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Malàkio transforme les coquilles vides en meubles et objets
Publié le 29 oct. 2025
Dernière mise à jour 29 oct. 2025
[Série : les acteurs du réemploi] Avec des coquillages, l'entreprise nantaise a inventé un matériau solide et peu consommateur d’énergie pour fabriquer objets et meubles. Rencontre avec Morgan Guyader, cofondateur de Malàkio.
Un énorme gisement
« 200 000 tonnes de coquillages par an en France sont majoritairement incinérés et enfouis après consommation. Cela coûte cher aux producteurs et à la collectivité de ne pas les recycler », constate Morgan Guyader, cofondateur et directeur général de Malàkio. Cette jeune entreprise nantaise récupère 40 tonnes par an de coquilles d’huîtres, de moules, de coquilles saint-jacques… pour fabriquer des petits objets du quotidien (bougeoirs, miroir, dessous de verre…) et des luminaires et meubles pour les particuliers et les professionnels. « Les coquillages sont broyés, désinfectés puis mélangés avec de la pierre réduite en poudre et de la colle pour agglomérer le tout. Le séchage se fait à l’air libre, l’idée étant d’avoir un processus low-tech, qui consomme très peu d’énergie », explique Morgan Guyader.
Un matériau solide et local
Outre l’énorme gisement à réemployer, le coquillage est un matériau très résistant qui casse peu, est réparable et recyclable. « Nous défendons une consommation plus lente avec moins de produits, mais plus qualitatifs, précise Morgan Guyader. Notre philosophie est d’avoir quelques petits objets accessibles, qu’un étudiant pour offrir à Noël, puis de monter en gamme et en prix. Le design durable fabriqué en France a forcément un certain coût mais nous essayons de trouver un équilibre pour ne pas être réservé à une élite financière. » Côté professionnels, Malàkio a signé avec de grandes marques comme LVMH, les hôtels Hilton ou Ligne Roset, mais a aussi livré des tables pour les bureaux nantais de Doctolib ou pour des restaurateurs.
Soutien de la Métropole pour le développement
Plus de 20 000 objets sont sortis de l’atelier Malàkio en 2024, ce sera près de 40 000 en 2025. L’entreprise se développe et compte industrialiser certains processus. « Nous voulons ouvrir une usine en 2027 si nous voulons faire la différence et concurrencer le marbre, qui vient de loin. Mais nous resterons une entreprise de design et un atelier de production qui fera du sur-mesure et de la petite série », poursuit Morgan Guyader. Les 56 000 € reçus du fonds d’appui métropolitain aux innovations de réemploi permettent d’embaucher une personne en CDI et de démarrer plus rapidement les investissements nécessaires à l’usine.
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2 020 Année de création de Malàkio
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13 salariés
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56 250 euros reçus du fonds métropolitain d’appui aux innovations de réemploi
Quand Nantes Métropole soutient les innovations dans le réemploi
Malàkio figure parmi la quinzaine d’entreprises soutenues dans le cadre du fonds métropolitain d’appui aux innovations de réemploi, voté en octobre 2024 en conseil métropolitain et doté de 1 million d’euros. L’ambition ? Soutenir le développement de projets innovants de réemploi industriel. Cette démarche est déjà engagée au sein de quatre filières économiques stratégiques : l’industrie (et les matériaux composites carbone), la mode durable, le numérique responsable et le secteur de la construction. La collectivité a en outre lancé la charte Nantes, terre de réemploi, signée par près de 90 acteurs à ce jour (entreprises, acteurs institutionnels, associations…), pour faire émerger une filière locale.