Mardi 28 mars, la Cité des Congrès accueillait un événement économique d’envergure : le Grand Rendez-vous des engagéEs. Entrepreneurs, PME et grandes entreprises s’y étaient donné rendez-vous pour échanger autour de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). L’idée ? Partager les solutions trouvées à leur échelle pour participer à la transition écologique ou réduire les inégalités sociales. Plénières et ateliers ont rythmé les échanges tandis que plusieurs dizaines de stands, formant un « village des solutions » permettaient de découvrir des projets et des initiatives locales inspirantes.
Bâtie sur le modèle du rendez-vous Social Change, mais à plus grande échelle, cette première édition a été organisée par la Métropole, en partenariat étroit avec la CCI Nantes-Saint-Nazaire, la CMA, et les Écossolies. Un symbole fort pour « réaffirmer notre ambition en faveur d’un développement économique responsable, à la hauteur des défis sociaux et environnementaux de notre temps », déclare Fabrice Roussel, maire de la Chapelle-sur-Erdre, premier vice-président de Nantes Métropole.
On peut retenir trois grandes tendances de cette journée d’échange :
1. S’engager en faveur de l’égalité et du climat n’est plus une option
Souvent abordé pendant les plénières, le nouveau rapport du GIEC, publié le 20 mars 2023, est formel : un réchauffement global de la planète va avoir lieu dans les décennies à venir et entraîner un dérèglement climatique. Pour éviter la catastrophe, il faut agir vite et les entreprises ont un rôle majeur à jouer. « Le schéma qui a dominé tout le XXe siècle : Produire, consommer, jeter, n’est plus soutenable aujourd’hui, il faut développer de nouveaux modèles basés sur la préservation des ressources et le réemploi », insiste Jean-Luc Alluard, directeur RSE et développement durable d’Enedis.
2. Chaque acteur économique peut s’engager, peu importe son échelle
« Aujourd’hui, les priorités ont changé : nous ne courons plus derrière la croissance et le bénéfice, mais nous aspirons avant tout au bien-être », c’est l’analyse avancée par Barbara Goffin, qui est revenue en détails sur une initiative de la Ville de Bruxelle. Celle-ci à mis en place une boussole pour la prospérité humaine « le BrusselsDonut », qui mesure et guide ses actions pour créer « un espace écologiquement sûr et socialement juste » à l’échelle de son territoire.
Mais pas besoin d’être une grande métropole européenne pour porter des initiatives pertinentes et efficaces. C’est le pari de Time for the Planet. L’organisme mène des levées de fonds pour favoriser des innovations contre l’effet de serre et accompagne les entreprises dans leurs démarches RSE. « Aucune innovation technologique ne sauvera le monde à elle seule, il faut plutôt compter sur une infinité de petits gestes, d’engagements du quotidien », affirme Nicolas Sabatier, co-fondateur de la structure.
Au village des solutions, les entrepreneurs de tous les secteurs d’activités ne manquaient pas non plus d’idées pour changer nos modes de penser et d’agir. L’entreprise Kignon, basée à Savenay venait par exemple présenter sa recette à succès : des cookies bio cuisinés par des salariés en situation de handicap à partir de pain invendus et recyclés. Favoriser l’économie locale, l’inclusion et la santé : autant de partis pris essentiels pour l’avenir.
3. Des résultats concrets sont déjà observés
Alors que les entrepreneurs rivalisent d’ingéniosité pour décarboner, réutiliser leurs déchets, donner leurs invendus, les grandes entreprises revoient elles aussi leurs feuilles de routes. « Aujourd’hui nous travaillons sur le REUT, c’est à dire le réemploi des eaux usées traitées. C’est le fait, par exemple, de ne plus utiliser d’eau potable pour arroser les jardins ou les surfaces importantes », présente Nicolas Ferrand, Directeur des ressources humaines Grand Ouest de Suez Eau France.
Côté transport, la SNCF a annoncé le retour des trains de nuit, qui permettent de concurrencer les voyages en avion (beaucoup plus polluants). Les lignes rouvrent petit à petit à travers la France (Bordeaux-Marseille, Paris-Toulouse etc..) tandis que la compagnie travaille à la création de réseaux de RER métropolitains, notamment autour de Nantes. Enfin, côté énergies, Hervé Rivoalan, Directeur Régional d’EDF en Pays de la Loire assure que « trois grands piliers guident désormais l’action de la structure : la planète, les femmes et les hommes et les territoires. (...) L’entreprise a également signée une convention pour proposer 10 000 heures par an d’emploi d’insertion : à travers des CDD, des mission local ou le recrutement de personnes en situation de handicap. »
« Le Grand RDV des engagé·e·s est un nouvel évènement pour créer des ponts entre différents mondes et partager les idées qui permettent d'inventer une autre économie, en s'inspirant en particulier des innovations sociales et écologiques dont l'économie sociale et solidaire est le terreau depuis des décennies. Nantes Métropole est pleinement engagée dans la création de ces synergies et l'accompagnement des entreprises vers un développement économique responsable»
Mahel Coppey, vice-présidente de Nantes Métropole en charge de l’économie sociale et solidaire.
Une nouvelle plateforme web dédiée aux entreprises
Ce 28 mars a aussi été lancée la nouvelle plateforme entreprises.nantesmetropole.fr, un site web entièrement repensé pour permettre à toutes les entreprises du territoire de trouver les réponses dont elles ont besoin au quotidien : démarches administratives, déchets, déplacements, recherche de foncier ou d'immobilier... Ce nouveau site est aussi une mine de ressources pour s'engager concrètement dans les transitions, grâce à la boite à outils développée au fil du temps par la plateforme RSE de la métropole nantaise. Un site simple et complet, éco-conçu, dans le respect des règles d'accessibilité du web.