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Orvault investit dans une ferme municipale pour du bio et du local

ActualitésPublié le 19 mars 2025

La municipalité d’Orvault a racheté, au printemps 2024, une ferme pour fournir les cantines scolaires avec des produits bio et locaux. Visite à la ferme du ruisseau avec le maraîcher Stéphane Aubry.

Stéphane Aubry, maraîcher de la ferme du ruisseau, rachetée par la mairie d’Orvault au printemps 2024 pour fournir ses cantines avec des produits bio et locaux. © Céline Jacq
Stéphane Aubry, maraîcher de la ferme du ruisseau, rachetée par la mairie d’Orvault au printemps 2024 pour fournir ses cantines avec des produits bio et locaux. © Céline Jacq

À la ferme du ruisseau d’Orvault, de la luzerne et de la fetuque poussent en plein champ pour nourrir le sol en attendant les cultures. Sous une serre, l’ail côtoie des pois mange-tout sous l’œil attentif de Stéphane Aubry, le maraîcher salarié. Rachetée par la mairie d’Orvault au printemps 2024, la ferme du ruisseau commence à fournir les cantines scolaires de la ville. Cette ancienne exploitation conventionnelle de salades se diversifie et entame sa conversion en bio pour répondre aux objectifs de la municipalité.

Enjeux environnementaux, d’autonomie, éducatifs et solidaires

« Depuis le début du mandat, nous sommes passés de 16 à 45% de produits bio et locaux, nous voulons encore augmenter ce chiffre, explique Jean-Sébastien Guitton, maire d’Orvault. Nous voulons également améliorer notre autonomie alimentaire, en ayant un maximum de produits de notre commune ou pas loin. Puis il est important d’humaniser la relation entre ceux qui produisent et ceux qui consomment avec un volet pédagogique. Les enfants et leurs parents viennent visiter la ferme et le maraîcher va dans les cantines. »

L’enjeu est aussi environnemental. En diversifiant la production agricole et en ayant davantage de surfaces bio sur le territoire, c’est moins d’intrants chimiques, une meilleure qualité de l’eau, plus de biodiversité… « Enfin les surplus de la ferme sont donnés à trois associations locales qui peuvent ainsi offrir des produits frais et de qualité à leurs bénéficiaires, ajoute Jean-Sébastien Guitton. Attention, la ferme municipale ne va pas se substituer aux marchés que nous avons avec d’autres producteurs. Nous continuons de commander à la légumerie de la Fée au duc par exemple. »

Des goûts et des couleurs en plus

À peine un an après le début de l’expérimentation, les résultats sont déjà là. Les menus s’élaborent conjointement entre maraîcher et cuisiniers. Ces derniers sont contents de travailler des produits frais et variés et les enfants découvrent de nouvelles saveurs. « Je propose des variétés attrayantes et colorées avec une dizaine de tomates différentes, cinq poivrons, de l’aubergine longue et violette, pleins de choux…, indique Stéphane Aubry. Quand des parents sont venus visiter la ferme, ils m’ont raconté que leurs enfants avaient parlé des tomates cerises super bonnes. »

L’idée serait que les enfants puissent voir et participer à toutes les étapes : semis, plantations et récoltes. « À peine une centaine de fermes municipales existent en France mais toutes remarquent que le goût des enfants évoluent, qu’ils mangent plus de végétal et incitent leurs parents à cuisiner des légumes », affirme Stéphane Aubry.

Une exploitation plus vertueuse

Si aujourd’hui le maraîcher exploite seulement 20% de la surface de la ferme, l’objectif à terme est de fournir la cuisine centrale mutualisée entre Orvault, Saint-Herblain et La Chapelle-sur-Erdre qui sera opérationnelle en 2028. En attendant d’être en pleine capacité, Stéphane Aubry va planter des arbres pour recréer des haies, des arbres mellifères pour attirer les auxiliaires de cultures, réparer des serres abîmées ou les transformer en tuteurs pour y faire grimper des actinidia qui donneront des kiwis… « L’étang à côté qui servait pour l’irrigation va être comblé et Nantes Métropole va recréer une zone humide avec le ruisseau qui passe en bordure de parcelle et qui alimente le Cens », précise Stéphane Aubry.

Avec un exploitation plus vertueuse gérée par la municipalité, Jean-Sébastien Guitton veut faire passer un message fort : « Face au changement climatique, nous ne déléguons pas, nous investissons et nous éduquons nos enfants. »