Après les « drames épouvantables » survenus à la rentrée dans l’agglomération nantaise, la « tempête médiatique » qui s’en est suivie, puis la réponse conjointe de l’État et des collectivités, « une amélioration très significative » est enregistrée sur le plan de la sécurité. Le préfet Didier Martin a tiré ce constat lors d’un point presse tenu lundi 14 novembre 2022, en présence des responsables départementaux des forces de l’ordre, des autorités judiciaires et de la maire de Nantes Johanna Rolland. Tous avaient participé dans l’après-midi à une réunion de suivi du CSI, signé en 2021 entre l’État et la Ville de Nantes pour coordonner les actions liées à la sécurité.
Pas de soulagement et encore moins de triomphalisme dans les propos, mais des raisons objectives de satisfaction quant aux principaux indicateurs de la délinquance, lorsque l’on compare les mois de septembre-octobre 2022 par rapport à la même période en 2021. Et cela « tant dans le département qu’à Nantes et sa circonscription » – comprenant aussi Orvault, Rezé, Saint-Herblain, Saint-Sébastien-sur-Loire – a précisé Didier Martin (voir les principaux indicateurs ci-dessous).
Comment expliquer ces « résultats plutôt encourageants » ? « Il y a une très forte mobilisation depuis la rentrée des forces dédiées à la sécurité, souligne le représentant de l’État, avec un maître-mot : le renforcement de la présence sur la voie publique ». Et de citer en particulier « la présence de la CRS supplémentaire » dont la présence est assurée au moins jusqu'à fin 2022. « La police municipale prend sa part », a précisé de son côté Johanna Rolland, qui « salue cette coopération des pouvoirs publics, chacun dans leur rôle, et surtout sur le terrain. Notre détermination est totale pour continuer à améliorer la sécurité au quotidien. »
La bataille collective pour la sécurité se mène dans la durée, et demande du sérieux, de la rigueur, du sang-froid et de la détermination.
Un autre volet dans la lutte contre l’insécurité concerne la Justice. Le procureur de la République de Nantes, Renaud Gaudeul, s’est félicité sur ce point d’une activité judiciaire « en très forte progression » (voir indicateurs ci-dessous). « Ce n’est pas une sévérité accrue mais une sélection plus précise, qui permet de poursuivre des dossiers plus importants », précise-t-il. Renaud Gaudeul a rappelé la création cette année de trois groupements locaux de traitement de la délinquance (GLTD) dans les quartiers prioritaires de Malakoff, Dervallières et Bellevue – des dispositifs essentiels notamment pour lutter contre le trafic de stupéfiants : « C’est ce qui explique pour partie l’augmentation très importante du nombre de personnes déférées devant le parquet » et des mandats de dépôt « dans la même proportion ».
En écho, Johanna Rolland a rappelé son souhait de voir augmenter les effectifs de justice sur le territoire. « Comment en France, l’augmentation de la population dans les grandes villes est-elle prise en compte dans leur affectation ? Dans une métropole comme la nôtre qui gagne tous les ans 8 à 9 000 habitants, s’il n’y a pas cette indexation, année après année, ça crée un sujet. Je continuerai à porter cette question auprès du garde des Sceaux. Il est essentiel d’avoir une réponse transparente sur ce sujet. »
Les principaux chiffres