Dans la métropole nantaise, les corbeilles de rue se mettent au tri

Publié le 21 mai. 2025

Dernière mise à jour 21 mai. 2025

2 534 points de tri, chacun composé de deux corbeilles permettant le tri sélectif des déchets, vont être déployés entre 2025 et 2026 dans les espaces publics. Explications.

  • Des points de tri sélectif ont été expérimentés dans l'espace public, en particulier dans le Club 2024 installé à Nantes à l'occasion des JO. © Nantes Métropole

Valoriser plus de déchets

C’est une petite révolution qui se prépare en matière de déchets et de propreté. « La Métropole et 23 de ses 24 communes s’engagent dans un dispositif de tri sélectif sur l’espace public, annonce Jean-Claude Lemasson, vice-président de Nantes Métropole délégué à la proximité. L’idée, c’est d’aller plus loin dans la collecte, car les modes de vie ont évolué ces dernières années, avec davantage de temps passé sur l’espace public, notamment pour déjeuner. » Canettes alu, emballages, boîtes, papiers « se retrouvent ainsi dans les corbeilles uniques » alors qu’ils pourraient être triés et valorisés.

Trier dehors comme chez soi

La solution ? Déployer le tri sélectif sur l’espace public, à l’image de ce qui est déjà fait dans les foyers métropolitains. Concrètement, 2 534 points de tri vont être progressivement installés dans toutes les communes de la métropole (Brains exceptée). Par point de tri, il faut entendre deux corbeilles à sac côte à côte, l’une accueillant les déchets secs types emballages, l’autre les déchets dits humides. Progressivement installés entre l’été 2025 et la fin 2026, ils seront situés dans l’espace public métropolitain et certains espaces communaux fortement fréquentés.

« L’objectif, c’est d’avoir une continuité du geste de tri, que l’on soit à la maison ou à l’extérieur », souligne Jean Hornain, directeur général de Citeo, société à but non lucratif qui accompagne la collectivité dans cette opération, par un financement de 1,2 million d’euros. « Et l’important, c’est que ça fonctionne dans la durée, que ça soit ancré dans les mentalités, que ça devienne instinctif », renchérit Bassem Asseh, premier adjoint à la maire de Nantes, délégué à la proximité.
 

En pratique

Les nouvelles corbeilles seront exclusivement destinées aux déchets des consommations dans la rue :

  • corbeille jaune : les emballages, bouteilles en plastique, canettes, barquettes, cartons, sacs, sachets, papiers (sauf ceux d’hygiène). Les emballages ne doivent pas être imbriqués et doivent être vidés avant d’être placés dans la corbeille de tri. Il ne faut pas placer de verre dans cette corbeille.
  • corbeille noire : les autres déchets comme les mouchoirs et serviettes, chewing-gums, mégots, restes de nourriture, petits objets usagés…

Des expérimentations payantes

Avant de généraliser le tri dans l’espace public, Nantes Métropole a procédé à différentes expérimentations. « Notamment pendant les JO 2024, de la gare au Carré Feydeau, et d’Haluchère à la Beaujoire, explique Éric Bouchet, au pôle propreté urbaine Nantes centralité. Et nous avons été surpris des bons résultats ! » Une des clés de ce succès ? « Il faut que la signalétique soit très claire, pour que l’on comprenne », souligne Jean Hornain. La collectivité a aussi innové en matière de collecte du verre, en concevant puis en installant des petits conteneurs appelés BOB sur des sites accueillant des consommations festives – à l’image des quais de l’Erdre à Nantes. Au nombre de 15 actuellement, les BOB seront près de 40 d’ici fin 2026.

  • Jean-Claude Lemasson, Jean Hornain, Bassem Asseh et Éric Bouchet au centre technique Félix-Éboué de Rezé. © Ludovic Failler

Des adaptations techniques

Les déchets collectés dans les corbeilles jaunes séparément seront triés et valorisés au centre Arc-en-Ciel de Couëron ; ceux des corbeilles noires seront pour leur part incinérés. La mise en place du tri sélectif dans l’espace public va impliquer diverses adaptations techniques pour Nantes Métropole (choix des véhicules les plus adaptés, gestion des flux, organisation des équipes de nettoiement...). Mais il devrait contribuer aux objectifs de la collectivité en matière de valorisation de ses déchets : un taux de 65% à l’horizon 2030 – « On approche de 40 % en 2024, avec une progression assez significative ces dernières années », conclut Jean-Claude Lemasson.