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Temps périscolaires : jouer d’abord, travailler ensuite

ActualitésPublié le 27 octobre 2022

Depuis 2 ans, la Ville et l’association Léo Lagrange Ouest expérimentaient un changement dans l’accueil périscolaire du soir, activités d’abord, travail ensuite. Cette inversion ayant séduit une majorité d'élèves et d'équipes d'animation, elle a été généralisée à quasiment toutes les écoles élémentaires à la rentrée de septembre.

1h30 de temps d'activités avant de se mettre au travail, une meilleure organisation pour respecter le rythme de l'enfant. © Garance Wester
1h30 de temps d'activités avant de se mettre au travail, une meilleure organisation pour respecter le rythme de l'enfant. © Garance Wester

16h30 dans la cour de l’école élémentaire Jean Moulin dans le quartier de Malakoff, à Nantes. Le goûter est pris, les activités commencent. Les enfants se répartissent entre sport, perles ou interview pour parler de l’inversion des temps périscolaires. Car ici, il y a deux ans, les enfants faisaient leurs devoirs à 16h30. L’école a été l’une des premières à expérimenter l’inverse, les temps d’activités et ensuite le travail personnel. Pour d’autres élèves nantais, cette nouvelle organisation date seulement de la rentrée de septembre. « Avant, on goûtait, on faisait nos devoirs et si on avait le temps on jouait, raconte Fatoumata en CM1. Maintenant on joue et après on travaille, moi je préfère ça, je n’aime pas les devoirs ! »

Après la réforme des rythmes scolaires en 2019, la Ville de Nantes a initié une démarche de dialogue citoyen avec les parents, les enfants et tous les acteurs éducatifs dont l’association Léo Lagrange Ouest en charge de l’animation des temps périscolaires. L’objectif était de répondre à la question : Que voulons-nous pour nos enfants après la classe ? « Le dialogue a été riche et l’une des propositions portait sur la révision de l’organisation de l’accueil périscolaire du soir, précise Fouad Sehabi, directeur de la mission périscolaire à Léo Lagrange Ouest. L’un des arguments était de respecter le rythme biologique de l’enfant qui a besoin d’une pause ludique après sa journée de classe. »

L’aide au travail personnel plus sereine

À l’école Jean Moulin, quelques élèves préféraient commencer par les devoirs comme Aïcha en CE2. « Si mes parents viennent me chercher avant que j'ai fini mes devoirs, je dois les faire à la maison et c'est dur car mes frères me déconcentrent.»  Au cas par cas, des groupes d'élèves sont autorisés à commencer par les devoirs. Mais la plupart apprécient ce temps d’activité d’une heure entre 16h30 et 17h30 sans être interrompu. En témoigne la concentration de celles qui enfilent des perles et l’enthousiasme de celles et ceux qui tapent dans le ballon rond. Dans un coin de la cour, Floriane Dufourg directrice des accueils périscolaires de l’école, approuve. « Nous avons des vrais temps d’animation sans les allers et venues des parents car ils ne peuvent pas venir les chercher pendant cette heure. La mise au travail à 17h30 est ensuite plus rapide et plus sereine. Pour certains, une heure de travail, c’était long, ils se démobilisaient rapidement. »

Cerise sur le gâteau, des intervenants ou des associations viennent désormais animer des ateliers comme du théâtre. Des sorties hors les murs sont aussi organisées pour découvrir le quartier, aller à la médiathèque… « Pour que nos animateurs soient dans de bonnes conditions pour l’aide au travail personnel, nous avons monté une formation avec l’Université de Nantes, ajoute Fouad Sehabi. Mais ils ne sont ni enseignants, ni parents. Ils garantissent un cadre et apportent un soutien plutôt à travers le jeu. »

Depuis cette rentrée, 95 % des écoles nantaises ont adopté cette organisation, 1h30 pour le goûter puis les activités, 1h ou moins pour l’aide aux devoirs. Seuls les élémentaires sont concernés, pour les maternelles le temps d’activités est prolongé. « Il y a un consensus total parmi les équipes d'animation périscolaire pour dire qu’elles ne souhaitent pas revenir en arrière », conclut Fouad Sehabi.