneaux bois associés à un bardage en aluminium pour respecter les normes de sécurité incendie, indique le promoteur. Au total, le bois et les matériaux biosourcés représenteront 65 % de la construction ce qui nous permet de réduire fortement l’impact carbone du projet. »
Les espaces publics autour de la piscine et la tour seront réaménagés avec, notamment, la réalisation d’un parvis dédié aux modes doux devant le bassin. Par ailleurs, le Département, en lien avec Nantes Métropole, prévoit la création d’une passe à poissons et anguilles entre la Loire et l’Erdre. Les travaux devraient pouvoir démarrer en 2025 pour une livraison à l’été 2027.
Le projet en chiffres
1
piscine nordique dotée de couloirs de nage de 50 mètres
74
logements du T2 au T5 dont 18 en accession abordable
185
m2 de commerces
65%
de bois et de matériaux biosourcés dans la construction
40%
d’émissions de CO2 en moins sur 25 ans par rapport à une piscine classique