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Comment jardiner sans trop arroser ?

ActualitésPublié le 24 juillet 2024

Les plants de tomates vous font de l’œil et l'envie de produire quelques légumes vous titille ? Avant de vous lancer, profitez des conseils des jardiniers-botanistes du potager tropical du Grand-Blottereau. Pour que jardiner rime avec économiser - l'eau mais aussi vos efforts !

Même après le printemps humide que nous avons connu, il est important d'arroser avec parcimonie. © Rodolphe Delaroque
Même après le printemps humide que nous avons connu, il est important d'arroser avec parcimonie. © Rodolphe Delaroque

« Ici, on teste tout ce qui est à la mode sur internet en terme de jardinage ! », s'amusent Magali Rouillard et Galaad Hainglaise, jardiniers-botanistes au potager tropical du Grand-Blottereau. Dans leur potager expérimental, ils comparent différentes méthodes pour jardiner en préservant la vie du sol et en économisant l'eau. « On teste de nouvelles techniques chaque année. En 2024, on essaie l'arrosage unique à la plantation, qui permettrait selon un jardinier en vogue, de produire des graines plus résistantes au manque d'eau, que l'on resèmera l'an prochain. »

 Pailler, pailler, pailler !

« Le paillage, c'est le premier point indispensable pour limiter l'évaporation et donc l'arrosage. On en met 5 cm minimum pour que ce soit efficace. Ne pas laisser le sol à nu va aussi permettre aux vers et autres animaux du sol de faire efficacement leur travail. » Pour pailler au plus proche, on utilise ce qu'on a dans le jardin : feuilles mortes, tonte de pelouse (si elle est fraîche, l'écarter un peu du plant pour éviter de le brûler)... Au jardin tropical, nos experts vont tester cette année d'autres paillages : « La laine de mouton peut faire paillage, il y a aussi le paillage minéral. »

Travailler la terre avec respect

« Aérer la terre suffit, la faune du sol se charge de le travailler, ce qui évite aussi d'arroser trop. Si on retourne les différentes couches, on déséquilibre le sol. » Fini donc la bêche, place à la grelinette pour installer vos plants ! Si on veut aller plus loin, on crée une butte « en lasagne » qui alterne couches de carton, déchets verts, tonte, feuilles mortes... Ou une « butte forestière » : on met d'abord du gros bois, puis du petit bois, puis des couches alternées sèches et fraîches, avant de pailler. « C'est une structure autofertile, alimentée par la décomposition naturelle. »

Bien choisir ses végétaux

« Tout ce qui produit des fruits a besoin d'eau, on n'a pas le choix. » Si vous voulez des tomates, aubergines, poivrons ou courgettes, il faudra arroser ! A l'inverse, les légumes racines ou bulbes sont plus économes en eau : carottes, patates douces, oignons... De même que les plantes aromatiques méditerranéennes : thym, romarin, origan... Ne pas négliger non plus les légumineuses (haricots, pois, fèves...) : « Elles captent l'azote dans l'air et le transmettent au sol, au profit des autres plantes qui en ont besoin. »

Mélanger les végétaux

« Il faut voir le potager comme une assiette variée et mélanger les espèces : on laisse tomber la rangée de haricots de nos grands-pères ! Chaque plante a des besoins en eau différents, absorbe des éléments différents ou est attaquée par un prédateur différent : les mélanger crée un potager plus résistant. » Entre des pieds de tomate, on peut mettre du basilic ou de la salade, semer des radis... « Le plant de tomate va faire de l'ombre au basilic, qui l'appréciera en cas de canicule. » Ne pas oublier non plus d'installer chaque plante à la bonne exposition selon ses besoins : frais, lumière, ombre...

Économiser l'eau

Une fois ces préalables en place, comment arroser ? Nos experts sont formels : « On a testé différents systèmes et l'arrosage en goutte à goutte 10 minutes par jour, au point de rosée, est le plus performant. » Pour éviter de se lever aux aurores, on achète un système clé en main avec programmateur horaire que l'on connecte à un récupérateur d'eau plutôt qu'au réseau. Si on s'en tient à l'arrosoir : « On arrose le matin tôt, pour éviter l'évaporation, en privilégiant l'eau récupérée. » On peut aussi installer des oyas dans la terre : ces amphores de terre cuite diffusent petit à petit l'eau qu'elles abritent. Comme elles sont coûteuses, on peut en fabriquer à partir de pots bien poreux.

Et sur un balcon ?

« Pas de miracle, on est hors sol : il va falloir arroser plus ! On peut cependant regrouper des pots en terre pour créer un petit écosystème : plus les contenants sont entassés, plus ils se feront de l'ombre et resteront frais. On peut aussi remplir de terre de gros sacs de courses. Et comme au jardin, pailler limitera l'évaporation. » Si votre balcon est plein sud, ne pas hésiter à installer un parasol aux heures les plus chaudes : « Les plantes sont comme nous, elles n'aiment pas avoir trop chaud ! »

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