Top départ pour les travaux du pont Anne-de-Bretagne

Depuis début janvier, le chantier du pont Anne-de-Bretagne s’installe. L’estacade de la berge sud est terminée, sa jumelle va être réalisée au nord pour permettre l’accès à la zone de chantier, dans le lit de la Loire. « C’est un chantier exceptionnel qui démarre, à la fois par son emplacement au cœur de la métropole et par son ampleur, souligne Bertrand Affilé, vice-président aux mobilités de Nantes Métropole. Ce sera le pont le plus large d’Europe. Il accueillera les deux nouvelles lignes de tramway 6 et 7, très attendues. »

Aussi grand qu’un terrain de football

Le futur pont Anne-de-Bretagne, c’est en fait techniquement deux ponts jumelés. Un nouveau pont sera d’abord construit à l’ouest du pont actuel, avant d’abaisser le tablier du pont existant pour constituer au final une véritable place enjambant la Loire. « C’est un pont atypique, plutôt un espace public, aussi grand qu'un terrain de football, aussi large que le cours Saint-André pour prendre une référence locale », explique Céline Villalon de GTM Ouest, l’entreprise de génie civil qui pilote ce chantier. « Bien sûr, il servira à traverser la Loire, ajoute Thomas Quéro, élu métropolitain aux projets urbains. Mais ce « pont-place » s’inscrit aussi dans le parcours de la gare à la Loire qui vise à reconquérir l’espace public, il invitera à la déambulation, à la contemplation du fleuve. »

Piétons et cyclistes au cœur du projet

« C’est un franchissement qui fait la part belle aux piétons et aux cyclistes, qui sont généralement  la variable d’ajustement », précise Simon Citeau, adjoint nantais aux déplacements doux. Sur les 24 mètres de large, plus de la moitié leur seront consacrés, avec une piste cyclable magistrale côté amont et une bande cyclable nord-sud côté aval, ainsi que deux larges espaces piétons de chaque côté. Le tramway occupera la partie centrale sur près de 10 mètres de large et une double voie routière de 6 mètres permettra aux voitures de franchir à nouveau le pont. 20% de la surface sera aménagée en espaces verts, dont une bande continue de 5 à 7 mètres de large. « On n’y plantera pas de grands arbres, bien sûr, mais des arbustes variés, à la mesure de ce qu'un pont peut accueillir », explique Thomas Quéro. Pour réaliser l’ensemble de l'opération, il va falloir compter plus de deux ans et demi, pour un coût global de 60 millions d'euros TTC.

Avril 2025 à septembre 2026 : naissance d’un nouveau pont

À partir d’avril débuteront les travaux de la partie neuve du pont. Première étape : la construction des piles dans la Loire et des culées sur les berges. Le béton sera coulé dans des tubes métalliques de 2,40 m de diamètre qui viendront s’ancrer dans le rocher au fond de la Loire. Le tablier métallique construit d’un seul tenant sera ensuite posé dessus. Réalisé dans un atelier près de Venise, il est attendu sur le chantier en fin d’année 2025. « Il arrivera par bateau par la Loire, cela promet d’être un moment spectaculaire du chantier », note Bertrand Affilé. Une fois installé, des prédalles béton viendront dessus, avant d’installer les réseaux (eau, électricité, gaz), de réaliser les voiries et le platelage bois de la promenade piétonne. Dernière étape, enfin, avec la végétalisation des jardinières. L’ouverture au public de ce nouveau pont est attendue à l’automne 2026. « Nous prévoyons aussi de ré-ouvrir partiellement la circulation automobile dans le sens sud-nord courant 2025, sans pouvoir encore annoncer de date précise », ajoute Bertrand Affilé.

Septembre 2026 à fin 2027 : adaptation du pont existant

Place ensuite aux travaux de remaniement du pont existant. « Réutiliser ce pont permet d’éviter de détruire 4 800 tonnes de béton, souligne Thomas Quéro. Cette éco-conception, économe en carbone, était aussi une exigence des citoyens qui nous a accompagnés dans le choix du projet. » Au total, 6 000 tonnes équivalent CO₂ sont économisées par rapport à la construction d’un nouveau pont. Pour mettre ce pont de 50 ans au goût du jour, le tablier va d’abord être soulevé. Les piles seront rabotées avant de reposer le tablier pour obtenir un pont de 2 à 4 % de pente, accessible au tramway et confortable pour les personnes à mobilité réduite. Puis, à nouveau, place aux aménagements de surface : la double piste cyclable et les espaces piétons végétalisés. Dernière étape, enfin, la liaison entre le quai François-Mitterrand et le pont : une double passerelle dite « ciseau » permettra de rejoindre le parc des Chantiers en passant sous le pont ou de traverser vers la berge nord. Le nouveau pont sera enfin équipé pour le passage des nouvelles lignes de tramway qui entreront en service à l’horizon fin 2027.

Des nuisances sonores limitées, des commerçants accompagnés

« Les interventions les plus bruyantes du chantier – l’insertion des pieux dans le rocher au fond de la Loire – sont inférieures au niveau sonore d’un passage de tramway », rassure Céline Villalon. Et ce chantier spectaculaire n’accueillera jamais plus de 25 compagnons à la fois, sans aucune intervention de nuit. De la conception à la réalisation, il apporte tout de même 450 000 heures de travail, dont 17 000 à des travailleurs en insertion. Les commerçants impactés par le chantier sont aussi informés et soutenus par Nantes Métropole : « Nous avons constitué une commission de règlement amiable pour indemniser les pertes de chiffre d’affaires, indique Thomas Quéro. 19 commerçants en ont déjà bénéficié. Au total, 900 000 € devraient être accordés pour compenser l’impact des travaux sur leur activité ».

Tram, vélo, P+R, mois d'essai gratuit aux services Naolib, etc. la Métropole prend des mesures exceptionnelles pour garantir l'accès au centre-ville pendant les travaux. Retrouvez toutes les solutions pour se déplacer sur notre page dédiée.