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L’île de Nantes à l’heure de la bifurcation écologique

ActualitésPublié le 07 février 2025

Engagée depuis plus de 20 ans, la transformation urbaine de l’île de Nantes se poursuit avec l’arrivée d’une nouvelle maîtrise d’œuvre menée par l’agence de paysagistes D’Ici Là. Grand parc de Loire, logements, participation citoyenne… Sylvanie Grée, associée-fondatrice, nous explique le cap de ces 8 prochaines années.

Illustration des intentions pour le futur grand parc qui sera aménagé face à la Loire, au sud-ouest de l’île de Nantes. Sa conception sera travaillée dans le cadre de la concertation avec les citoyens et selon les études de faisabilité. © D’ICI LA / Atelier Georges
Illustration des intentions pour le futur grand parc qui sera aménagé face à la Loire, au sud-ouest de l’île de Nantes. Sa conception sera travaillée dans le cadre de la concertation avec les citoyens et selon les études de faisabilité. © D’ICI LA / Atelier Georges

Ce 4e chapitre de l’île de Nantes est celui de la bifurcation écologique avec, notamment, la création d’un parc face à la Loire de 10 hectares. À quoi devrait-il ressembler ?

« Le point de départ, c’est la géographie particulière du site. C’est un lieu unique au cœur de la métropole avec une profondeur de vue de 4 km. C’est la Loire maritime avec les marées, le ciel qui bouge, ses oiseaux… Un univers sensoriel. Et sur la rive d’en face, on a Trentemoult, le futur parc fluvial de Rezé et une berge très arborée. L’idée, c’est de faire participer ce grand panorama de Loire comme arrière-plan et même comme un acteur très concret du parc. Le deuxième enjeu, c’est la question des usages. Les usages du quotidien pour les habitants vont devoir s’articuler avec d’autres plus exceptionnels. Nous devons réfléchir collectivement aux éléments qui nous permettraient de choisir ce parc de Loire un jour de canicule plutôt que de prendre le chemin de la Côte. Nous allons laisser aux habitants, via la concertation citoyenne (voir ci-dessous, NDLR), la responsabilité de se prononcer sur ces scénarios, notamment sur l’équilibre entre la place de la nature et les usages. »

 

L’urbaniste et paysagiste Sylvanie Grée (2e en partant de la droite) avec son équipe, Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, ses adjoints Olivier Château et Thomas Quéro, et Stéphanie Vial, directrice générale de la Samoa. © Thierry Mézerette
L’urbaniste et paysagiste Sylvanie Grée (2e en partant de la droite) avec son équipe, Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, ses adjoints Olivier Château et Thomas Quéro, et Stéphanie Vial, directrice générale de la Samoa. © Thierry Mézerette

Le sud-ouest de l’île de Nantes accueillera également 1 500 à 2 100 nouveaux logements dont 33 % en locatif social et 22 % en accession abordable. Comment concilier logement et transition écologique ?

« Nous devons à la fois réunir des qualités architecturales, une forme urbaine qui laisse place à la nature en pleine terre et des principes constructifs écologiques dans des coûts maîtrisés. Nous nous appuyons sur des opérations déjà lancées sur la métropole, avec l’ambition de pouvoir massifier les procédés, et sur le savoir-faire technique de l’Atelier Georges avec Yvan Okotnikoff. Il y a notamment une volonté de pousser les filières biosourcées et géo-sourcées, beaucoup plus durables. C’est un enjeu de santé, de qualité de l’air et de qualité des logements. Sur l’île de Nantes, des bâtiments de différentes formes se côtoient et cette diversité va nous permettre d’associer les filières et les différents modes de production de façon plus ciblée. »

C’est aussi la ville du quart d’heure, où tout est accessible à pied ou à vélo.

