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La Miroiterie du réemploi, la nouvelle vie du verre plat
Publié le 14 oct. 2025
Dernière mise à jour 14 oct. 2025
[Série : les acteurs du réemploi] Installée sous le grand hangar de Cynéo, à Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, la jeune entreprise entend valoriser une ressource encore peu exploitée.
Un gisement à valoriser
L’idée de la Miroiterie du réemploi est née d’un constat : « Chaque année en France, 200 000 tonnes de verre plat sont issues de la déconstruction ou de la rénovation d’immeubles, et seulement 5 % sont valorisées ! », explique son cofondateur, Nicolas Vailhen. Hormis le verre trempé pourtant – lequel se brise en mille morceaux –, le verre plat feuilleté et le verre plat simple sont réemployables. « Il faut juste une certaine dimension pour que l’on trouve des débouchés. Ensuite, on peut les redécouper pour les utiliser en menuiserie intérieure, notamment pour des cloisons modulaires dans les bureaux ».
L’essentiel des clients de la Miroiterie du réemploi sont des aménageurs de bureaux, architectes d’intérieur, menuisier – à l’image des voisins de Gueules de bois, hébergés eux aussi dans le vaste hangar du centre Cyneo, à deux pas de Nantes-Atlantique. « Au lieu de se fournir en neuf, ils viennent se fournir chez nous en réemploi, avec un verre qui aura les mêmes caractéristiques physiques que le neuf, un verre moins cher et plus responsable », souligne Nicolas Vailhen.
Le soutien de la Métropole pour l’atelier
D’un montant de 9 712 € , l’aide financière de Nantes Métropole accordée dans le cadre du Fonds d’appui aux innovations de réemploi (lire ci-dessous), est investie dans la création de l’atelier, notamment l’équipement nécessaire à la découpe et à la manutention : « Une table, de l’outillage, des chariots à ventouse pour la manipulation du verre… Ces machines nous permettent de répondre de la meilleure manière à nos clients », précise le cofondateur de la miroiterie.
Une prise de conscience progressive
La jeune entreprise souhaite à terme la création d’une filière structurée de verre de réemploi, privilégiant les circuits courts : « Le seul bilan carbone de notre verre, c’est le transport pour l’amener en atelier puis pour le livrer chez le client », souligne Nicolas Vailhen. Si localement, le gisement de verre est conséquent, la difficulté est de trouver les débouchés. « Le verre de réemploi n’est pas encore très connu, mais les mentalités changent, il y a une prise de conscience sur le gâchis, et donc une demande plus forte d’avoir un pourcentage de réemploi sur la construction. Certains de nos premiers clients commandent à nouveau, ça veut dire qu’on a convaincu. »
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2 024 année de création de la Miroiterie du réemploi
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2 associés
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9 712 euros reçus du fonds métropolitain d’appui aux innovations de réemploi
Quand Nantes Métropole soutient les innovations dans le réemploi
La Miroiterie du réemploi est parmi la quinzaine d’entreprises soutenues dans le cadre du fonds métropolitain d’appui aux innovations de réemploi, voté en octobre 2024 en conseil métropolitain et doté de 1 million d’euros. L’ambition ? Soutenir le développement de projets innovants de réemploi industriel. Cette démarche est déjà engagée au sein de quatre filières économiques stratégiques : l’industrie (et les matériaux composites carbone), la mode durable, le numérique responsable et le secteur de la construction.
La collectivité a en outre lancé la charte Nantes, terre de réemploi, signée par près de 90 acteurs à ce jour (entreprises, acteurs institutionnels, associations…), pour faire émerger une filière locale.