3 jours avec un indice de l’air « bon », 199 jours « moyens », 50 jours « dégradés », 20 jours « mauvais » et 1 jour « très mauvais ». Ce sont les chiffres de la qualité de l’air dans la métropole nantaise sur les trois premiers trimestres de 2023. « On a déjà une journée de très mauvais, ce qui n’était pas arrivé depuis deux ans », observe Marion Guiter, responsable communication d’Air Pays de la Loire, qui rappelle que « l’indice est devenu plus sévère en 2021 pour répondre aux enjeux sanitaires liés à la qualité de l’air ». La pollution aux particules fines est responsable de 40 000 décès prématurés chaque année en France, 2 500 en Pays de la Loire. Coût de cette pollution : 100 milliards d’euros par an.
Des épisodes de pollution
La région a connu sept épisodes de pollution aux particules PM10 (d'un diamètre inférieur à 10 microns) depuis le début de l’année. En 2022, aucun épisode n’avait été relevé. Comment expliquer cette différence ? « Les précédents hivers étaient pluvieux et venteux, ce qui dispersait les particules, note Marion Guiter. Nous avons eu un hiver avec du beau temps associé à du froid. »
Trois épisodes ont été relevés. Le premier, début février, est « essentiellement local » avec des particules issues du trafic routier, du chauffage résidentiel, des industries et des activités d’épandage agricole. Le deuxième, début mars, est « essentiellement importé » mais toujours en lien avec l’épandage. Le troisième épisode de pollution, début septembre, est lié au sable du Sahara. « C’est la première fois que des particules désertiques conduisent à un déclenchement de procédure préfectorale. » Un épisode de pollution au dioxyde de soufre a également été relevé à Donges. Fin juin, les feux de forêt du Canada ont entraîné une augmentation des niveaux de particules fines.
Vers une nouvelle directive européenne
L’Organisation mondiale de la santé a établi de nouvelles valeurs guides en 2021. Le 13 septembre dernier, les députés du Parlement européen ont voté pour se rapprocher de ces seuils plus stricts. La réglementation devrait donc évoluer dans les prochaines années. « En 2022, selon les valeurs européennes, la population des Pays de la Loire n’était pas concernée par l’exposition aux particules fines PM2,5 (d’un diamètre inférieur à 2,5 microns, NDLR) alors qu’elle l’aurait été à 100 % selon les valeurs guides de l’OMS, souligne Marion Guiter. Pour l’exposition au dioxyde d’azote, c’est 0 % de la population selon les valeurs européennes contre 21 % pour l’OMS. » Se pose également la question de la réglementation pour les épisodes de pollution. Actuellement, il n’existe pas de seuil d’alerte pour les particules PM2,5.