« Oui, et cette ville est directement associée à la qualité de vie. On souhaite pouvoir montrer que les changements de mobilité ne sont pas forcément subis. Ils peuvent être un choix confortable car la programmation de tous les usages se fait à pied et à vélo. On change alors naturellement sa façon de se déplacer. C’est une opportunité réjouissante pour réinterroger les manières de faire. »

 

Ce parc au bord de la Loire doit devenir une destination de loisirs pour les habitantes et habitants de la métropole nantaise et ses visiteurs. © Illustration des intentions - D’ICI LA / Atelier Georges
Ce parc au bord de la Loire doit devenir une destination de loisirs pour les habitantes et habitants de la métropole nantaise et ses visiteurs. © Illustration des intentions - D’ICI LA / Atelier Georges

L’île de Nantes, ce n’est pas que le sud-ouest en pleine mutation. Comment allez-vous travailler sur l’existant ?

« L’adaptation des quartiers existants aux enjeux de transition écologique est un vrai sujet pour nous. Nous nous appuyons sur l’expertise des architectes d’h2o, la transformation du déjà là est au cœur de leur pratique. Cela passe par du prototypage pour montrer comment l’espace public peut s’inscrire dans la règle du 3/30/300 (NDLR : voir au minimum 3 arbres depuis son logement, avoir 30 % de couverture arborée dans son quartier, habiter à moins de 300 m d’un espace vert). Aujourd’hui, on n’a plus besoin de refaire tout l’espace public pour avancer. On peut renouveler et adapter au fur et à mesure pour aller plus vite. Concernant le bâti, on s’inscrit dans la continuité du travail d’inventaire réalisé par Alexandre Chemetoff (premier maître d’ouvrage de 2000 à 2010, NDLR) sur les grandes typologies d’habitat et leur capacité à s’adapter dans les prochaines années. Il y a des corridors de fraîcheur à remettre, des axes cyclables à développer, des manières concrètes de mettre en œuvre la bifurcation sur ces quartiers. »

Quelle est l’actualité en 2025 ?

« D’ici l’été, nous allons lancer l’Assemblée de l’île, un groupe d’une quarantaine de citoyens doté d’un rôle de contribution et d’aide aux décisions, et la Perm’, un lieu ouvert au grand public pour recueillir les propositions et idées des citoyens sur le projet. Cette concertation est menée par Vraiment Vraiment, l’équipe de Grégoire Alix-Tabeling, avec l’appui du Sens de la Ville pour la Perm’. Cela va nous permettre de définir les premiers scénarios et de dévoiler cet été les premières images de l’aménagement du parc de Loire. Le Jardin des possibles, premier prototype du futur parc, sera ouvert dès le début de l’été pour que l’Assemblée puisse s’en saisir et tester les usages. L’idée, c’est d’ouvrir le champ des possibles. Ce que l’on fait aujourd’hui ne doit pas être un problème pour l’avenir. Nous sommes là pour 8 ans, c’est beaucoup et en même temps très peu à l’échelle d’un site. Les usages et besoins de 2040 ne seront pas tous les mêmes que ceux d’aujourd’hui, l’idée est de concevoir un parc évolutif et adaptable pour l’avenir. »

 

En pratique

La participation citoyenne au cœur du projet

L’Assemblée de l’île sera constituée d’une quarantaine de citoyennes et citoyens volontaires. Trois collèges la composeront : le collège des habitants, un second représentant les organisations de l’île et un troisième « qui portera la voix du vivant et des enjeux de transition ». Un premier temps de sensibilisation et de formation aux enjeux sera proposé en mars avant le début des ateliers en avril autour du premier thème de travail : « Faire alliance avec le vivant ». Au deuxième semestre 2025, les membres de l’Assemblée travailleront sur les nouvelles mobilités et la programmation des bâtiments mais aussi le logement durable et abordable.

Intéressés ? Pour candidater, c’est par ici !
Pour découvrir les trois dispositifs à l’œuvre dans la co-construction du projet, rendez-vous sur le site de la Samoa, aménageur urbain de l’île de Nantes.

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