Vagues de chaleur : à Nantes, les bâtiments municipaux se végétalisent

Publié le 03 déc. 2025

Dernière mise à jour 05 déc. 2025

Écoles, crèches, gymnases… D’ici 2028, une vingtaine de bâtiments municipaux seront équipés de façades végétalisées. Associé à des plantations en pleine terre, ce plan de « végétalisation verticale » contribuera à réduire les îlots de chaleur et à favoriser la biodiversité. Une centrale photovoltaïque sera aussi installée sur l’école Joséphine-Baker.

  • Un personnage créé par l'artiste Jean Jullein fait grimper les plantes sur une façade.
    Le Hisseur, œuvre de l’artiste Jean Jullien, sur la façade végétalisée de l’hôtel de ville, rue de Strasbourg, à Nantes. © Rodolphe Delaroque

Les villes sont particulièrement touchées par la montée des températures. La raison ? Un phénomène de surchauffe, appelé « îlot de chaleur urbain », provoqué par le trafic automobile, les immeubles qui bloquent la circulation de l’air, ou encore certains matériaux qui accumulent la chaleur et empêchent l’eau de s’infiltrer dans le sol. Selon une étude de l’Auran, il fait ainsi, en moyenne, 2,6° de plus à Nantes que dans le reste du département. « Plus les rues sont étroites et bordées de hauts murs, plus la chaleur stockée par les matériaux a du mal à de dissiper », explique cette étude. La parade est connue : la végétation qui « rafraîchit la ville par la capacité des arbres à faire de l’ombre, mais aussi à réduire la température de l’air par le phénomène d’évapotranspiration. »

Confort thermique et refuge pour la biodiversité

Pour lutter efficacement contre ces îlots de chaleur, la Ville de Nantes a engagé un grand plan de végétalisation. Appelé « plan pleine terre », il vise à renforcer la nature au cœur du tissu urbain pour offrir davantage d’espaces de fraîcheur et contribuer à améliorer le cadre des vie des habitantes et habitants. Dans ce cadre, la collectivité lance un programme de « végétalisation verticale » de certains de ses équipements publics, ou propriétés de Nantes Métropole. L’enveloppe financière (455 000 euros) a été votée en conseil municipal ce 5 décembre 2025. Les travaux seront réalisés progressivement entre 2026 et 2028.

L’idée est simple : recouvrir un certain nombre de façades, identifiées comme propices, de plantes grimpantes (jasmin, vigne vierge, clématite, etc.). Le procédé, sobre et peu coûteux, a été testé sur les murs de l’hôtel de ville, rue de Strasbourg. « Ces vivaces se développent vite et se régénèrent facilement en milieu urbain, assure la direction Nature et jardins de la Ville. Elles ont besoin de très peu d’eau et présentent un double intérêt, écologique et thermique : leur feuillage offre de l’ombrage et un habitat aux insectes et aux oiseaux (moineaux, mésanges, chrysopes par exemple), favorisant ainsi la biodiversité. » 

Une vingtaine de sites végétalisés d'ici 2028

La sélection des façades a fait l’objet d’une analyse approfondie : disponibilité de pleine terre au pied de la façade, absence de bardages ventilés afin d’éviter les risques d’obturation… À l’issue de cette étude, une vingtaine de sites ont été retenus.

En 2026, la végétation partira à l’assaut des façades de l’école maternelle Fonteny (quartier des Bourderies), de la mairie annexe du Ranzay (Nantes Erdre), du multi-accueil petite enfance de Beaulieu (île de Nantes) et du gymnase Lucien-David (Nantes Nord). Suivront, en 2027, le groupe scolaire Léon-Blum (centre-ville), ainsi que les gymnases Gaston-Turpin (Malakoff Saint-Donatien) et Albert-Camus (Bellevue-Chantenay).

Le principe retenu pour cette végétalisation repose sur une plantation en pleine terre au pied des façades, complétée lorsque c’est nécessaire par l’installation de câbles en inox pour guider la croissance des végétaux. Ces câbles, resserrés chaque année, faciliteront le recouvrement végétal. Cette végétalisation favorisera un rafraîchissement naturel. En captant l’énergie solaire, la plante active en effet un phénomène d’évapotranspiration qui abaisse la température à proximité, d’autant plus efficacement que le rayonnement solaire est fort.

  • Vue intérieure de la cour végétalisée de la nouvelle école Joséphine-Baker, à Nantes.
    La nouvelle école Joséphine-Baker ouvrira ses portes en janvier 2026 sur l’île de Nantes. 127 panneaux solaires seront installés sur son toit. © Marc Roger

Une centrale solaire sur les toits de l’école Joséphine-Baker

L’équipement, qui ouvrira ses portes en mars 2026 sur l’île de Nantes, accueillera jusqu’à 5 classes de maternelle et 9 classes élémentaires, une unité d’enseignement spécialisé de l’Adapei, un accueil de loisirs… et 127 panneaux solaires sur son toit. D’une puissance de 51 kWc, cette centrale photovoltaïque alimentera une partie des besoins électriques des habitants et usagers du quartier République, engagés dans une démarche innovante de production d’électricité en circuit court et de partage de l’énergie solaire. Au total, 10 000 m² de panneaux photovoltaïques couvriront les toits des bureaux, commerces, logements sociaux et copropriétés de ce nouveau quartier. Cette production locale d’énergie permettra de fournir entre 15 et 20 % des besoins d’électricité du quartier. C’est la plus large  opération d’autoconsommation collective en France.