Fortes chaleurs : 150 endroits où se mettre au frais à Nantes
[Reportage] Au théâtre Graslin, une prière laïque pour la nature
Dernière mise à jour 16 juin. 2025
Les 24, 25 et 26 juin, Angers-Nantes Opéra accueille Messe pour une planète fragile, une œuvre participative et engagée pour la défense de la planète. Elle rassemble jeunes choristes, chanteurs professionnels et habitantes de Nantes.
Des voix cristallines résonnent dans le passage de la rue Scribe. Au premier étage, dans la salle de répétition d’Angers Nantes Opéra, se dresse une forêt de pupitres. Des élèves des collèges Hector Berlioz, Nantes Centre et les choristes du Petit Choeur Nantais répètent les chants du spectacle Messe pour une planète fragile. Imaginé et écrit par Guillaume Hazebrouck, mis en scène par Guillaume Gatteau, cet opéra participatif monte sur la scène de du théâtre Graslin les 24, 25 et 26 juin, quatre ans après Les Sauvages, qui avaient marqué les esprits.
Incantation à la nature
Dans les gradins, les jeunes s’entraînent à scander en canon une suite de noms de plantes et d’animaux. « Courlis, digitale, anémone… ». Cette messe laïque, comme une incantation à la nature, Guillaume Hazebrouck l’a puisée dans le texte de la poétesse sud-africaine Antjie Krog, publié en 2020 par les éditions nantaises Joca Seria. « Jouer cette pièce dans notre monde où tout semble vaciller prouve qu’il y a des alternatives au discours ambiant », affirme le compositeur.
Derrière son piano, Guillaume Hebrouck reprend sans relâche les mélodies, accompagnant les enfants dans l’appropriation des textes. Devant lui, Philippe Jean, t-shirt bleu électrique, mène les petits choristes. « Quand vous vous concentrez, c’est super ! » Les collégiens ont le sourire, et malgré un joyeux brouhaha, sont très impliqués. Nina, petite blonde de neuf ans et demi, fait partie du Petit Chœur Nantais. « Je suis contente que ça parle de la planète, parce qu’à l’école et à la maison, on nous répète souvent qu’il faut y faire attention », avoue-t-elle, la mine réjouie.
Moment extraordinaire pour les collégiens
Sur les planches, le Petit Choeur Nantais sera accompagné par le chœur d’Angers Nantes Opéra et des solistes, dont Nayel Hóxò qui mènera cette messe comme prêtresse. En écho, dans les corbeilles autour de la scène s’installeront les chœurs de collégiens, et dans la fosse, le chœur de femmes, une chorale de vingt habitantes du quartier Bottière.
« L’idée est vraiment de créer une immersion sonore : que la musique vienne de toutes parts », explique Guillaume Hazebrouck alors que les jeunes découvrent la salle aux fauteuils bleus, les yeux écarquillés. Certains n’avaient jamais franchi les colonnes de l’Opéra. « Ce qui va se passer sur scène, la présence des chanteurs professionnels, les décors, la lumière, étaient difficiles à visualiser pour les élèves, explique Valentin Leroux, professeur de musique au collège Nantes Centre. Dans la dernière ligne droite tout s’accélère et ce dernier mois est vraiment un moment extraordinaire pour les collégiens. »
Voix ambassadrices d'un avenir plus juste
De retour dans la salle de répétition, derrière leurs pupitres, les enfants et les adolescents entament un « Notre Père », transformé en « Notre Terre ». « Ce n’est pas un texte facile, admet Guillaume Hazebrouck. Au départ, certains étaient un peu réservés, mais aujourd’hui, j’ai senti un vrai changement. Quand ils ont récité le « Notre Terre », il y avait une vraie intensité, ils se sont appropriés les mots. » Alors que les choristes rangent leurs partitions, Philippe Jean et Guillaume Hazebrouck les félicitent. Dans quelques jours, leurs voix, ambassadrices d’un avenir plus juste et durable, résonneront dans l’écrin de l’Opéra Graslin.